Valorisation des ressources énergétiques du Bassin du fleuve Sénégal La centrale hydroélectrique de Félou inaugurée et celle de Gouina lancée officiellement par les chefs d’États de l’Omvs

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Le barrage de Felou
Le barrage de Felou

Le mardi 17 décembre 2013, les chefs d’États des pays memebres de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (Omvs), Ibrahim Boubacar Keïta (Président du Mali), Mohamed Ould Abdel Aziz (Président de la République Islamique de Mauritanie), Macky Sall (Président du Sénégal) et M. Mohamed Said Fofana, Premier ministre de la Guinée Conakry, représentant le président Alpha Condé, ont présidé conjointement l’inauguration au Mali de la centrale hydroélectrique de Félou et procédé à la pose de la première pierre de l’aménagement de Gouina, tous dans la région de Kayes.

 

 

La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs membres du Gouvernement, du Haut Commissaire de l’Omvs, M. Kabiné Komara, des membres du Conseil des Ministres de l’Omvs, des représentants des institutions de financement, des représentants des institutions de financement, de l’entreprise Synohydro, des autorités administratives de la région de Kayes. La cérémonie a mobilisé la présence d’une forte délégation du Ministère de l’Énergie et de l’Hydraulique conduite par le Ministre Mamadou Frankaly Keïta, la chargée à la communication, M. Cissé Zeïna Haïdara…

 

En fait, le barrage hydroélectrique de Félou qui vient d’être inauguré par les chefs d’État de l’Omvs est situé sur le cours principal du fleuve Sénégal, en territoire malien et précisément à 15 kms au aud-ouest de la ville de Kayes. Cette centrale hydroélectrique de Félou a pour vocation la valorisation des ressources énergétiques  du Bassin du fleuve Sénégal, par la production d’électricité en vue d’améliorer les conditions de vie socioéconomiques des populations des pays membres de l’Omvs. La centrale est équipée de 3 groupes de types bulbe. La chute maximale est de 13,9 mètres. Le productible annuel est de 431 Gwh pour une puissance installée de 60 Mw.

 

 

Le programme de développement des infrastructures hydro-électriques de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (Omvs) prévoit un certain nombre d’aménagements à moyen et long terme pour accroître davantage la maîtrise et l’exploitation rationnelle des eaux du fleuve dans l’agriculture, la disponibilité de l’énergie et la navigation sur le fleuve. C’est ainsi qu’après le barrage anti-sel de Diama, les barrages hydro-électriques de Manantali et de Félou, la centrale de Gouina a été lancée et celle de Koukoutamba est sur la rampe de lancement.

 

Lancement des travaux du barrage hydroélectrique de Gouina : Un ambitieux projet pour augmenter les capacités énergétiques

Après l’inauguration de la centrale hydroélectrique de Félou, les chefs d’États des pays membres de l’Omvs ont procédé à la pose de la première pierre du barrage hydro-électrique de Gouina. Cet aménagement représente un nouveau projet ambitieux porté par l’Omvs pour maîtriser et valoriser la ressource que constitue le fleuve Sénégal pour les quatre pays qu’il traverse : la Guinée Conakry, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal.

 

 

    Le barrage de Gouina revêt une importance particulière à l’heure où le secteur de l’énergie des pays membres est de plus en plus dépendant des importations d’hydrocarbures.

 

 

Le projet consiste en la construction d’un barrage à seuil déversant au droit du lit mineur du fleuve en l’amont immédiat des chutes de Gouina, la création d’un réservoir à la côte de retenue normale 75 et la construction d’un canal de dérivation et d’une usine hydro-électrique de 140 Mw de puissance installée en rive gauche. Le productible attendu est estimé à 620 Gwh. La réception de Gouina est prévue avant 2017. Cette  centrale complétera les deux autres centrales hydro-électriques de l’Omvs, à savoir le barrage de Manantali, construit au cours des années 80, et celui de Félou.

 

 

À la cérémonie de lancement de la centrale hydroélectrique de Gouina, le mot de bienvenue a été prononcé par le maire de la Communie rurale de Diamou, M. Dramane Diakité. Celui-ci a exprimé l’enthousiasme des populations de la Commune de Diamou tout en souhaitant qu’avec cette centrale des projets de psyculture, d’aménagement de périmètre agricole, d’électrification de certains villages de la commune… soient réalisés pour le bonheur des populations des 24 villages de sa commune.

 

 

Le chargé des Affaires de l’Ambassade de Chine au Mali, a présenté le projet de Gouina en rassurant qu’il sera d’un apport capital pour améliorer et sécuriser les revenus des populations et assurer l’autosuffisance alimentaire.

 

 

Le Haut commissaire de l’Omvs, M. Kabiné Komara, a rappelé qu’à l’origine, l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (Omvs) s’était fixée la maîtrise et l’exploitation rationnelle des ressources en eau du fleuve Sénégal. “Peu de personnes savent aujourd’hui qu’avant la création de l’Omvs, une grave crise climatique marquait une importante zone du Bassin du fleuve avec une sécheresse persistante qui dévastait toute la vallée. Aujourd’hui ces sombres situations ne sont que lointains souvenirs grâce au génie créateur et à l’exceptionnel engagement d’intégration forgé par les dirigeants et populations de nos États qui ont su créer une organisation de bassin à nulle autre pareille”, a souligné M. Komara.

