Rapport 2006 Sur l’IDH – Pluie d'Accusations Officielles sur le PNUD : 75ème sur 177 pays concernés

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         C’est le classement que le Mali a mérité dans le Rapport mondial 2007 du PNUD sur l’indice de développement humain. Après le retentissement des échos provoqués par ledit document, la réaction du gouvernement malien ne s’est pas fait attendre. En plus d’une lettre de protestation envoyée au siège de l’organisme international, l’équipe Pinochet a eu recours, la semaine dernière, à plusieurs compétences ministérielles pour édifier l’opinion sur les écarts entre la réalité socio-économique du Mali et les données statistiques des consultants du PNUD.

Jeudi dernier, une conférence de presse organisée pour la circonstance a rassemblé plusieurs ministres autour de leur collègue du Plan et de l’Aménagement du Territoire.  Gaoussou Drabo, Ousmane Thiam et Ahmed Diane Séméga, se ont joints à Marimanthia Diarra pour traduire l’indignation que Rapport 2007 du PNUD a provoqué chez les officiels maliens. « Le gouvernement malien manifeste sa désapprobation formelle du classement » a d’entrée de jeu déclaré le Ministre du Plan et de l’Aménagement du Territoire, laissant entendre par ailleurs qu’il est illogique et sans fondement. Et pour cause. Selon M. Marimanthia Diarra, les indicateurs d’aucun élément constitutif de l’indice de développement humain ne sont conformes aux statistiques disponibles au Mali. Qu’il s’agisse de l’espérance de vie, du niveau de l’éducation et de scolarisation ou du produit intérieur brut, les chiffres de l’organisme sont largement en deçà des données nationales : 48,10 ans d’espérance de vie contre 65,35 ; 35% du niveau d’éducation contre 37% ;  378 dollars de PIB contre 459 selon les sources officielles.

En définitive, le classement peu honorable du Mali découle manifestement d’erreurs, estime le Ministre Diarra. Et de rappeler, par ailleurs, qu’une pratique similaire avait suscité en 1997 les mêmes grincements de dents suivis d’effets au profit du gouvernement malien. Pour le Ministre de l’Energie et des Mines, il découle plutôt d’une volonté manifeste de maintenir les pays pauvres collés sur l’étiquette de la pauvreté. Ahmed Diane Sémega ne s’expliquer autrement un classement sur la base d’indicateurs qui jurent avec une reconnaissance des efforts du Mali par la communauté internationale et l’ensemble des partenaires au développement. « Nous sommes un pays qui marche, un pays debout ; il est regrettable qu’on soit classé derrière des pays en guerre » a protesté le ministre de l’Energie et des Mines pour qui le rang du Mali procède d’une annihilation des efforts consentis par ses gouvernants. Et Gaoussou Drabo de renchérir en relevant que le Rapport, au-delà du gouvernement, ternit l’image du pays dans son ensemble. Même son de cloche du côté du Ministre de l’investissement, lequel s’en prend à l’incompétence s’il ne s’agit pas de la « « malveillance » pure et simple des experts du PNUD.

Pour Ousmane Thiam aussi le Rapport 2006 sur l’IDH non seulement « jure avec les efforts extraordinaires » du pays, mais tranche également avec l’éligibilité du Mali à certaines facilités tout aussi conditionnées aux indicateurs socio-économiques. Le ministre Thiam fait ainsi allusion aux PPTE, au Millénium Challenge Account, entre autres. « Nous protestons parce qu’il y a de plus en plus une généralisation de telles pratiques, de la part de consultants dits indépendants » a poursuivi le Porte-parole du gouvernement qui, à l’instar de ses collègues, ignore d’où le PNUD détient les données ayant servi à l’élaboration de son Rapport 2006.

Somme toute, à défaut de prétendre à une reconsidération des données de l’organisme onusien, les gouvernants maliens comptent au moins sur la clairvoyance des gouvernés pour percevoir à vue d’œil la marche de leur pays vers le progrès depuis un certain nombre d’années. Est-il nécessaire de souligner, au passage, que certaines données du rapport litigieux – ceux relatifs notamment à l’espérance de vie – relèguent le Mali à son rang de 1976, après d’énormes avancées en matières d’infrastructures sanitaires depuis.

  1. Keïta

 

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