Ici ce pays peine à se développer, ce n’est sûrement pas parce que les gens ne travaillent pas.
En effet, au moment où des fonctionnaires consciencieux des services chargés de l’assiette s’activent à vouloir atteindre coûte que coûte les objectifs assignés par le gouvernement en terme de mobilisation des ressources internes, d’autres Maliens, se prenant certainement pour les plus malins, vont tranquillement en Chine avec des spécimen des différentes vignettes motos et autos en vue d’en faire des contrefaçons qui seront ensuite aussi tranquillement écoulées dans le pays. Pour cela, les individus coupables de telles forfaitures bénéficient de la complicité active de certains fonctionnaires et travailleurs des services publics chargés précisément du placement des vignettes auprès des propriétaires de véhicules et d’engins à deux ou trois roues. Entraînant ainsi un énorme manque à gagner pour le Trésor public et hypothéquant du coup l’atteinte des résultats fixés aux services chargés de l’assiette. Comment avec de telles pratiques, qui ne sont pourtant pour le commun des Maliens qu’un secret de polichinelle, ce pays pourra t-il se développer, assurer l’école et la santé pour tous ? C’est impossible.
A titre d’exemple, à cause des vignettes de contrefaçon pour engins à deux roues qui inondent le pays, la seule mairie du District dit perdre chaque année pas moins de 900 millions FCFA. Dans ces conditions, comment un tel service peut-t-il faire valablement face à ses besoins? Rien d’étonnant alors d’apprendre que cette mairie a passé des mois et des mois sans eau ni électricité dont elle avait été sevrée pour cause de…non paiement.
Mais comme le dit l’adage : “ tous les jours pour le voleur, un seul jour pour le propriétaire”. C’est ce qui explique le coup de chance de la Brigade des douanes de l’escale de l’aéroport Bamako-Sénou quand, le 18 avril 2014, elle est tombée sur un colis suspect en provenance de Chine et qui allait être une véritable surprise pour le chef de ladite brigade, le Commandant Touré Fadimata Touré dite Ngada et son équipe.
En effet, au cours des vérifications des bagages ce jour-là, l’attention les limiers a été attirée par un colis dont les propriétaires rassuraient qu’il ne contenait pourtant que des pochettes pour téléphones portables et des autocollants pour motos KTM. En ouvrant ledit colis, les douaniers sont tombés, au milieu d’accessoires pour téléphones portables, sur un paquet qui contenait 3 635 imprimés de vignettes de contrefaçon destinées aux engins à deux roues au prix de 6 000F CFA. Pour une valeur de 21 810 000F CFA alors que les accessoires de téléphone et autocollants pour KTM, qui semblaient être le colis principal, valent à peine 50 000F CFA. Ce qui a vite fait de confondre les deux personnes qui étaient venues récupérer ledit colis.
De leur explication,on apprendra que le colis a été envoyé de la Chine par un certain G. Cissé, un opérateur économique malien. Ce dernier est, depuis, considéré comme le principal suspect. Et c’est, d’ailleurs, l’une de ses épouses qui s’était présentée à l’aéroport pour récupérer le colis contenant les vignettes de contrefaçon; quand les accessoires pour téléphone appartenaient à une autre personne.
L’épouse de G. Cissé a été arrêtée de même qu’un homme qui serait également impliqué dans cette affaire. Ces deux individus sont depuis le vendredi dernier entendus dans les locaux de la Brigade d’investigations judiciaires (BIJ) où ils méditent sur leur sort avant une éventuellement inculpation.
Des milliers de timbres de contrefaçon quotidiennement écoulés
Rappelons que les vignettes de contrefaçon pour motos et autos font floraison dans notre pays. Ajoutons à cela que des milliers de timbres de contrefaçon sont quotidiennement écoulés par certaines de nos administrations aux côtés de vrais timbres légaux.
C’est dire que la contrefaçon de vignettes motos, autos et de timbres fabriqués notamment en Chine constitue un véritable manque à gagner pour l’économie nationale. Il urge donc que les autorités s’attèlent à éradiquer ce fléau.
En tout cas, avec cette opération réussie par la Brigade de l’escale de l’aéroport, les pouvoirs publics ont désormais une véritable piste pour remonter le réseau de ces”contrefaçonniers” jusqu’à leurs complices tapis dans l’administration publique. Le nouveau Premier ministre Moussa Mara doit en faire l’une de ses priorités. Surtout qu’en plus de sa volonté maintes fois réitérée de lutter farouchement contre la délinquance financière et la corruption, il dispose désormais de tous les moyens matériels et humains pour mener et réussir ce combat. Un terrain sur lequel ses compatriotes l’attendent avec beaucoup d’espoir.
Mamadou FOFANA
Ces malfrats de commerçant ! Il faudrait les déferrer, sinon qu’il passe devant la cours d’assise.
Bravo, il faudra les renvoyer en Chine pour qu’ils purgent leur peine la bas.
Il faut appliquer la loi
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