La Direction Nationale du Trésor et de la Comptabilité Publique est victime de pratiques qui ne disent pas leurs noms. Il est au service exclusif de ses cadres sous les ordres de la Directrice Générale, Mme Sidibé Zaminatou Cissé : gestion clanique des ressources humaines et financières, affairismes et magouille à la pelle, retard chronique dans le paiement des bonds, achat de conscience et de silence, etc.
Tout y passe sans que cela n’offusque personne. Conséquence : la structure et ses démembrements ont subi une saignée financière de 86 milliards de francs CFA, selon les résultats d’une enquête financière (dont nous avons une copie). Au même moment, la Direction Nationale du Trésor doit plus de 100 milliards de francs CFA à ses créanciers.
Sauf revirement de dernière minute, les créanciers auxquels l’Etat malien doit de l’argent risquent, les jours à venir, de faire le deuil de leurs droits. A la Direction Nationale du Trésor Public et de la Comptabilité Publique (DNTCP), les caisses sont vides. Et désespérément vide. Les paiements, en attente, se chiffrent à des dizaines de milliards de nos francs. Pourtant, la Douane et les Impôts lui volent au secours. Mais contre toute attente, indiquent nos sources, le paiement des factures ne se fait qu’au compte-gouttes. Avant de poursuivre que celui du mois de septembre 2010, en cours se chiffrerait au 30 octobre dernier à seulement 5 milliards CFA sur une facture de 22 milliards environ. Pire, jusqu’au vendredi 19 novembre 2010, ajoute notre interlocuteur, les paiements réalisés au titre du mois d’octobre, seraient estimés à 8 milliards CFA. Au rythme où vont les choses, les factures du mois de décembre 2010 seront peut-être payées en février 2011, voire avril prochain. Leur acquittement serait plus compliqué que celles des mois précédents.
Le Trésor Public, victime de sa hiérarchie
La Direction, Nationale du Trésor et de la Comptabilité Publique est malade. Malade de ces cadres, qui n’en font qu’à leur guise.
« C’est fini, la Direction Nationale du Trésor est morte ! Elle n’existe que pour une poignée de cadres, proches de la Directrice, Mme Sidibé Zaminatou Sidibé », nous confie un travailleur de cette structure. Mais, à en croire certains responsables, il n’y plus d’argent pour le paiement normal des factures du Trésor. Et si cette situation se poursuit, les fonctionnaires risquent des retards de salaires. Et un chef de service de signaler, l’air visiblement déçu : « si le Trésor est censé apporter une bouffée d’oxygène à l’Etat à travers le paiement des créances, il n’a pas connu une telle difficulté qu’avec l’arrivée de la Directrice, Mme Sidibé Zaminatou Cissé ! ». Avant de conclure « si des changements ne sont pas apportés au sein de la Direction du Trésor, les prochains jours seront durs pour l’Etat, les fonctionnaires, les opérateurs économiques… »
Certes, l’équipe de Mme Sidibé Zaminatou Cissé, Directrice du Trésor vaut mieux que rien. Mais elle reste la pire, que cette structure a connu. Et pendant que les caisses sont vides, les cadres roulent dans de luxueuses bagnoles tout en hissant des bâtisses dans les quartiers huppés de la capitale. Mieux, selon certaines indiscrétions, ils se taillent des périples sur la Côte d’Azur. Voilà tout le sens à donner à la conjoncture boursière que connaît, aujourd’hui, le Trésor public malien.
Face à cette gabegie ambiante et à l’affairisme du clan qui la dirige, doit-on s’emmurer dans un silence pour éviter les foudres de sa colère ?
Heureux, ceux qui se posent, encore, ces questions. Car, il y a longtemps que l’oligarchie trésorière a anesthésié les convictions. Et partout, le même constat, l’amer constat : motus et bouche cousue. Personne pour dénoncer cet affairisme à la pelle. Comme notifié dans le rapport du contrôle financier. On reste de marbre, face à la gestion du Trésor, face à cette crise qui hypothèque l’avenir des maliens.
Le Trésor Public ou les Entreprises Zaminatou
Le Trésor Public affiche depuis des années, le cliché d’un monde à part, avec ses « dieux », ses anges, ses prophètes et ses esclaves. Un monde, avec ses lois, ses règles. Un monde dans lequel prévaut une seule règle : tous ceux, qui ne sont pas avec nous sont contre nous. Alors, il faut les briser. Coûte que coûte. Et quoiqu’il en coûte. C’est tout le sens de l’affaire dite « du bras de fer entre la Direction et le syndicat». Un challenge à travers lequel la Directrice du Trésor entend prendre sa revanche sur ses collègues. Mais aussi, de celle dite du « paiement des factures ». Une autre paire de manche à travers laquelle, des responsables du Trésor entendent régler leurs comptes avec les créanciers.
« J’ai des impayés de plus de 30 millions au niveau du Trésor. Et depuis plus d’un mois, je cours derrière mes sous. Mais, jusqu’à présent je n’ai reçu aucun copeck », indique un créancier que nous avons rencontré au Trésor. Mais ce qui surprend notre interlocuteur, c’est l’entêtement de certains agents et chefs de service d’avoir quelque chose afin que sa facture soit vite réglée ».
Toutes ces pratiques sont de mise au Trésor Public et ses démembrements. Mais personne n’a été inquiété jusque-là. Et pendant que les impayés se multiplient et que les créanciers rougissent les yeux, la hiérarchie du Trésor se la coule douce. Peut-on parler d’homme qu’il faut à la place qu’il faut, lorsque Mme Sidibé Zaminatou Cissé règne, en moins d’une année, sur le Trésor Public, avec des impayés qui se chiffrent à des milliards de francs CFA par mois ? Peut-on parler de changement, dans notre pays, lorsque tout est devenu normal ? A savoir le vol, la corruption, le népotisme.
Pour en savoir plus par rapport à ces informations, sommes toutes accablantes, nous avons tenté de rencontrer la Directrice du Trésor. En vain !
Mais quoiqu’il en soit, il revient à l’Etat de prendre ses responsabilités. Toutes ses responsabilités. Du moins s’il tient encore au bien-être des maliens et à la lutte contre la pauvreté.
« Se mettre au service de la veuve et de l’orphelin ne dispense pas pour autant, quand l’occasion s’en présente, de défendre également le veuf et l’orphelin », a dit Pierre Dac, un célèbre penseur.
En attendant, nos enquêtes se poursuivent. Comment les responsables du Trésor Public ont dégusté à la petite cuillère la somme de 21,97 milliards CFA ?
La réponse dans nos prochaines éditions.
Jean pierre James