La visite de terrain était conduite par le chef de file des bailleurs de fonds, M Macky Dioum de la Banque Africaine de Développement (Bad). Il était accompagné par le directeur adjoint de l’entreprise EGK, M. Ousmane Togo, l’expert du suivi évaluation du programme, M. Cheickna Traoré, la chargée des approches participatives du programme, Mme koné Djénébou Dembélé et plusieurs autres personnalités. Cette mission de terrain a servi de cadre pour visiter le chantier du barrage seuil de Djenné, les sites de Koui Bozo et Tacko, le chantier du périmètre de Sarantomo, les chantiers des voies d’accès de la rive gauche et du casier de Djenné.
Selon nos informations, à la date du 31 janvier 2015, l’état d’avancement des travaux du chantier du barrage seuil de Djenné était de 45,83% pour un délai consommé de 77,03%. Ce léger retard sur ce chantier s’explique par le fait que les quantités oeuvrées pour la réalisation du batardeau deuxième phase ne sont pas prises en compte dans l’état d’avancement, car les batardeaux sont inclus dans l’installation du chantier.
Les travaux d’aménagement du casier de Djenné couvrent 5670 hectares. L’état d’avancement général des travaux à la date du 31 janvier 2015 est estimé à 98% pour un délai consommé de 94,52%. Quant à l’avancement des prestations de l’ingénieur-conseil, il était, à la du 31 janvier 2015, de 81,68% pour un délai consommé de 89,32%.
Les travaux d’aménagement du lot 2 concernent la construction des voies d’accès et digues de protection. En ce qui concerne ces travaux, l’état d’avancement à la date du 31 janvier 2015 est estimé à 98,95% pour un délai consommé de 90,68%. Le taux de décaissement est de 86%. Les travaux d’aménagement du lot 2 concernent également le périmètre de Sarantomo et l’ouvrage de vidange pandori. Les statistiques indiquent que l’état d’avancement de ces travaux à la date du 27 janvier 2015 est estimé à 55,50% pour un délai consommé de 50%. Le taux de décaissement est de 48%. Pour ce qui est de l’avancement des prestations de l’ingénieur conseil, il était de 89,55% pour un délai consommé de 90,68% à la date du 31 janvier 2015.
TÉMOIGNAGE DES BÉNÉFICIAIRES DU BARRAGE
Parlant du barrage seuil de Djenné, l’éleveur Alou Sow a déclaré qu’il s’agit là d’un projet de bonheur pour la population à travers l’agriculture, l’élevage et la pêche. M. Sow estime qu’avant même sa finition ce barrage a déjà commencé à porter fruit en terme d’augmentation de la productivité.
Le représentant du Chef de village de Chouala, Dramane Coulibaly, etime lui que ce barrage contribuera fortement à la réduction du taux de l’exode rural des jeunes dans la localité de Djenné.
Dans le cadre de la mise en oeuvre des travaux de ce barrage, certains villages comme Koui Bozo, et Tacko ont été déplacés. A propos, le Chef de village de Koui Bozo, M. Takoula Tangara, a précisé que toutes les promesses faites dans le cadre du déplacement de son village ont été tenues.
Le Chef de village de Sarantomo, M. Bourama Kantao, a insisté sur l’importance particulière que les habitants de son village accordent au projet. Selon lui, ce projet constitue une source de bonheur pour tous.
L’expert du suivi évaluation du programme, Cheickna Traoré, a indiqué que depuis le début de ce programme 2010, il était prévu de faire une évaluation après trois ans afin de corriger les imperfections et voir comment aller de l’avant. “Si au départ il y avait 11 bailleurs, aujourd’hui il ne reste que 9. Ces 9 ne sont pas au même niveau de mobilisation. Les 2 qui sont partis ont laissé un gap de près de 10 milliards de Fcfa. Donc on a organisé cette mission pour voir comment on peut harmoniser les mobilisations. Et voir comment on peut combler ce gap qui permet de mettre en valeur les aménagements, les équipements des producteurs, la production de poissons et des produits maraîchers. Il est attendu 3 mille tonnes de produits maraîchers, 52 mille tonnes de paddy et 880 tonnes de poissons”, a affirmé M Traoré.
Il a par ailleurs indiqué qu’à travers cette visite les bailleurs ont marqué leur satisfaction par rapport à ce qu’ils ont vu sur le papier et sur le terrain. À ses dires, les travaux de réinstallation des populations ont été entièrement financés par l’État.
Le directeur général adjoint de l’entreprise EGK, Ousmane Togo, relève que la mission a trouvé que les travaux sont pratiquement terminés et nettement en avance sur le délai consommé. “À 94% de délai consommé, nous sommes aujourd’hui à 99% d’avancement. Nous préparons déjà la réception provisoire de ces travaux. Cela nous réconforte. Nous avons deux lots en charge. Le premier concerne l’aménagement de 5070 hectares, et le lot 2 concerne la construction des deux voies d’accès et 60 kms de digues de protection”, a affirmé M. Togo. La seule contrainte à ses yeux porte sur la traversée du fleuve Niger avec les matériaux. Il se réjouit du fait que les bailleurs soient unanimes à dire que les travaux ont été exécutés conformément aux règles de l’art.
Quant à la chargée des approches participatives du programme, Mme Koné Djénébou Dembélé, elle a souligné l’existence dans ce programme d’activités spécifiques pour les hommes et d’autres pour les femmes. Aussi a t-elle mis l’accent sur le renforcement des capacités, le renforcement organisationnel et institutionnel et l’équipement des femmes dans les activités génératrices de revenus. Elle s’est apesantie sur la stratégie de regroupement des jeunes au sein des Groupements d’Intérêt Économique (Gie) afin de leur permettre d’avoir de l’emploi à partir de ce projet.
Le chef de file des bailleurs, M. Macky Dioum, s’est dit satisfait du travail abattu sur le terrain. Il a rassuré que les voies et moyens seront trouvés pour surmonter les difficultés.
Tougouna A. TRAORÉ