Afin de lutter contre le récurrent phénomène d’insécurité dans la zone du Liptako-Gourma, les trois pays continentaux de l’Afrique de l’Ouest, à savoir le Burkina Faso, le Niger et le Mali, ont décidé, à l’issue d’un sommet tenu à Niamey, de mettre sur pied une force multinationale de sécurisation du Liptako–Gourma. Une zone en passe d’être un nid des groupes terroristes et autres bandits de grand chemin.
La création de la Force multinationale de sécurisation du Liptako-Gourma (FMS/LG) a été décidée par les Présidents du Niger, Mahamadou Issoufi ; du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré et le Premier Ministre du Mali, Modibo Keïta. C’est à l’issue d’un sommet de l’Autorité du Liptako-Gourma (ALG).
Le Liptako-Gourma est une institution créée en 1970 pour développer cette zone qui abrite 45% de la Population totale des trois Etats. L’Autorité du Liptako-Gourma a pour mission la mise en valeur des riches ressources minières, énergétiques, hydrauliques, agricoles et pastorales dont regorge la zone enclavée.
Le Président Mahamadou Issoufi du Niger n’a pas caché leur détermination à rayer le terrorisme de la zone du Liptako-Gourma qui devient de plus en plus dangereuse et même inhabitable pour les paisibles populations qui n’aspirent qu’à la paix et à la quiétude.
Ainsi, il a déclaré «Nous avons décidé (…) de la mutualisation de nos moyens de renseignements, de nos capacités (militaires) opérationnelles pour faire face à la situation sécuritaire dans cette zone du Liptako-Gourma, vaste de 370.000 km2 et située à cheval des trois Etats».
Manière d’exprimer une nostalgie de vie, de quiétude d’antan et de souvenirs que représentait cette zone devenue aujourd’hui invivable et hantée par les narcotrafiquants.
Dans le communiqué final du sommet, on pouvait lire: «La Région du Liptako, jadis havre de paix, est en passe de devenir un sanctuaire de groupes terroristes et de criminels de tous genres».
Aussi, dans le même communiqué, il est noté : « Malgré les efforts déployés par les Etats membres, en relation avec la Communauté internationale (…), la situation sécuritaire demeure volatile et préoccupante dans la zone».
La nouvelle force en voie de constitution est à l’image de la Force multinationale mixte créée par le Niger, le Nigeria, le Tchad et le Cameroun qui combat depuis 2015 le groupe islamiste armé Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad. «La Force multinationale mixte a beaucoup affaibli Boko Haram, et il n’y a pas de raison qu’on ne s’en inspire pas au niveau des trois frontières qui concernent le Burkina Faso, le Mali et le Niger», a-t- justifié le Président Issoufi.
Le Président de la République du Mali, Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéïta, tout comme ses homologues de l’organisation sous-régionale, avait toujours insisté sur le caractère offensif à octroyer aux mandats de la force onusienne déployée au Mali. Ce qui est un gage qui permettrait les autres pays qui ont d’ailleurs chacun été attaqué par les bandits à mieux gérer la menace terroriste chez eux.
En tout cas, ce projet d’unir les forces contre le terrorisme afin de l’éradiquer définitivement est déjà un dur coup au plan diplomatique porté aux organisations terroristes qui ne rêvent que de bain de sang des populations innocentes. Une manière de limiter et même d’affaiblir les capacités de nuisance de cette organisation criminelle sévissant désormais sous tous les cieux.
S M D