 

 

Aussi a-t-il affirmé que le monde compte aujourd’hui près de 120 organisations de bassins réparties sur une centaine de pays. Et que parmi toutes ces organisations, l’Omvs se distingue comme étant la seule organisation de bassin au monde dont les principes fondateurs et les prescriptions subséquentes définissent la propriété commune des eaux du fleuve et ses affluents, mais également le principe cardinal suivant lequel tout ouvrage d’importance réalisé sur le fleuve est la propriété commune et indivisible des Etats qui le financement ensemble et en partagent équitablement les bénéfices.

 

 

Pour le Haut Commissaire de l’Omvs, c’est fort de ce socle juridique exceptionnel que l’organisation a pu réaliser des projets d’envergure tels que le barrage anti-sel de Diama à Saint-Louis en 1986 dont l’impact direct permet de faciliter l’alimentation en eau des villes de Dakar (près de 50%) et Nouakchott (100%), sans compter l’irrigation de près de 100.000 ha de terre à ce jour.

 

 

“Après avoir largement réussi la maîtrise de l’eau, l’Omvs donne un coup d’accélérateur à la valorisation des ressources pour la production d’énergie, car l’énergie n’est plus seulement qu’un facteur de production, mais surtout un important levier de promotion sociale et de stabilité”, a délcaré M. Komaré.

 

Selon le Haut commissaire de l’Omvs, M. Kabiné Komara, les pays membres de l’organisation accusent encore d’importants déficits en énergie électrique, annihilant les efforts pour le développement économique et la promotion du bien-être des populations. Mais, dit-il, fort heureusement nous disposons d’énormes potentialités pour  y faire face. M. Komaré a fait savoir qu’avec l’arrivée de la Guinée, le potentiel hydro-électrique estimé du bassin avoisine les 1000 Mw dont le 5ème est à peine exploité à ce jour.

 

Le Haut commissaire de l’Omvs a rassuré que le fleuve Sénégal jouera pleinement son rôle historique de trait d’union entre les peuples des quatre pays membres. Aussi a-t-il souligné que l’Omvs met en œuvre, de manière soutenue, toute une série d’activités multiformes et multisectorielles touchant à la fois le développement local, la promotion des activités agricoles, de la pêche et l’amélioration des conditions de vie par les actions soutenues d’assainissement, d’adduction d’eau potable et de lutte contre les maladie d’origine hydrique.

 

 

Le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, en prenant la parole, a rendu un vibrant hommage aux deux soldats Sénégalais mort la semaine dernière à Kidal, suite à un attentat. Dans un langage serein et ferme, le président IBK a rassuré que “nul n’en doute Kidal sera dans l’histoire du Mali. Je ne négocierai plus jamais avec un groupe armé….. Aucun rebelle ne sera à mon hauteur pour négocier, c’est fini…” Aussi le président Ibrahim Boubacar Keïta a appelé les pays a amplifier leur coopération pour faire face au terrorisme.

 

 

S’agissant du lancement de la première pierre de la centrale hydroélectrique de Gouina, le président IBK a déclaré que “cette date, 17 décembre 2013, est une date historique à inscrire en lettre d’or dans les anales des pays membres de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (Omvs)”.

 

 

Pour IBK, ces aménagements hydroélectriques sont le symbole de la réussite de “notre outil commun qui est l’Omvs”. Un modèle d’intégration régional et africaine et qui, dit-il, chaque jour contribue au renforcement des liens séculaires d’amitié et de fraternité entre les pays membres.

 

 

toujours selon IBK, cette journée d’inauguration et de lancement de projets d’hydro-électrique est le témoignage que notre pays, blessé et affaibli, a su trouver en lui avec l’appui de ses amis et frères les ressorts pour se relever et reprendre la marche en avant vers le développement pour le bien des populations.

 

 

Le président de la République islamique de Mauritanie, M. Mohamed Ould Abdel Aziz, non moins président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement de l’Omvs, s’est dit ravi du constat que la centrale de Félou a été réalisée avec succès.

 

 

Il a indiqué qu’avec le lancement du complexe hydro-électrique de Gouina, qui vient s’ajouter à d’autres barrages, les pays de l’Omvs seront dotés de sources d’énergie propre et bon marche. Aussi, comme source d’énergie pour les pays de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (Omvs), le président Mauritanien a-t-il souligné l’initiative de son pays de ne pas exporter le gaz naturel de son gisement de Banda, mais plutôt de l’utiliser sur place comme source d’énergie.

Un compte rendu de Modibo KONÉ, envoyé spécial

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1 commentaire

  1. C’est beau de voir nos pays se donner la main pour montrer un exemple de d’intégration sous régional.
    Mais je déplore le peu de considérations faits à l’égard des hommes et des femmes qui se sont battus pour que cela soit; j’en connais certains qui vivent leurs retraites, heureux de voir se concrétiser leurs rêves.
    Qu’ont faits les états pour les remercier de leurs sacrifices. Je souffre de les voir payer encore leur factures d’électricité comme le citoyen lambda. 😉

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