Tombouctou : de Grands Chantiers Partout

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La Cité mystérieuse a changé de physionomie.

Le changement saute à l”oeil rien qu”avec l”électrification des mosquées de Djingareiber et de Sankoré, de la place de l”Indépendance, du Monument de la paix et des principales artères de la ville. De nombreux projets sont en cours de réalisation. Les plus importants sont le creusement du canal de Kabara, la construction du nouveau siège du gouvernorat, de la station locale de l”ORTM, la restauration de la mosquée de Djingareiber, la construction du centre Ahmed Baba.

Les travaux du creusement du canal de Kabara avancent normalement. Il faut rappeler que ce canal, long d”environ 12 km, permettra de drainer l”eau du fleuve Niger jusqu”au centre ville. Le coût total des travaux se chiffre à plus de 11 milliards de Fcfa, financés par le Guide de la révolution libyenne, Moammar Kadhafi. Le premier coup de pioche du chantier a été donné par le président de la République Amadou Toumani Touré en juillet 2006.

La mosquée de Djingareiber, située en plein cœur de la ville de Tombouctou, se trouve dans un état de délabrement avancé sous l”effet des intempéries. Le président Touré, lors d”une de ses visites, s”est inquiété de la dégradation du célèbre édifice religieux et s”est engagé à trouver les moyens de le restaurer. Il a tenu parole.

Selon l”imam de la célèbre mosquée, Abdramane Ben Essayouti, les travaux qui ont débuté en juin 2006, sont financés par le prince Agha Khan dont la fondation prend déjà en charge la restauration de la mosquée de Mopti et de celle de Djenné. Les travaux dureront 4 ans à Tombouctou. Lors d”une visite dans la Cité mystérieuse en compagnie de Amadou Toumani Touré, le donateur avait promis d”apporter les fonds nécessaires à la réhabilitation du prestigieux édifice religieux.

Signalons que le prince Agha Khan finance la construction de nombreuses mosquées à travers le monde. Pour bénéficier de son appui financier, il faut postuler. La mosquée de Djingareiber fut acceptée comme un cas spécial suite à la visite du prince dans la cité des 333 saints qui avait cependant postulé à un financement. Le montant alloué aux travaux dépasse le milliard de nos francs.

Sur le chantier de restauration travaillent des architectes français, allemand, espagnol, mexicain et italien. Sans compter le Malien Baba Cissé. Tous sont des spécialistes de l”architecture en banco. L”imam Abdramane Ben Essayouti confirme que des matériaux locaux seront utilisés pour ne pas défigurer cet édifice monumental. Le bois utilisé provient de Niafunké, le banco est le fameux "Alhor" de Tombouctou.

La mosquée de Djingareiber peut accueillir plus de 3000 fidèles. Son toit est soutenu par 9 rangées de poutres intérieures. La mosquée conserve la même température du matin au soir. Une quarantaine de saints sont enterrés dans ce haut lieu de l”identité tombouctienne.

La nouveauté est que les touristes ne sont plus autorisés à pénétrer dans la mosquée de Djingareiber, ni pour filmer, ni pour de en visiter l”intérieur. Il semble que la tenue de certains visiteurs ait choqué par ici. "C”était dérangeant pour nous", a pudiquement commenté un dignitaire religieux. "Ces gens n”ont aucun respect envers la mosquée", a déploré l”imam tout en rappelant que Tombouctou est une ville tolérante.

La mosquée de Djingareiber a été construite en 1325 par Kankou Moussa lors d”un séjour à Tombouctou sur le chemin du retour de la Mecque. L”édifice religieux, inscrit au patrimoine mondial en 1988 par l”Organisation des Nations Unies pour la science et la culture (Unesco), est l”oeuvre de l”architecte espagnol Andalou Es Sahéli.

Boubèye MAIGA

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