Le seuil de Kourouba, qui sera réalisé dans le cadre du Programme de Développement de l’Irrigation dans le Bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS), servira de catalyseurs pour le développement économique et social de la zone. La première pierre de ladite infrastructure a été posée, le 2 juin dernier, par le ministre de l’Agriculture Kassoum Dénon. L’ouvrage coûtera 12 506 081 896 FCFA, entièrement financés par la Banque africaine de développement (BAD).
La pose de la première pierre a eu lien en présence des représentants des associations et groupements des producteurs ; des notabilités des communes de Maramandougou, Faraba, Selefougou, Tiakadougou Dialakoro et de Kourouba ; des autorités administratives, politiques et traditionnelles de la région de Koulikoro, y compris celles des cercles de Kangaba et Kati, et des arrondissements de Kourouba et de Kangaba. C’était aussi sous l’œil vigilant de la représentante-résidente de la BAD au Mali et non moins chef de file des bailleurs de fonds du Programme de Développement de l’Irrigation dans le Bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS). Etaient présent également les représentants de la BID), de la BOAD…
Le seuil, qui sera réalisé sur la rivière Sankarani dans le cadre du Programme de Développement de l’Irrigation dans le Bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS), va résoudre de façon pérenne et durable le problème d’eau du périmètre de Maninkoura pendant la contre-saison.
En plus de la sécurisation de l’approvisionnement en eau des stations de pompage du périmètre de Maninkoura, cet ouvrage facilitera la valorisation des eaux du Sankarani par l’aménagement de 5000 autres ha de périmètres situés entre le barrage de Sélingué et la confluence avec le fleuve Niger.
Bref, le seuil de Kourouba servira de catalyseur pour le développement économique et social des villages concernés, à travers le désenclavement entre les deux rives de la rivière, et la production d’électricité afin d’électrifier les villages riverains d’une part et d’autre part de réduire la dépendance des périmètres irrigués vis-à-vis de l’EDM pour la fourniture d’électricité aux stations de pompage et les frais de pompage. En effet, le Sankarani peut fournir d’importantes ressources en eaux de surface mais qui sont tributaires de la gestion de la centrale hydro-électrique de Sélingué pour les besoins hydro-électriques (remplissage de la retenue en hautes eaux, lâchers en hautes eaux, turbinages). Ainsi, pendant la période de basses eaux correspondant à la campagne de contre-saison, les débits restitués à l’aval (débits turbinés) ne permettent pas de satisfaire l’alimentation optimale des stations de pompage du périmètre de Maninkoura. La première vocation du seuil de Kourouba est le rehaussement du plan d’eau du Sankarani pour sécuriser la mise en eau des périmètres aménagés en amont de ce Seuil.Parallèlement à cela, la construction de ce seuil permettra la production d’énergie électrique destinée aux besoins des stations de pompage des périmètres et de l’électrification rurale par la création d’une chute d’eau. Le seuil servira au désenclavement des deux rives de la rivière Sankarani par la construction d’un pont métallique en son sein.
Selon le ministre de l’Agriculture, Kassoum Dénon, le Président de la République a placé son mandat sous l’agriculture irriguée et la mécanisation agricole comme vecteur principal du décollage économique du Mali, avec l’aménagement à l’horizon 2018, de 100 000 ha de terres, pour soustraire le secteur des aléas climatiques. C’est dans ce cadre, a-t-il précisé, le Programme de Développement de l’Irrigation dans le Bassin du Bani et à Sélingué a été initié, par le gouvernement et ses Partenaires Techniques et Financiers, en guise de réponse aux effets du changement climatique et à la lutte contre la pauvreté dans sa zone d’intervention, par l’augmentation des productions agro-sylvo-pastorales et piscicoles sur une base durable.
«…la mise en œuvre du programme permettra à terme, la production additionnelle annuelle d’environ 52.240t de riz paddy, 3.620t de produits maraîchers, 4.880t de poisson, 5.225 kg de viande et 6.078.000 litres de lait pour une valeur additionnelle annuelle globale d’environs12.050.000.000 FCFA, dans les zones de Sélingué, Bla/San et de Djenné », a révélé le ministre de l’Agriculture.
Aussi, a-t-il soutenu, les activités du Programme dans la zone de Sélingué permettront la construction du seuil agricole à Kourouba sur le Sankarani et le renforcement des acquis du périmètre à maitrise totale de Maninkoura, dans le cercle de Kangaba sur 1094 ha et la possibilité d’extension des superficies aménagées avec un potentiel de 5000 ha nouveaux identifiés. Selon le ministre Dénon, le programme touchera directement près de 12.000 exploitations, soit environ 130.000 personnes, dont la plupart sont les jeunes et les femmes ruraux.
«Dans cette optique, le projet du Barrage seuil de Kourouba, de par la pertinence de ses objectifs, a suscité d’immenses espoirs non seulement pour les populations riveraines du Sankarani, mais aussi pour les structures d’encadrement notamment l’Offices de Développement Rural de Sélingué (ODRS) et l’Office de la Haute Vallée du Niger (OHVN) », a déclaré le N°1 de l’agriculture malienne.
Par ailleurs, a-t-il signalé, au plan socio-économique, l’impact du seuil de Kourouba se traduira par la réduction de l’exode rural, par la création d’emploi au niveau local et par le renforcement de capacité des couches socioprofessionnelles des différents secteurs de développement.
La fonction principale du seuil de Kourouba, selon le ministre, consiste au rehaussement du plan d’eau du Sankarani en période d’étiage, pour garantir la mise en eau des plaines aménagées et de sécuriser les récoltes et les revenus des populations.
«Le futur barrage seuil de Kourouba dont nous poserons la première pierre dans les minutes à venir, est également un dispositif stratégique pour la régulation du cours du Sankarani et pour la relance des productions et de la productivité des systèmes Agro-sylvo-pastorales et halieutiques de la zone. Il permettra d’accroitre à moyen terme les superficies irriguées sur 5000 ha en amont et aval du barrage de Sélingué.
Il représente également un facteur de développement socio-économique avec le désenclavement des deux rives du Sankarani au niveau de Kourouba en toute saison et enfin, la production hydro-électrique pour le fonctionnement des stations de pompage du périmètre de Maninkoura et l’éclairage rural », a commenté Kassoum Dénon.
L’ouvrage est constitué d’un seuil mobile de 272,5 m de long et comporte les équipements classiques d’un pont routier aux normes de la sous région, pour la chaussée, les trottoirs etc.
Le coût de réalisation du Seuil agricole de Kourouba est de Douze Milliards Cinq Cent Six Millions Quatre Vingt Un Mille Huit Cent Quatre Vingt Seize FCFA (12 506 081 896FCFA) HT/HD. Les travaux sont entièrement financés par la Banque Africaine de Développement (BAD) chef de file des bailleurs de fonds et intervient à hauteur de 33,60 milliards FCFA dans le financement global du Programme. Pour ce geste et nom des plus hautes autorités, le ministre Dénon a rendu aux partenaires techniques et financiers du Programme, notamment la Banque africaine de développement
La réalisation des travaux est assurée par l’Entreprise CGC-Mali, pour un délai de 24 mois. La surveillance des travaux est assurée par le Groupement de Bureaux d’Ingénieur-conseil EGIS International/Coynes et Belliers et BETICO.
Par Hamidou Togo