La Chambre de commerce a remis au président de la Transition, le rapport sur la relance de l’économie au Mali. Depuis un certain temps, ces rendez-vous tendent à devenir une tradition. Or, les conclusions sont loin d’être des remèdes aux maux du Mali.
Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a reçu, le lundi 8 janvier 2024, le Rapport du Forum national de relance économique du Mali.
Pour la relance de l’économie malienne, il est attendu juste de l’Etat deux choses : muscler les mesures, rendre les conditions égales pour tout le monde et tracer le cadre. Le rôle de l’Etat n’est ni d’investir, ni de soutenir ou d’accorder des exonérations.
En réalité, les conclusions du Forum de Ségou tendent à préserver aux riches leurs niches, fabriquer des prébendiers et des rentiers qui ne prendraient aucun risque. Garder riches les riches.
Le mal du Mali est connu : il faut juste le marché. L’Etat doit faire en sorte que celui qui produit soit capable de vendre au Mali, que les Maliens aient le pouvoir économique leur permettant de payer. Pour le reste, il revient aux opérateurs économiques d’investir, de prendre des risques.
Il y a des choses à dénoncer : allez à Koulouba, on vous recevra avec un jus importé ! Si la présidence commandait avec un producteur malien, lui demandant que ce soit obligatoirement un jus 100 % local, de l’eau aux fruits, du sucre au contenant, ce producteur, rien qu’avec un contrat ferme de l’Etat, pourrait moderniser la production, moderniser la finition de ses jus.
Un exemple parmi milles. Cependant, le faisant, justement, le rôle de l’Etat serait de veiller à ce que le bénéficiaire du contrat n’aille, sous le manteau, chercher du prêt ailleurs, sans créer au Mali la moindre valeur ajoutée.
Le prochain forum doit être le procès de nos opérateurs économiques qui, pour la majorité, font dans la facilité. Ils sont légion les cas où l’Etat a donné des contrats fermes à des opérateurs économiques qui, au lieu de créer de la valeur ajoutée, sont allés commander et fabriquer à moindre frais en Chine.
La relance du Mali est simple et doit être endogène, se basant sur l’agriculture. Pour cela, rien de plus facile, mais rien avec ce qui a été proposé par le Forum de Ségou.
Alexis Kalambry