Think tank : Valoriser la filière karité pour lutter contre la pauvreté

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Au nombre des nombreuses ressources dont Dieu, dans son infinie bonté, a doté le Mali, figure en bonne place le karité. Pour la petite histoire, c’est au Mali, plus précisément dans la région de Ségou, que le karité a été découvert vers la fin du 19ème siècle par l’explorateur écossais Mungo Park.

Au demeurant, son patronyme figure dans le nom scientifique du karité, Butyrospermum Parkii. Avec 76 millions de pieds, le Mali possède le plus vaste parc de karité d’Afrique de l’Ouest, après le Nigeria.

Cette ressource unique est cependant  sous-exploitée. Les arbres à karité maliens produisent 1 053 000 tonnes de fruits frais, pour un potentiel en amandes de 300 tonnes, sur lesquelles 100 000 seulement sont effectivement exploitées.

Il urge donc de chercher à  valoriser cet immense potentiel, au moment où l’on constate un réel engouement des consommateurs européens pour les produits naturels biologiques et une demande croissante en beurre de karité sous-tendue par  l’émergence d’un marché très porteur.

Le beurre de karité est un produit aux vertus exceptionnelles. Il est employé comme corps gras dans différents produits cosmétiques, tels que les baumes, crèmes et lotions. Sa principale propriété est l’hydratation en profondeur de la peau. Il est apprécié pour les soins du visage, mais aussi dans les soins du corps, car il donne une sensation très agréable de douceur sur la peau. Il est aussi recommandé pour les rouges à lèvres, le maquillage, les crèmes solaires et les soins pour peaux sensibles.

Cependant, plus de 90% des exportations des noix de karité sont destinées à l’industrie alimentaire. Le karité a gagné en valeur marchande à la fin des années 90, après qu’une Directive de la Commission européenne eut autorisé à substituer  jusqu’à 5% du beurre de cacao par des CBE/CBI, autrement dit le beurre de karité, au demeurant plus onctueux.

Il s’agit de saisir cette opportunité et d’en faire un fer de lance dans la lutte contre la pauvreté. D’autant que c’est un phénomène éminemment rural et féminin. En effet, le karité est exploité quasi exclusivement par les femmes, depuis la collecte, au cours de laquelle elles bravent serpents et rosée du petit matin, jusqu’aux différentes  étapes de sa transformation artisanale.

Au Mali, 3 millions de femmes tirent 80% de leurs revenus du karité. Au-delà de sa transformation par le biais de PME artisanales ou semi industrielles, il est grand temps qu’au Mali l’on songe à initier de grandes unités industrielles de transformation, au lieu d’exporter, par camions remorques entiers, sur le Ghana ou le Sénégal, des amandes de karité à l’état brut, sans aucune valeur ajoutée.

On pourrait ainsi profiter des opportunités qu’offre l’AGOA (Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique), mesure initiée par le Président Clinton, aux termes de laquelle les Etats-Unis autorisent l’exportation de 6 000 produits sur le territoire américain sans droits de douane ni contingentement.

A ce sujet, il sied de rappeler que deux projets structurants dans le domaine de la transformation du karité, à grande valeur ajoutée, qui ont existé par le passé au Mali, ont disparu depuis belle lurette, pour des raisons qui ne tiennent pas la route. Il s’agit de Karitéa et de Sika Mali, dont l’usine, qui a certes subi l’usure du temps, se dresse encore fièrement sur la route de Sikasso, juste après Bramali.

Yaya Sidibé

 

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3 COMMENTAIRES

  1. Il y a des prétentions que les Africains doivent éviter de relayer: que l’on dise que Mongo Park a découvert le karité paraît monstrueux! Un arbre qui faisait partie du vecu quotidien de peuples qui en exploitaient!
    Il faut commencer un toilettage du langage pour éviter à l’histoire des explications méandreuses ou des incompréhensions qui pourraient desservir l’image des Africains.

  2. 😆 😆 😆 On pourrait ainsi profiter des opportunités qu’offre l’AGOA (Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique), mesure initiée par le Président Clinton, aux termes de laquelle les Etats-Unis autorisent l’exportation de 6 000 produits sur le territoire américain sans droits de douane ni contingentement. 😆 😆 😆
    Un bon journaliste se souviendrait du coup d’état et concluerait que les Etats-Unis ont interrompu la faveur liée à l’AGOA 😆 😆 😆
    Pauvre de nous 😆 😆 😆 Même les journalistes sont nuls 😆 😆 😆

  3. 😆 😆 😆 On pourrait ainsi profiter des opportunités qu’offre l’AGOA (Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique), mesure initiée par le Président Clinton, aux termes de laquelle les Etats-Unis autorisent l’exportation de 6 000 produits sur le territoire américain sans droits de douane ni contingentement. 😆 😆

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