La troisième réunion de suivi de la Conférence de Bruxelles des donateurs pour le Mali qui s’est tenue, jeudi dernier à Bamako, a fait plusieurs recommandations. Les participants ont salué la tenue de la réunion et jugé positifs les changements intervenus dans notre pays depuis le 15 mai 2013, date de la conférence de Bruxelles. Ils ont aussi salué l’évolution de la situation au Mali depuis le 5 février dernier (date à laquelle s’est tenue la 2ème réunion de suivi de Bruxelles). Au nombre de ces évolutions, l’entrée en fonction de l’Assemblée nationale, la présentation de la Déclaration de politique générale du gouvernement, l’amélioration de la situation sécuritaire sur l’ensemble du territoire national avec l’aide de la MINUSMA et de l’opération Serval, la Mission de formation de l’UE et des autres partenaires. Des signaux d’amélioration de la situation économique sont également perceptibles.
Dans le cadre de la lutte contre la corruption, les partenaires ont salué les avancées, particulièrement en ce qui concerne les efforts déployés pour permettre le vote par l’Assemblée nationale de la loi sur l’enrichissement illicite.
Pour ce qui est des finances publiques, la réunion a noté avec satisfaction la transposition par le gouvernement des directives de l’UEMOA relatives au code de transparence, à la loi des finances, à la comptabilité publique, à la nomenclature budgétaire, au plan comptable de l’Etat et au Tableau des opérations financières de l’Etat.
Par ailleurs, la rencontre félicite le gouvernement pour les progrès très significatifs constatés dans le processus de mise en place du compte unique du trésor à la BCEAO. Aussi, ils l’encouragent pour l’aboutissement des autres réformes en cours en matière de fiscalité, de gestion de la trésorerie, d’optimisation de la chaîne de la dépense, de réduction des délais de passation de la commande publique.
Les participants ont également ont salué les efforts consentis par les donateurs pour la mobilisation des annonces de financements faites à la conférence de Bruxelles en 2013.
Sur 3,3 milliards d’euros (2165 milliards de Fcfa) d’aide promis, près de 70% ont déjà été engagés sur lesquels près de 43% ont été décaissés. En conséquence, le gouvernement encourage les donateurs à poursuivre cette dynamique tout en faisant passer le maximum de financement par le budget de l’Etat. En effet, il ressort que les 2/3 du financement du budget sont exécutés hors budget. D’où la proposition d’un suivi mensuel des progrès enregistrés de part et d’autre dans ce domaine.
Concernant le processus de réconciliation nationale, les partenaires saluent les initiatives prises par les autorités nationales en matière de dialogue inclusif y compris la création de centres d’écoute en matière de recherche, du retour des réfugiés et des négociations avec les parties prenantes. Ils ont également invité les parties prenantes à une plus grande compréhension mutuelle et réaffirmé leur disponibilité à accompagner les initiatives en vue de l’aboutissement du processus enclenché.
En matière de décentralisation, tout en saluant les approches nouvelles entamées par le gouvernement en vue de l’approfondissement de la décentralisation, les partenaires se réjouissent de l’adoption du cadre juridique pour la mise en œuvre du contrat-plan pour accélérer le transfert des ressources aux collectivités locales au regard de l’ampleur des défis à relever. Ils ont exprimé leur disponibilité pour nous accompagner dans la mise en oeuvre rapide des recommandations des Etats généraux de la décentralisation et des assises sur le Nord. Par ailleurs, ils encouragent les pouvoirs publics à accélérer le retour dans le Nord de l’administration, des déplacés et des réfugiés.
Au titre de l’éducation, le plan intérimaire de relance de l’éducation présente les défis pour l’amélioration du système éducatif. A cet égard, les partenaires se félicitent des efforts en cours pour la bonne gestion de l’école. Ils se sont engagés à appuyer la mise en œuvre de ce plan tel que présenté par le gouvernement. Par ailleurs, ils appuient les propositions en faveur de la mise en place d’un mécanisme adéquat de financement de l’agriculture que soutient le gouvernement dans son initiative d’opérationnalisation du fonds de développement de l’agriculture à travers ses différents guichets.
Au chapitre du développement des villes, les participants ont pris acte des propositions faites par l’Etat pour relever les principaux défis : bien gérer le processus irréversible d’urbanisation, offrir à chaque citoyen un logement décent et assurer la sécurisation foncière.
Autre point important : ils ont reconnu la nécessité d’accélérer la mise œuvre des conclusions de la rencontre du 10 avril 2013 de Montreuil sur la contribution de la diaspora au développement du Mali. Cette rencontre a notamment fait ressortir le besoin de renforcer l’impact économique de la migration malienne en favorisant les initiatives d’entreprenariat créatrices d’emplois dont le potentiel est jusqu’à présent resté sous-exploité. Entre autres, les coûts de transfert élevés et un accès restrictif au crédit freinant la contribution de la diaspora au développement du pays, l’adaptation des services bancaires, la baisse du coût des transferts, ont fait l’objet de discussions.
Le rôle de la Société civile dans la résolution des problèmes post-conflits a été salué. Les participants ont pris acte des recommandations formulées par elle.
Le gouvernement et ses partenaires ont réaffirmé leur disponibilité à renforcer le contrôle citoyen dans le sens de la diffusion de la bonne information pour les populations. D’une façon générale, ils ont reconnu la nécessité d’accélérer la mobilisation des financements et leur utilisation dans les secteurs clés pour la relance durable du Mali. Ils ont aussi recommandé des actions de communication adaptées pour une meilleure information des populations.
Enfin, il a été convenu que la prochaine réunion du Groupe de suivi de Bruxelles se tiendra le 30 septembre à venir à Paris pour continuer à suivre les engagements mutuels du gouvernement et des bailleurs.
F. MAÏGA