Dans son ambition de réduire les coûts de production d’électricité au Mali, le ministère de l’Energie et de l’Eau vient de signer un accord d’accompagnement avec la Société financière internationale (SFI) pour le financement du projet d’aménagement hydroélectrique de Kénié. Le coût du financement est estimé à hauteur de 130 millions d’Euro soit 85 milliards de F CFA. C’était hier mardi 3 mai au ministère de l’Energie et de l’Eau en présence du ministre Habib Ouane, du directeur de SFI, Bernard Shean et de beaucoup d’autres acteurs de l’énergie et des partenaires financiers.
Le site de la centrale hydroélectrique de Kénié se situe sur le fleuve Niger à 35 Km en aval de Bamako au niveau des rapides du même nom à droite de la localité de Tienfala. Cette centrale sera équipée de 3 groupes électrogènes totalisant une puissance installée de 42 MW garantis, et un productible moyen de 188 GWh par an. Elle est destinée à être raccordée au système électrique interconnecté du Mali dont elle devrait contribuer à la baisse des coûts de production d’électricité.
Pour le ministre de l’Energie et de l’Eau, Habib Ouane, le présent accord est l’aboutissement d’un long processus de préparation, après plusieurs tentatives de réaliser ce projet en BOT (Built Operate and Tranfer), par entente directe, mais sans succès. Selon lui, dans cette perspective, la SFI a notifié à son département son souhait d’appuyer techniquement et financièrement le processus de préparation du projet.
Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Habib Ouane a affirmé que jusqu’ici, l’hydroélectrique est demeurée la moins chère de toutes les sources d’énergie électrique utilisées par EDM-SA.
Avant d’ajouter que depuis 2005, la part de l’énergie hydroélectrique dans la structure de production du Réseau d’interconnexion (RI) est passée en nette décroissance de 90% à 67% en 2007 et de 50% en 2010. Cette baisse, selon lui, a du être composée par un recours intensif à la production thermique, dans un contexte de flambée sans précédent des cours mondiaux du pétrole, avec comme corolaire un fort accroissement de la charge de combustible.
M. Ouane a enfin souligné que le Mali se doit d’accélérer la mise en valeur de son potentiel hydroélectrique par la conception et la réalisation d’un ambitieux programme complémentaire, articulé autour de projets nationaux judicieusement sélectionnés. Dans cette perspective, dira-t-il, 35 sites de centrales hydroélectriques sont déjà identifiés au Mali, parmi lesquels 24 ont fait l’objet d’évaluation de capacités, peuvent développer une puissance totale d’environ 1135 MW et produire en moyenne 5482 GWh/an. Et le potentiel est actuellement exploité à hauteur de 25%.
Le directeur de la SFI, Bernard Shean, dira qu’ils sont bien conscients que l’accès à l’électricité est l’une des pierres angulaires du développement. C’est pourquoi, la SFI en collaboration avec la Banque Mondiale, s’est engagée à financer les frais de développement du projet à hauteur de 130 millions d’Euro. Il ajoutait qu’au delà de l’énergie produite, le projet Kénié généra également des revenus fiscaux et de capital au Mali.
Oumar Camara
