La semaine dernière, nous vous parlions de l’existence du rapport circonstancié qui avait fait fuir l’ex-PDG de la BHM-SA, Mamadou Baba Diawara. Frappé, par on ne sait quelle malédiction, Diawara est revenu au bercail pour, selon ses affidés, éclairer la justice sur l’affaire WAIC. Une ultime arnaque dont il est le principal protagoniste.
Nous revenons, encore une fois sur ses magouilles et autres tours de passe-passe qui lui valent aujourd’hui d’être poursuivi pour faux en écritures et abus de biens sociaux. En attendant son procès qui risque d’éclabousser plusieurs personnalités politiques du régime de Konaré, Diawara médite sur son sort à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako Coura.
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Il faut rappeler que les commissaires aux comptes avaient catégoriquement refusé de certifier les tripatouillages et combines bancaires dont les gestionnaires de la BHM-SA s’étaient rendus coupables, parce que :Primo : l’encours du portefeuille au 31 décembre 2005 était essentiellement constitué de solde de comptes courants clients, principalement de comptes courants promoteurs pour près de 54 milliards de FCFA.Les comptes régulièrement formalisés et assortis de garanties représentaient un solde négatif de 20% de l’encours du portefeuille et portaient sur les prêts consentis aux particuliers pour la construction de logements.
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Les transactions en comptes courants ne reposant sur aucune garantie étaient octroyées au moyen de visa de chèques accordé par Mamadou Baba Diawara, alors tout puissant PDG de la BHM. Toute chose qui a amené les commissaires aux comptes à demander la constitution de provisions complémentaires pour les créances en souffrance à hauteur dudit montant (Ndlr: 54 milliards de FCFA).Il reste entendu que les 54 milliards comprennent les 26 milliards dont la Commission bancaire avait réclamé la constitution de provision le 30 juin 2004.
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Toute chose que la BHM n’avait pas faite à la date échue.Secundo : la constitution de ces provisions avait pour conséquence de détériorer l’équilibre de la banque qui voyait ainsi ses fonds propres fondre à un niveau de près de moins de 20 milliards de nos francs et le ratio.Près de 80% des créances étaient des créances en souffrance que la banque avait dissimulées en les comptabilisant dans la rubrique créances immobilisées : l’autre astuce consistait à créditer des comptes courants dont le solde était resté sans mouvements significatifs par le débit d’un nouveau compte.
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Les valeurs réalisables de la banque au 31 décembre (les dépôts interbancaires), les créances saines, les avoirs en caisse de la banque représentaient moins de 30% de ses engagements exigibles à cours terme. C’est dans cette trésorerie lamentable que l’ex-PDG, Mamadou Baba Diawara a laissé la BHM-SA. Ce qui obligea l’Etat, sous le sage conseil du président Touré, à faire des encours de trésorerie à la banque afin de lui éviter la banqueroute. Et même à se substituer à la BHM dans la garantie des prêts interbancaires qu’elle avait contractés auprès d’autres institutions financières de la place, dont la BDM.
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Notamment pour l’apurement des échéances impayées des émissions obligataires garanties par le Fonds Africain de Solidarité (FAS)Le rapport de la gestion de banque au titre de l’exercice concerné n’a jamais été produit par le Conseil d’Administration qui avait demandé aux commissaires aux comptes la reprise des travaux en vue de revoir les comptes avec la banque ; toute chose qui est contraire à la responsabilité du commissaire qui doit se limiter strictement à émettre une opinion sur la régularité et la sincérité des comptes qui sont soumis à sa certification.Le rapport fourni, plus tard, par Diawara et sa clique, se borne qu’à expurger le rapport circonstancié de refus de non certification de tous les points qui incriminaient la gestion de Diawara.
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Ce rapport ne fait pas allusion au rapport circonstancié, il est muet sur la situation financière de la banque et il ne certifie pas les comptes de celle-ci. Un commissaire aux comptes qui a signé un rapport de refus de certification et qui revient pour harmoniser les mêmes comptes avec ceux qui ont la responsabilité desdits comptes incriminés se fourvoie.
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Et pour quelle cause ? Dans la mesure où c’est face à l’incapacité de son audité à lever les points de réserve qui ont entraîné son refus de certifier lesdits comptes. A contrario, s’il participe au redressement des comptes, il devient le complice de l’audité, parce qu’il n’est pas de sa responsabilité d’intervenir sur les comptes, au point de participer à leur arrêté surtout dans lequel il n’émet pas d’opinion.Est-ce à dire que malgré leur intervention inappropriée, le rapport circonstancié que Diawara avec ses administrateurs aux ordres ont caché comme une maladie honteuse, reste d’actualité ? Auquel cas, pourquoi n’ont-ils pas provoqué une assemblée extraordinaire de la banque, comme il se doit ?
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(A suivre).
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Adama Dramé
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