Coup de lifting aux Douanes maliennes : Des changements qui bousculent les intérêts

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S’exprimant sur la notion de « changement » à la tête des Institutions dans notre pays à la faveur de la conférence de lancement de son livre sur « l’Etat au Mali », un des anciens Premiers ministres d’IBK, non moins leader bien connu d’un parti politique, dont nous tairons le nom disait ceci : « au Mali, les gens réclament avec insistance l’alternance à la tête des Institutions, cependant la plupart des responsables des mouvements politiques associatifs sont eux-mêmes hostiles au changement. Dès qu’on aborde cette question, ils s’emportent, tandis que le changement est nécessaire pour assurer le progrès d’une société… ». Les agitations en cours en ce moment au niveau de l’Administration des Douanes nous renvoient du coup à cette observation très pertinente de notre leader politique.

Ce lien fonctionnel nous amène à analyser avec beaucoup de recul, les agissements de certains agents des Douanes parmi lesquels, l’on cite avec insistance les noms d’un certain Issa Kanté et d’une certaine Saran Diakité et Awa I., présidente de l’Association des Femmes Douanières. Cette dernière qui a toujours profité de cette position a souvent changé de postes à sa guise.Et l’actuel DG Aly Coulibaly aurait décidé de mettre fin à cette situation. Ces gros épaulés des douanes et beaucoup d’autres certainement seraient très mécontents de leur nouvelle situation. Mais, la vie est ainsi faite. Autant eux, ils pleurent, autant d’autres ont des sourires larges. On peut beaucoup dire des décisions de la Direction générale, mais l’on ne doit pas perdre de vue que le choix de ses collaborateurs relève du pouvoir discrétionnaire du Chef. C’est le principe de l’Administration partout dans le monde. Aux Etats-Unis, une Administration fait ses valises avec son président et la nouvelle équipe s’installe. Dans le pays de l’Oncle Sam, les locataires de la Maison Blanche (président des Etats-Unis) arrivent et partent avec leurs équipes. Pourquoi encore au Mali, ce mécanisme pose problème ? Tout simplement parce que les gens parlent de la Démocratie, mais il leur manque le réflexe du démocrate.

Loin de nous toute prétention de faire de la morale à qui que ce soit, mais nous pensons que la charge confiée à l’Administration des Douanes cette année est suffisamment lourde à porter  et qu’il serait aberrant de perdre son énergie dans des querelles de caniveau. 641 milliards FCFA en raison de 52 milliards FCFA à mobiliser tous les mois jusqu’au 31 décembre 2018, surtout dans une année électorale, n’est pas une tâche aisée à conduire. Il requiert forcément de la concentration et de l’engagement.

La détention de la carte de militant des Tisserands n’a certainement pas primé dans le choix de l’Inspecteur Général Aly Coulibaly pour diriger les Douanes maliennes, mais pour certains comme le Directeur des ressources humaines et du matériel, Amadou Konaté, la Direction du RPM a pesé de tout son poids pour qu’il le soit. Précédemment directeur régionale des Douanes à Kayes, il faisait partie et probablement c’est le cas encore, de la liste des Inspecteurs des douanes pour lesquels les Tisserands se battent pour les hisser à la tête des gabelous un jour. Comme pour dire qu’aider Aly Coulibaly à réussir est un impératif catégoriel pour lui. Parce qu’il y va de son intérêt. Dans ces conditions, il a un devoir de soutien.

Selon des sources dignes de foi, les nouvelles décisions de nomination dans le camp des gendarmes de notre économie font jazzer beaucoup de gabelous en ce moment. Ce qui était d’ailleurs prévisible. Parce que passer des années à un même poste crée forcément des habitudes pas toujours bonnes pour le bien du service. Et, c’est justement pour minimiser les effets dévastateurs des vices qui peuvent  naitre que le législateur a inscrit en bonne place dans les textes réglementaires et législatifs organisant une Administration, tant publique que privée, la Mobilité des agents. C’est faisant sien de ce principe sacrosaint de l’Administration que chaque année, les Douanes maliennes procèdent à des coups de lifting. D’abord pour pourvoir les postes laissés vacants par les partants à la retraite ensuite dans le souci d’améliorer l’efficacité et l’efficience  dans le fonctionnement du service, la Direction générale procède à des mouvements de personnel en fonction des objectifs de recettes assignés à chaque Bureau. Or par définition, le changement veut dire enlever une pièce défectueuse pour la remplacer par une nouvelle plus efficace. Dans ces conditions, forcément cela touche quelqu’un. Quand on réclame le changement, il faut accepter d’être sujet ou acteur du changement : soit on remplace quelqu’un, soit quelqu’un te remplace. L’un dans l’autre participe au flux du mouvement universel qui est constant.

Mais malheureusement, en lieu et place du bon sens se sont installées des forces centrifuges destinées à perturber le bon fonctionnement du service dans le seul but d’empêcher Aly Coulibaly d’honorer son bail avec les Pouvoirs publics. Qui l’ont chargé de mobiliser avec ses hommes, la coquette somme de 641 milliards FCFA cette année. Devant l’ampleur de la tâche, il est normal qu’il  travaille avec ceux ou celles en qui il a entièrement et absolument confiance. Or, à regarder de près, le cas particulier de Saran Diakité mérite qu’on s’y arrête un peu. Elle refuse de prendre service au seul motif qu’elle ne s’entend pas avec un agent placé sous son autorité. Selon nos sources, elle a récusé le poste de chef de Bureau de Faladié parce qu’elle ne parle avec le Chef de visite, un agent placé sous son autorité. Sous d’autres cieux, elle serait immédiatement rayée de la liste des Douanes du Mali. Mais, on est au Mali, elle refuse de travailler, le Directeur Général des Douanes Aly Coulibaly n’a que ses yeux pour constater comme un citoyen ordinaire. Quand bien même que son comportement contraire à tous les principes d’une Administration publique est blâmable et mérite une sanction disciplinaire. C’est qu’elle est adossée à la muraille de Chine plus puissante qu’Aly Coulibaly. C’est  ainsi au Mali. Malheureusement, il arrive souvent que certains agents publics prennent le public pour le privé. Sinon pourquoi un agent public s’accrocherait à un poste au point de mobiliser toute la République contre une simple décision de remplacement de son patron ? C’est qu’on y gagne probablement des tonnes d’argent indu…

M. A. Diakité

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2 COMMENTAIRES

  1. Ces le même cas que samba sow veut faire dans nos hôpitaux car il s enfou de nos malades.ibk doit débarrassé de ces gens la.il y’a trop des malhonnêtes dans enlantour

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