Fruit du partenariat entre l’Agence intergouvernementale panafricaine eau et assainissement pour l’Afrique (EAA), ONU-Habitat et la Direction nationale de l’hydraulique, le projet Solvatten exécuté à Dialakorodji a permis d’engranger des résultats encourageants. Il a permis de réduire de 27% les maladies diarrhéiques chez les enfants, de 50% les dépenses en combustibles des ménages pour chauffer l’eau. Ces constats ont été faits hier, jeudi 20 septembre, par un atelier de restitution qui a eu lieu à l’hôtel Salam. Les travaux ont regroupé les représentants des différents partenaires ainsi que les populations bénéficiaires.
Solvatten est une technologie développée par la Suède qui permet la potabilisation de l’eau par les rayons solaires. Cette technologie est en expérimentation au Mali, plus précisément à Dialakorodji, une commune rurale. Elle compte trois villages et plus de 45 000 habitants.
Cette commune rurale malgré sa proximité avec Bamako, est confrontée à de sérieux problèmes d’accès à l’eau potable. C’est dans ce cadre que le projet Solvatten a été initié par l’Onu-Habitat et EAA (ex-CREPA) et exécuté dans cette localité.
L’objectif global visé est d’améliorer la santé des groupes vulnérables, particulièrement des jeunes enfants. Ainsi, après des formations à l’utilisation et à l’entretien des matériels Solvatten ont été fournis à 230 ménages pour une phase test.
Aujourd’hui, les données montrent que le projet a été un succès. Le représentant-résident de l’Onu-Habitat au Mali, M. Moukoro a souligné que l’accès à l’eau potable est toujours une problématique. Il a ajouté que le projet Solvatten a permis d’obtenir des résultats encourageants et qu’il doit être étendu à un niveau supérieur pour servir le plus grand nombre de Maliens en difficulté d’accès à l’eau potable.
Le Secrétaire général de la mairie de Dialakorodji, Amadou Kanté, représentant le maire a fait savoir qu’avant le projet, la plupart des habitants de la commune consommait l’eau des puits traditionnels, des fois des eaux de roche, ce qui engendre beaucoup de maladies surtout du côté des femmes et des enfants.
Selon lui, l’arrivée du projet Solvatten a été salutaire, car ayant permis la réduction de la pauvreté avec réduction des coûts d’achats des combustibles, la réduction des cas de diarrhées signalés par le CSCOM, la réduction de la quantité de temps pour chauffer l’eau et le changement d’habitudes chez les bénéficiaires du projet. Au nom des populations, il a souhaité la continuation, voire l’extension du projet à d’autres familles nécessiteuses avec l’espoir que l’acquisition, sans être gratuite par la suite, se fera à un prix raisonnable en fonction des revenus des familles.
Le Directeur-résident de l’ EAA au Mali, M. Youssouf Cissé a souligné qu’outre les impacts attendus sur la santé, les avantages environnementaux sont aussi notoires notamment la réduction de la consommation de bois par l’usage de l’énergie solaire avec son corollaire de réduction du taux de déforestation et des émissions de gaz à effet de serre. “Les résultats du projet ont été à la hauteur de nos attentes” a-t-il ajouté.
Pour le point focal du projet à la Direction nationale de l’hydraulique, Yaya Bocar, le gouvernement a manifesté sa volonté politique pour l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.
Ainsi, grâce aux projets et programmes exécutés, le taux national d’accès à l’eau potable au 31 décembre 2011 est de 76,2%. Ce taux est de 74% en milieu rural et 81,7% en milieu urbain et semi-urbain.
Cependant, ajoute t-il, malgré cette performance, force est de reconnaitre que la qualité des eaux n’est pas systématiquement suivie. Des projets de ce genre qui permettent de traiter l’eau à moindre coût ne peuvent qu’être bénéfiques pour notre pays.
Youssouf CAMARA