Programme de microfinance rurale : 2013 : plus de 2 milliards et demi pour le budget

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La troisième session du Comité de Pilotage du Programme de Microfinance Rurale (PMR), qui s’est tenue le jeudi 20 décembre dernier, a été consacrée à l’examen, pour adoption, du Plan de travail budgétisé pour l’année 2013, d’un montant prévisionnel de 2 542 02 000 F CFA.

 Il s’agit, selon le Président du Comité de pilotage, Ahmadou Mahamadou Cissé du ministère de l’Industrie, «d’un programme d’activités dont l’accent est essentiellement mis, d’une part, sur le renforcement des capacités des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD), des organisations paysannes, particulièrement les femmes et les jeunes, afin qu’ils participent pleinement au développement du Mali».

Depuis quelques années, les spécialistes ont établi que les institutions de microfinance évoluant en milieu rural, au Mali, sont de plus en plus en proie à de multiples défis de croissance et d’adaptation aux réalités et pratiques de leur environnement. Elles sont ainsi confrontées à des difficultés affectant les missions et les performances attendues d’elles. Cette situation est marquée par le dépérissement progressif de l’offre de services financiers sur le marché rural au profit du marché urbain, dans un contexte où les autorités de notre pays mettent l’accent sur le développement du secteur et l’amélioration de l’offre de service financier dans le milieu rural.

En réponse à ce repositionnement, le gouvernement de la République du Mali et le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) ont initié le PMR, qui s’inscrit étroitement dans la continuité et la consolidation des interventions de l’institution au Mali. Le Programme a donc pour objectif de contribuer à l’accès durable des ruraux pauvres à des services financiers répondant à leurs besoins de développement socio‑économique, à travers la promotion de mécanismes et de produits adaptés, et le renforcement de la capacité d’intervention durable des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD). Dans cette perspective, le PMR met l’accent sur la nécessité de conduire les SFD établis dans sa zone d’intervention vers la viabilité aux fins de diversification et d’adaptation des offres de services aux ruraux pauvres.

Il intervient dans quatre régions que sont Koulikoro, Ségou, Mopti et Tombouctou et va étendre ses actions, en 2013, dans les bassins de productions agricoles couverts par le Projet d’Accroissement de la Productivité Agricole au Mali (PAPAM) dans la région de SIKASSO, et le Projet de Développement de l’Irrigation dans le Bani et à Sélingué (PDI‑BS).

Le Programme de microfinance rurale, à travers ses deux premières composantes (stratégie de ciblage et démarche de partenariat), contribue à améliorer l’accès des ruraux aux services financiers et à répondre aux défis récurrents qui constituent une entrave à l’atteinte des objectifs de Développement du Millénaire pour lesquels le Mali a souscrit.

Cible : 305 000 ruraux

Le Programme qui entame sa 3ème année d’activités, par ses actions multiformes à l’endroit des Institutions de Microfinance, bénéficiera potentiellement à plus de 305 000 ruraux au sein des ménages agricoles et les organisations paysannes porteuses d’une demande de crédit productif. Parmi ces cibles, une attention particulière est accordée aux femmes et aux jeunes, considérés comme des populations vulnérables, qui sont formalisés au sein des groupements solidaires, formés et mis en relations d’affaire avec les SFD. D’où la remarque du Président du Comité de Pilotage : «Le PMR est donc un véritable levier financier au service du développement de nos communautés rurales». Toujours dans son intervention, M. Cissé a rappelé «qu’au cours de ces dernières années le secteur de la microfinance s’est positionné en tant que composante dynamique de notre système financier, grâce essentiellement au soutien et à l’accompagnement dont il a bénéficié auprès des plus hautes autorités de notre pays».

Au nombre des actions initiées par le gouvernement, a-t-il poursuivit, l’adoption de la stratégie nationale de développement de la microfinance et son plan d’actions 2008‑ 2012 (actuellement en évaluation) et dont le principal rôle était de drainer les ressources nécessaires au financement des activités des franges les plus vulnérables de la population, afin de les rendre économiquement productifs.

Notons, enfin, enfin que le PRM reste l’un des rares projets, financés par le FIDA, à fonctionner correctement.

Paul Mben

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