Le 9 septembre dernier, le Ministre du Développement Industriel, Mohamed Ali Ag Ibrahim dit Casuis Clay, a visité quelques unités industrielles situées à Banankoro et Sanankoroba. Le ministre a rassuré les industriels et a promis d’être à leur écoute.
Cette visite a commencé au projet de l’huilerie de la société Diarra Négoce à Banankoro. Cette unité dont l’installation est terminée a coûté trois (3) milliards de FCFA. Elle envisage de créer environ quatre vingt dix (90) emplois directs. Sur place, le ministre Mohamed Ali et sa délégation ont visité les infrastructures avant d’échanger avec les responsables de cette huilerie qui n’attend que le démarrage de la campagne pour être fonctionnelle. « Je commence par le coton. La matière première de l’arachide est rare et coûte cher », a expliqué au ministre un haut responsable de cette unité industrielle qui a une capacité de traitement de 200 tonnes par jour. « On a besoin de votre appui », a-t-il souligné. L’huilerie de la Société Sahélienne des huiles est la deuxième étape de cette visite ministérielle. Les travaux de construction de cette unité industrielle ont démarré, le 17 septembre 2015 sur financement d’un mauritanien qui a investi 500 000 000 FCFA. En plus de cette unité qui va commencer à produire à partir de novembre-décembre, il est prévu la création d’une autre unité pour le fer à béton. Le ministre et sa suite ont tenu à voir les installations afin de s’assurer de leur qualité et leur conformité aux normes internationales. A la SATCOMA, les frères Bocoum étaient très heureux de recevoir pour la première fois la visite d’un ministre de la République. Almamy et Boubacar Bocoum n’ont pas caché leur satisfaction et ont saisi cette opportunité pour faire part de leurs doléances. « On a besoin de matières premières. Il faut qu’on trouve une tête de pont. On a besoin de vous, Monsieur le ministre », Almamy Bocoum, qui a fait part des difficultés à se procurer de la matière première nécessaire à leur production. D’une valeur de 610 000 000 FCFA, tous les équipements de la SATCOMA sont livrés. « Dans un mois, on peut démarrer mais il faut attendre le démarrage de la campagne », a-t-il annoncé. « C’est nous qui sommes à votre service », a rassuré le ministre. « Que Dieu vous accompagne », a émis Boubacar Bocoum.
La dernière étape de cette visite a eu lieu à l’unité industrielle de l’Africaine de transformation des Fruits et Légumes (ATRAFEL) où le ministre et sa délégation ont été reçus par l’un des responsables, Mme Touré Alima Traoré. Cette unité qui peine à démarrer, est le fruit d’un partenariat entre le gouvernement du Mali, des partenaires indiens et des investisseurs nationaux. Ces derniers ont mobilisé la bagatelle de 600 millions pour la réalisation de ce projet. Cette unité a une capacité de production de trois tonnes par heure et doit dans un premier temps, rincer les mangues destinées à l’exportation. « On aurait dû démarrer en 2013. Le projet est logé au niveau du ministère de l’Agriculture. Le projet souffre de ce rattachement. En 2014, on nous a donné toute sorte d’assurance mais rien. J’ai tout essayé mais en vain. Les partenaires indiens ont une stratégie de diversion incroyable. J’ai saisi les autorités. Je suis fatigué. Le dossier traîne depuis quatre ans », a confié Mme Touré Alima Traoré à la délégation du Ministère du développement industriel. Très déçue par le non respect par les partenaires indiens de leurs engagements, elle a annoncé que le test effectué en 2015 a montré des insuffisances sur les machines. Selon elle, ces insuffisances n’ont pas été prises en compte par les partenaires indiens qui avaient en charge le montage des équipements et la formation du personnel. Ces divergences, a-t-elle regretté, bloquent la réception officielle de l’usine, donc son démarrage.
A la fin de la visite, le ministre a affiché un sentiment de satisfaction. « Je voudrais voir ces unités en phase de finition pour leur signifier le soutien du département. On est en train de mettre en œuvre la vision du Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta et du Premier ministre Modibo Kéïta », a fait savoir le ministre. Selon lui, ces unités industrielles respectent les normes internationales arrêtées sur les schémas des techniciens. Partout où il est passé, le ministre en charge du développement industriel a promis d’être à l’écoute des professionnels du secteur.
Chiaka Doumbia
FENAPHAB-FEBEVIM :
Un protocole d’accord signé
La Fédération Nationale des Productions d’huiles et d’Aliments Bétail (FENAPHAB) et la Fédération des Groupements Interprofessionnels de la filière bétail-viande du Mali (FEBEVIM) ont signé, le 16 septembre dernier, à l’hôtel Radisson Blu de Bamako, un protocole d’accord au cours d’une cérémonie présidée par le Ministre du Développement Industriel, Mohamed Ali Ag Ibrahim.
L’objectif de ce protocole d’entente est de faire en sorte que les deux fédérations puissent travailler main dans la main au service du Mali. Pour Cheick Fantamady Kéïta, Président de la FENAPHAB, cette signature met fin à dix ans de conflit. « Ce jour n’est pas une fête mais c’est un grand jour. Dieu merci. Depuis des années, nous et les éleveurs, nous nous regardions à distance. Je ne savais pas que Bah est de teint clair. Il ne savait que je suis de teint noir », a affirmé Cheick Fantamady Kéïta. Le Président de la FENAPHAB a loué le talent de conciliateur du Ministre en charge du développement industriel. « Monsieur, le ministre, vous êtes venu pour construire le Mali », a lancé Cheick Fantamady Kéïta qui a demandé pardon aux éleveurs. « Ce qui s’est passé est derrière nous », a-t-il reconnu. « C’est très important pour nous. Nous sommes deux poumons d’un même corps. Chacun doit dépasser ses intérêts pour penser au Mali. Je remercie le ministre pour avoir pesé de tout son poids. C’est bien pour la fédération. C’est encore bien pour les populations », a avoué l’honorable Aboubacar Bah, Président de la FEBEVIM.
En prenant la parole, le Ministre Mohamed Ali Ag Ibrahim a remercié toutes les parties notamment les personnes de bonne volonté qui l’ont aidé à rapprocher les positions difficiles à concilier au départ. « Je suis très honoré. C’est une belle œuvre», a-t-il souligné. L’une des retombées de ce protocole d’accord sera sans doute l’accessibilité de la viande à moindre frais pour les populations.
C. Doumbia