Doing Business 2008 : Le Mali en panne de réformes économiques

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Doing business, dans son 5e rapport publié mercredi au cours d’une vidéoconférence au siège de la Banque mondiale, classe le Mali 158e sur 178 économies en matière de la facilité à faire des affaires d’après dix indicateurs de la réglementation des affaires. Un rapport réalisé par la Banque mondiale à travers sa filiale, la Société financière internationale (SFI).rn

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Une petite avancée, mais encore de grosses réformes à faire, c’est l’appréciation que l’on peut faire sur la position du Mali dans le dernier rapport de la Banque mondiale sur la pratique des affaires (Doing Business). En effet, le Mali, comparé à l’année dernière, gagne quatre points de plus. De la 162e place, il passe 158e sur 178 dans le nouveau rapport présenté, mercredi au cours d’une vidéoconférence reliant Washington, Paris, Yaoundé, Ouaga et Bamako, par Sylvia Solf, spécialiste en développement du secteur privé à la SFI. Le léger bond en avant du Mali s’explique par l’adoption de deux réformes.

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Le rapport souligne que notre pays a accéléré les procédures d’enregistrement de propriété en décentralisant et en réorganisant le fonctionnement de son registre. De même, il a réformé la création d’entreprise en mettant en place un numéro unique d’identification de l’entreprise. Le temps de création d’une entreprise passe d’une éternité à seulement 26 jours. Même s’il est loin de la palme d’or, notre pays peut se targuer d’être une référence devant le Sénégal (162e), le Niger (169e), le Liberia (170e), le Tchad (173e), la Centrafrique (177e) et la RDC qui tire la queue (178e sur 178).

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Cette année, le Ghana et le Kenya sont tous deux classés parmi les dix premiers réformateurs au monde et ont fait le plus grand bond en avant dans le classement sur la facilité de faire des affaires entre les pays d’Afrique. L’Ile Maurice, avec six réformes, est en tête du classement africain en matière de facilité de faire des affaires et se place au 27e rang du classement mondial. Le Burkina Faso et le Mozambique continuent d’être de plus en plus accueillants pour les affaires, indique le rapport. Au total, 24 pays d’Afrique ont adopté 49 réformes en 2006-2007. Néanmoins, dans les classements régionaux du rythme des réformes, l’Afrique recule de la troisième à la cinquième place, devancée par l’Asie du Sud, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

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Rappelons que ce classement qui paraît plus réaliste repose sur des indicateurs qui mesurent le temps et le coût nécessaires pour satisfaire aux exigences officielles en matière de création et de gestion d’entreprise, de commerce transfrontalier, de fiscalité et de fermeture d’entreprise. Le classement ne prend pas en considération des domaines comme la politique macroéconomique, la qualité des infrastructures, la volatilité des devises, la perception des investisseurs ou le taux de criminalité. Depuis 2003, Doing Business a inspiré ou servi de base à plus de 113 réformes dans le monde.

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Sidiki Y. Dembélé

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Déjà des contestations

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A peine le rapport rendu public que des voix se sont élevées pour contester certaines données. Au cours de la vidéoconférence, le coordonnateur du Projet sources de croissance, Lamine Diallo, a manifesté sa désapprobation face au nombre de réformes entreprises par le Mali. Selon lui, le Mali a entrepris plus de deux réformes dans les 12 précédents mois. « Le Mali a supprimé les patentes, des mesures ont été prises pour faciliter la création des entreprises, tous les centres des impôts ont été informatisés. Vous n’avez pas tenu compte de tout cela ».

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« Si », rétorque Sylvia Solf, qui confirme que toutes ces réformes ont été prises en compte. « Deux procédures suffisent pour créer une entreprise. Ce qui n’est pas le cas au Mali », précise-t-elle. Reste maintenant au ministre de la Promotion des investissements et des Petites et moyennes entreprises, Ousmane Thiam, un autre spécialiste prolifique de la contestation, de trouver des arguments pour confondre ce rapport de la Banque mondiale.

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S. Y. D.

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