Après l’introduction de la BOA-Mali à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan, comme première entreprise malienne à franchir ce cap, le cours de son action connait une hausse considérable sur cette place financière. De 22 500 FCFA par lors de l’offre public d’achat le 17 décembre dernier, le cours de cette action n’a cessé de progressé depuis la première cotation le 31 mai dernier. Il a atteint un maximum de 70 000 FCFA. Lors de la cotation du vendredi 19 août, le titre le plus actif en valeur a été la BOA Mali avec 60,44 millions de FCFA de transactions.. Au vu de ces résultats et des nombreux avantages que la BOA-Mali peut tirer de cette introduction à la bourse, en terme de prestige, de gouvernance, de visibilité et d’accès aux ressources financières, le Directeur de l’antenne nationale Mali de cette plate financière, Amadou Djeri Bocoum dira tout simplement que cette opération est un succès qui doit inspirer les autres banques, établissements financiers et grandes entreprises de la place.
Quelques mois après que la BOA-Mali ait relevé le défi en devenant la 40ème entreprise cotée à la Bourse d’Abidjan commune aux huit Etats membres de l’UEMOA, nous avons rencontré le Directeur de l’antenne nationale de la BRVM pour faire le point de l’évolution de l’action de la BOA-Mali. D’entrée de jeu, Amadou Djéri Bocoum a souligné que cette introduction est la concrétisation d’une stratégie adoptée par le groupe BOA détenu majoritairement par BMCE bank, la deuxième banque privée du Maroc.
La BOA-Mali est donc la quatrième filiale du groupe à accéder à la BRVM. Cette opération va permettre à la banque d’avoir une plus grande notoriété mais aussi de franchir un nouveau pallié dans sa gouvernance. Les objectifs de cette introduction en bourse sont de quatre ordres: le renforcement des moyens financiers de la Banque pour la poursuite de son développement, l’amélioration et la consolidation des ratios prudentiels édictés dans la réglementation bancaire, la liquidité des titres dès l’introduction en Bourse et une meilleure valorisation de la société et de ses actions et l’amélioration de la notoriété de la Banque.
En effet, souligne M. Bocoum, pour accéder à la Bourse, ” la BOA-Mali devrait répondre remplir certains critères d’éligibilité en terme de gouvernance et de performance “. Il a expliqué que la première étape de l’opération a été l’ouverture de son capital au public le 17 décembre 2015 par une Offre publique de vente de 400 000 nouvelles actions. Si au départ cette offre était lancée pour un mois avec un objectif de 8 milliards de FCFA à mobiliser, en deux heures seulement, les intentions de souscription s’élevaient à 63 milliards de FCFA.
Le titre le plus actif en valeur avec 60,44 millions de FCFA de transactions.
” La bourse était obligé de repartir les actions entre les souscriptions. Après cette offre publique de vente, il fallait un temps pour l’agrément et l’adoption des documents pour passer l’opération d’introduction à la bourse. Cette phase préparatoire à pris plus de temps, il a fallu attendre le 31 mai 2016 pour procéder à la première cotation qui a été lancée en même temps à Bamako. L’action qui était à 22500 FCFA le 17 décembre a atteint 24 185 F pour de la séance du premier jour ” a indiqué le Directeur de l’antenne BRVM. Avant d’expliquer que ” la cotation est une opération financière qui permet de faire la confrontation des offres d’achat et des offres de vente en vu de trouver un prix d’équilibre admettant le maximum d’échange possible”.
Lors de cette première cotation, il y a eu plus d’offres d’achat que qu’offres de vente. Ce qui, selon la loi de l’offre et de la demande, explique la hausse. Cependant, dira notre interlocuteur, dès lors de mai à aujourd’hui, le court de l’action n’a cessé d’augmenter avec souvent des périodes de légère baisse. “Il y a eu un moment où l’action a atteint 70 000 FCFA. Le mercredi 17 août elle était à 58 161 FCFA. Ce qui veut que toute personne qui a acheté l’action à 22 500 FCFA en décembre, pouvait le revendre à 58 161 FCFA soit plus de 35 000 FCFA de bénéfice. L’avantage d’avoir l’action d’une entreprise cotée, c’est que c’est la bourse qui fixe le prix, l’action est valorisée. Alors que si vous avez les actions d’une entreprise non cotée, ça revente devient du marchandage, vous serez au gré de la personne qui veut acheter. Il n’y a aucune objectivité dans la vente. Aucun moyen pour mesurer la valeur réelle de cette action ” a souligné l’orateur.
Lors de la séance du vendredi 19 août de la BRVM, le titre le plus actif en valeur a été la BOA Mali avec 60,44 millions de FCFA de transactions. Le court de l’action était à 58 200 FCFA.
Beaucoup de canaux de mobilisation de ressources
Il a renchérit ” le cas de la BOA est comme un fer de lance, on ose espérer qu’il va stimuler l’envi des autres banques de la place et des grandes entreprises. Car la cotation à la bourse donne une nouvelle dimension à l’entreprise entre terme de lisibilité et de visibilité, de gouvernance et de transparence. La société ne sera plus l’affaire d’un groupe de personnes. Car une fois cotée à la bourse, la société doit rendre public ces documents comptables et financiers qui sont diffusés sur le marché afin de donner le maximum d’information aux investisseurs. Tout le monde peut les consulter. L’opération permet aussi de renforcer l’assise financière de la banque. Les 8 milliards de FCFA ajoutés au capital social, peuvent permettre de financer d’autres secteurs porteurs, d’améliorer sa croissance. Elle a aussi la possibilité de faire des emprunts obligataires auxquels les investisseurs peuvent souscrire à travers des obligations pouvant rapporter des intérêts. La bourse offre beaucoup de canaux pour mobiliser des ressources. C’est un lieu par excellence ou l’on peut renforcer la performance ” a-t-il conclu.
Youssouf CAMARA