Les distributeurs automatiques de billets tant loués par les banques, se sont transformés en distributeurs automatiques de chagrin pour les pauvres clients. Dans le lot des banques où la situation devient de plus en plus insoutenable, Ecobank et la BNDA occupent la tête.
Dans un souci de modernité et surtout de commodité, nos banques, comme partout dans le monde, ont opté pour une mécanisation des retraits à travers une installation soutenue de guichets automatiques. Si l’opération a été saluée au départ par les clients, force est de constater qu’aujourd’hui la joie a vite fait de s’effacer pour faire place à la désillusion. Les distributeurs automatiques de billets tant loués par les banques, se sont transformés en distributeurs automatiques de chagrin pour les pauvres clients. Dans le lot des banques où la situation devient de plus en plus insoutenable, Ecobank et la BNDA occupent la tête.
Très sincèrement, ces deux grandes structures financières sont nulles en matière de distributeur automatique.
Loin de nous la prétention de jeter un discrédit sur telle ou telle banque, mais les faits sont là, clairs et nets. Si chacun de nous n’a pas été victime de cette insuffisance bancaire, un proche, ami ou connaissance en a été forcement.
Madou est employé de commerce a son compte à Ecobank. Au départ, aucun souci pour le commerçant avec les guichets automatiques.
Curieusement, Madou constata avec amertume qu’autant le temps passe, autant il éprouve de la peine avec les distributeurs automatiques de billets. Finalement, la situation est devenue insoutenable pour Madou. Il affirme : « Sur 10 tentatives de retrait à partir d’un guichet automatique, seulement 3 me donnent de l’argent ; 3 me disent que la machine est en panne ; 2 avalent ma carte et 2 me déclarent que le distributeur est en manque d’argent. Finalement, je me suis rabattu sur mon chéquier».
Pour cette autre cliente d’Ecobank, elle déclare qu’à plusieurs reprises le distributeur automatique avale sa carte, sans compter les nombreux faux messages envoyés par la machine par rapport à son compte. Finalement s’est interrogée cette dame : « à quoi bon installer un guichet automatique qui cause plus de désagréments que le traditionnel rang ? »
De l’autre côté à la banque verte, les guichets automatiques sont terribles. Non seulement, ils rejettent les cartes, ils donnent des fausses informations aux clients ; mais ils émettent également des reçus sans le moindre argent et avalent facilement les cartes de la même façon qu’un singe avale une banane. Le tout est couronné par la légèreté des techniciens chargés d’extirper les cartes des entrailles de la machine. Ceux –ci n’hésitent pas de renvoyer un client parce qu’ils ont tout simplement oublié de vérifier la machine dans laquelle ledit client a perdu sa carte. Là, ce n’est pas le jeune Aboubakar qui me dira le contraire. Il vient de faire les frais de l’extrême légèreté de la BNDA non seulement dans le traitement d’un simple transfert de fonds mais aussi dans la restitution de sa carte magnétique avalée par la machine de Niamakoro – Cité UNICEF.
Pour un simple transfert, habituellement prévu sur 72 heures, Aboubakar a dû poiroter pendant 14 jours. Pour la carte, il a attendu plus que prévu car les techniciens avaient tout simplement oublié la machine qui avait avalé sa carte.
Pour Mme Dao Korotomou Sogoba, en service au CAP de Koutiala, l’histoire ressemble plus à une traversée du désert.
La pauvre dame nous dira qu’elle s’est rendue à la banque le 19 septembre 2010 pour une opération. Après avoir introduit sa carte pour retirer 25 000 F CFA, la machine donne le reçu et non l’argent. Elle recompose la somme de 75 000 F CFA. La machine lui donne le reçu sans le moindre sou. Elle monte voir le chef d’agence. Ce dernier lui dit que la machine a un problème.
Plus tard le même jour, elle repasse à la banque dans l’espoir de retirer son salaire. Surprise, le distributeur automatique lui écrit : « compte sans provision ».
Finalement, la pauvre Korotoumou se résigna d’attendre le lendemain pour en découdre une fois pour toute avec la banque verte. C’est alors qu’elle apprit auprès du chef d’agence que l’ordinateur indique que son salaire a été viré depuis belle lurette et qu’aucun retrait de sa part n’a été enregistré à la date du 19 septembre 2010.
Curieuse observation de l’ordinateur car Korotoumou n’a pu encore entrer en possession dudit salaire, malgré les incessants va et vient. Et elle a fait des opérations de retraits même si elle n’a pas eu ce qu’elle voulait.
Outre ces quelques cas, ils sont nombreux les clients à se plaindre des distributeurs automatiques de nos banques. Mais les plaintes sont plus pointues quand il s’agit de la BNDA et d’Ecobank, deux structures pourtant réputées pour leur sérieux dans le travail. Ce sérieux est –il entrain de devenir un vieux souvenir ?
Seydou KEITA
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