Le gouvernement à travers le ministère des Finances et le Conseil national du patronat du Mali (CNPM) a signé deux contrats avec les sociétés Veritas Bivac et Cotecna qui s’élèvent à 45 milliards de Fcfa sur 5 ans. Ces contrats n’imposent pas à ces sociétés de transférer leurs compétences techniques aux services publics du commerce et des douanes d’où la colère des syndicalistes.
Ces deux contrats s’inscrivent dans le cadre du programme de vérification des importations au Mali. Ils ont été conclus au nom du gouvernement par le ministère des Finances et le Conseil national du patronat du Mali (CNPM), sans passer par le ministère du Commerce.
À travers la signature de ces contrats, le gouvernement va payer aux sociétés Veritas Bivac et Cotecna la somme de 45 milliards de Fcfa sur 5 ans. Malheureusement, ces deux contrats conclus à la hâte ne respectent pas plusieurs obligations contractuelles favorisant l’intérêt du pays.
Selon des sources concordantes, ces contrats ont été signés dans des conditions obscures. Le département du commerce en tant que porteur naturel du dossier aurait été écarté des négociations et de la signature desdits contrats. Pis, les cadres des départements du commerce et des finances dénoncent la façon dont ce dossier fut bâclé en ignorant complément les intérêts du Mali.
Par contre, dans les précédents contrats signés respectivement avec la Société Cotecna et le Bureau de Veritas Bivac, les obligations contractuelles imposaient à ceux-ci de transférer leurs compétences techniques aux services publics de la Direction générale du commerce, de la consommation et de la concurrence (DGCC) et à la Direction générale des Douanes afin que celles-ci soient capables d’exécuter correctement leurs missions sans recourir aux sociétés étrangères de contrôle.
Les syndicalistes dénoncent la complicité entre certains décideurs et le patronat qui veulent coûte que coûte chercher un justificatif pour dilapider l’argent collecté sur les intentions d’importations, c’est-à-dire maintenir inutilement et longtemps les sociétés de contrôle dans notre pays. Au Mali, l’argent collecté sur les intentions d’importations s’élève à environ 15 milliards par an.
Face à cette situation, nous avons interrogé plusieurs cadres de la DGCC et des Douanes pour avoir leurs impressions sur ces contrats. La majorité de ces cadres soutiennent qu’il est inacceptable de laisser passer ces contrats en l’état. Ils estiment que la création du centre d’expertise technique doit se faire après une large concertation des structures techniques (DGCC et Douanes), pour déterminer ce qui est va dans l’intérêt du Mali et non d’un groupe d’entrepreneurs privés. Mieux, ils pensent que rien n’oblige le Mali, à ce jour, à créer un centre d’expertise technique (CET) conformément aux accords de Bali.
Cependant, pour des agendas personnels, certains cadres du ministère de l’Economie et des finances, de la DGCC et des Douanes ont décidé ce qui est en cours actuellement. Selon nos sources, les syndicats de la DGCC et des Douanes entendent coopérer dans cette affaire pour démasquer les initiateurs de ce complot contre le Mali.
Ils comptent bientôt organiser une conférence de presse afin d’alerter le peuple malien sur ces contrats improductifs. Surtout qu’une certaine complicité est avérée entre l’actuel ministre de l’Economie et des Finances, Boubou Cissé, l’ancien directeur général du commerce, de la consommation et de la concurrence, Modibo Kéita, et l’ancien directeur général des Douanes, Modibo Maïga. Ces trois personnalités auraient tout planifié pour obtenir la signature de ces contrats sans passer par l’ancien ministre du Commerce, Abdoul Karim Konaté dit Empé. Et pourtant, tous les précédents contrats ont été cosignés par le ministre de l’Economie et des Fiances et son collègue du Commerce.
Pour confirmer cette thèse, après avoir entamé sa retraite, l’ancien directeur général de la DGCC a été nommé conseiller technique au ministère de l’Economie et des Finances.
Au moment où le ministre Boubou Cissé crie sur tous les toits qu’il n’y a pas d’argent pour satisfaire les doléances des magistrats et autres travailleurs du pays, il aurait dû renoncer à ces contrats coûteux et improductifs.
Wassolo