Une délégation du Port autonome d’Abidjan (PAA) séjourne dans notre pays dans le cadre d’une mission promotionnelle.
La délégation est conduite par le directeur général du port, Hien Sie, et comprend notamment le patron des douanes ivoiriennes, le colonel-major Issa Coulibaly. Des responsables de l’Office ivoirien des chargeurs et de plusieurs autres services portuaires sont également du voyage. La délégation a rencontré, à l’hôtel Nord-Sud, les membres du Conseil malien des chargeurs (CMC). Au cours de la rencontre, les deux parties ont discuté des avantages que le PAA offre à nos opérateurs économiques. Et aussi des difficultés que ceux-ci rencontrent au port et sur le corridor Abidjan-Bamako. Pour le vice-président du CMC, Modibo Kéïta, la rencontre témoigne de l’intérêt que nos deux pays accordent à leurs relations historiques.
Le port autonome d’Abidjan est, estime-t-il, le port naturel du Mali. Chaque année, en moyenne 500 000 tonnes de marchandises en provenance ou à destination de notre pays y transitent. Mais la crise politico-militaire déclenchée en Côte d’Ivoire en 2002 et le conflit post-électoral de 2010 ont lourdement affecté le trafic sur le corridor. En effet, les opérateurs économiques maliens sont pénalisés par divers facteurs et pratiques : l’insuffisance des espaces et parkings, les tracasseries de toutes sortes, le racket, l’insécurité. Tout cela sera désormais un mauvais souvenir. Du moins, c’est ce que promettent les nouvelles autorités du port. Celles-ci s’engagent à s’employer à répondre aux préoccupations des opérateurs économiques maliens.
Des mesures concrètes ont été prises dans ce sens. Par exemple, pendant la crise post-électorale, les transporteurs maliens devaient débourser 100 000 Fcfa par camion et par convoyage. Aujourd’hui, ce tarif a est ramené 30 000 Fcfa. Cet acquis est à mettre en grande partie au compte du Conseil malien des chargeurs qui entend continuer à plaider pour faire baisser le prix du convoyage avec le soutien des autorités du Port autonome d’Abidjan. Nos opérateurs ont d’autres doléances : l’harmonisation du Trie (transit routier inter-Etat) entre les deux pays, la réduction des postes de contrôle douaniers jugés trop nombreux du côté ivoirien, le renforcement de la sécurité dans le port et sur le corridor, la baisse du prix du laisser-passer pour les chauffeurs, l’augmentation de la capacité des espaces et des parkings au port. Le directeur général du PAA et son collègue des douanes se sont félicités du climat positif qui a marqué la rencontre. Hien Sie et Issa Coulibaly ont promis d’examiner les doléances des opérateurs économiques afin de leur trouver des solutions.
La délégation ivoirienne a été reçue mardi par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Soumeylou Boubèye Maïga. La rencontre s’est déroulée en présence de l’ambassadeur de Côte d’Ivoire dans notre pays. Il y a été question des moyens de relancer les activités sur le corridor Abidjan-Bamako. Ce fut aussi l’occasion de présenter la nouvelle direction du PAA au ministre. Hien Sie a remercié les opérateurs maliens pour leur fidélité au port d’Abidjan malgré les difficultés rencontrées pendant la crise. Il a réitéré la volonté des autorités ivoiriennes de renforcer le partenariat avec notre pays. Soumeylou Boubèye Maïga a souligné des bonnes relations de coopération qui existent entre les deux pays et s’est réjoui de la relance des activités sur le corridor Abidjan-Bamako. Il confirmé que la préférence historique des opérateurs économiques maliens pour le port d’Abidjan et la grande importance de la structure portuaire pour les économies des deux pays. Le gouvernement du Mali ne peut que soutenir toute démarche susceptible de renforcer ces économies.