Evènement incontournable du Réseau de l’Entreprise en Afrique de l’Ouest, la 4e édition du Ceo Talk du Reao s’est tenue le samedi 22 octobre à la fois en présentiel à Bamako et en ligne avec des participants d’autres pays membres du Réseau. Conférencière du Ceo de l’année, Me Fatoumata Sidibé Diarra a édifié sur les contours juridiques pour la création d’une entreprise sous le thème : « Jeunes entrepreneurs : quelle forme juridique pour la structure ? ».
Dans une région en proie au chômage, notamment un pays tel que le Mali où le taux d’emploi frôle la catastrophe par rapport aux diplômés chômeurs qui inondent le marché chaque année, le Reao-Mali est convaincu que le salut ne peut être trouvé que par l’entrepreneuriat. « C’est l’une des solutions pour faire face à la problématique de débouchés sur le marché de l’emploi qui accueille chaque année entre 300 et 200 000 jeunes. Et en face il y a en moyenne 50 000 emplois qui sont créés. Ce qui signifie qu’il y a environ 150 000 chômeurs supplémentaires chaque année. L’Etat crée peu d’emploi. Entre 10 000 et 15 000 dont la plupart va dans les rangs des forces de sécurité et de défense. Le secteur privé accueille entre 30 000 et 40 000 quand il se porte bien. Donc il n’y a que par l’entrepreneuriat qu’il faut trouver de solution à cette problématique d’employabilité », a alerté le modérateur Sidy Dagnoko de Spirit.
Etant la couche la plus durement frappée, le Réseau encourage la jeunesse à entreprendre pour pouvoir voler de ses propres ailes et créer, par ricochet, plus d’emplois. C’est ainsi qu’afin de permettre à cette franche de la population de bâtir un socle solide d’une entreprise pérenne que le Réseau de l’Entreprise en Afrique de l’Ouest a orienté le thème de son Ceo Talk de cette année sur « Jeune entrepreneur : quelle forme juridique pour la structure ? ». Le Coe Talk qui, a rappelé la présidente Dr. Hawa Diarra, une belle initiative du Reao est une tribune pour un dialogue direct, un espace de réflexion, d’échanges et de partage d’expériences entre chefs d’entreprises et jeunes entrepreneurs, mais aussi un espace de discussions, de conseils pratiques sur les enjeux économiques, les difficultés du parcours surtout les perspectives axées sur de fortes propositions à l’attention des jeunes porteurs de projets.
Avocate de renom, Me Fatoumata Sidibé Diarra a entretenu l’assistance sur les fondements juridiques pour créer une société, les différentes formes de sociétés, leurs avantages et contraintes. En plus d’autres aspects juridiques qu’elle a évoqués, l’avocate au Barreau du Mali et de Paris a rappelé ce qu’elle appelle les prérequis pour mettre en place une entreprise prospère. « …avoir une idée précise de son projet, bien identifier ses cibles, avoir une stratégie commerciale, une bonne stratégie de communication pour se faire connaître, une comptabilité, une bonne fiscalité et les compétences de ce que l’on veut faire », a-t-elle énuméré.
En tant que vieux routiers, les anciens présidents du Reao-Mali à savoir Ibrahima Mankanguilé et son successeur Bakary Camara ont prodigué des conseils aux jeunes entrepreneurs et étudiants participant à la Conférence. Pour Mankanguilé, « vouloir réussir, c’est entreprendre ». Et Camara d’ajouter qu’une entreprise prospère demande beaucoup de patience et d’abnégation. « Il convient de connaitre soi-même, son environnement, ensuite se fixer un cap et de s’y maintenir. Ne jamais se presser car le raccourci n’a pas de lendemain », a-t-il prévenu.
Pour rappel, le Réseau de l’Entreprise en Afrique de l’Ouest (Reao) est une association professionnelle qui regroupe des chefs d’entreprises pour la promotion de l’entrepreneuriat dans un écosystème économique, financier sécurisé et dynamique.
Alassane