Ce vendredi 13 février 2013 est une date à marquer d’une pierre blanche dans le milieu de la micro finance au Mali. En effet ce jour-là, l’Azalai le Grand Hôtel a abrité une conférence de presse pour le lancement du produit commun à cinq pays de l’Afrique de l’ouest dont le Bénin, le Togo, le Mali, le Sénégal et le Burkina Faso, la Part Sociale d’Investissement (PSI-CIF) ou Part B dont le siège se trouve à Ouagadougou. En effet la Confédération des institutions financières d’Afrique de l’Ouest (CIF) par le lancement de ce nouveau produit financier entend mobiliser 30 milliards de francs CFA, c’était en présence du DG de la Confédération des Institutions Financières, Mr Alou Sidibé, des DG de Nyèsigiso Mr Modibo Coulibaly et de Kafo Jiginew Mr David Dao, les deux grands ténors de la micro finance au Mali et de nombreux invités et journalistes.
Après les mots de bienvenue de Mr Karamoko Konaté, PCA de Kafo Jiginew et vice-président de la CIF, s’en est suivie la présentation des vœux et remerciements de Mr Alou Sidibé, DG de la CIF qui s’est réjouit du dynamisme de la confédération à travers ses 800 points de service, ses 4 millions de membres et un actif d’environ 5 milliards de FCFA. Selon le DG, la CIF sera toujours active et cela se matérialisera par l’innovation constante des produits et services financiers adaptés à sa clientèle, la performance et le professionnalisme de ses réseaux membres à travers le partage des expériences. Animée d’ambitions communes, la CIF entend se donner les moyens humains et financiers. C’est ainsi qu’avec le développement de la technologie, elle entend se donner les moyens techniques et effectuer des investissements nécessaires à cet effet. Elle entend aussi augmenter ses fonds propres ce qui lui permettra sans nul doute d’augmenter ses capacités humaines, a expliqué le DG. Selon lui la solidarité financière entre les réseaux membres de la CIF sera une réalité et d’assurer les membres de la CIF de la rentabilité à faire un investissement financier car ce sera une opportunité pour eux de faire fructifier leurs souscriptions ce qui augmentera par la même occasion leurs revenus, et cela auprès de toutes les caisses de base dans les réseaux KAFO Jiginew et Nyèsigiso. Un tonnerre d’applaudissement a retenti dans la salle quand le DG annonça que les membres de la CIF deviendront copropriétaires et bénéficiaires des Unités d’Affaires qu’ils auront eux-mêmes contribué à créer et de conclure en disant que la mise en place de ce nouveau-né se fera sur l’ensemble du mouvement CIF à savoir au Bénin (Faîtière des Caisses d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel, FECECAM), au Burkina Faso (Faîtière des Caisses Populaires du Burkina, FCPB), au Mali (Réseau des Caisses d’Epargne et de Crédit du Mali, NYESIGISO et Union des Caisses Mutuelles d’Epargne et de Crédit du Mali, KAFO JIGINEW), au Sénégal (Union des Mutuelles du Partenariat pour la Mobilisation de l’Epargne et le Crédit du Sénégal, UM PAMECAS) et au Togo (Faîtière des Unités Coopératives d’Epargne et de Crédit du Togo, FUCEC).
Après une projection sketch et spot PSI vantant les avantages du nouveau-né, la parole est revenue au DG de Nyèsigiso, Mr Modibo Coulibaly qui a présenté le nouveau-né, ses conditions de souscription et ses avantages. La CIF est un produit de capitalisation, une épargne de longue durée qui entend tout d’abord réduire ses dépendances vis-à-vis de ses partenaires financiers, de proposer à ses membres une plus grande diversité de produits à de meilleures conditions. La valeur unitaire est de 10 000 francs CFA avec un taux d’intérêt annuel de 5%, le nombre de part est illimité, absence de frais car le membre qui a un part B est déjà inscrit à la part A. En terme de remboursement, il n’est pas prévu de faire des retraits, mais dans certaines conditions on peut céder le nombre de parts qu’on détient au niveau de sa caisse à un autre membre ou en cas de démission, de fermeture de son compte, de décès, ou de liquidation suite à la faillite de la caisse. Les avantages pour les membres sont entre autres l’augmentation des revenus par la rémunération des parts sociales à un taux concurrentiel, l’accès à une gamme diversifiée de produits et services financiers, la participation à la propriété par le mouvement (CIF et ses membres) du plus grand groupe financier, indépendant et privé de la zone UEMOA. Le membre pourra bénéficier des services à moindre coût, sécurité de ses placements, disponibilité dans les réseaux membres de la confédération dans les 5 pays, accès à des crédits à moins et long terme pour l’acquisition par exemple d’équipements. Les avantages pour la caisse de base sont entre autre le renforcement des ses capacités financières, l’amélioration de son image par la satisfaction des clients ce qui les rendrait fidèles. Pour la confédération, les avantages existent aussi : création d’établissements financiers à caractère bancaire pour les membres du réseau, proposer de nouveaux produits de base comme l’agriculture familiale, création de petites et moyennes entreprises qui constituent un fer de lance pour la relance de l’économie de nos pays, mise en place d’un système de transfert d’argent indépendant dans les 800 points de service dans les cinq pays, moyens modernes de payement pour les clients.
Mr Alou Sidibé, DG de la CIF répondant aux questions des journalistes, promet que l’interconnexion entre les différents réseaux sera une réalité dans les semaines à venir ce qui permettra aux membres de la CIF d’effectuer des opérations partout dans les cinq pays cités. Il n’a pas manqué de montrer la différence entre la part A et la part B. la première étant une souscription ordinaire, c’est-à-dire quand on ouvre un compte par exemple à Nyèsigiso à 7500 FCFA ou à Kafo Jiginew à 5000 FCFA. Cela donne droit à l’épargnant le statut de membre et copropriétaire, le droit de participer au conseil d’administration et le droit de vote, de demander un crédit, la part A n’est pas rémunérée. Quant à la part B, elle est rémunérée à 5% net d’impôt, pas de droit de vote, on n’a pas le statut de membre et de copropriétaire.
Des souscriptions symboliques des PCA et DG des deux ténors de la micro finance au Mali ont eu lieu matérialisant ainsi le lancement officiel du nouveau-né. « Faire autrement ensemble pour rendre les futurs possibles », tel est le slogan de la PSI-CFI ou part B.
A l’heure de la mondialisation, une telle initiative est un bel exemple d’intégration sous-régionale à saluer. Bon vent au nouveau-né.
Séran SACKO