PACUM: Comment faire de Bamako le moteur de la croissance du Mali?

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PACUM:

«Bamako: moteur de croissance et de prestation de services». C’est le titre d’une étude sur la capitale Malienne et son apport dans l’économie nationale. L’étude, financée par la Banque mondiale à travers le Projet d’Appui aux Communes Urbaines du Mali (PACUM), a été rendue publique, ce mercredi soir, à l’hôtel Sheraton.

Maliweb.net- Bamako domine le paysage urbain et économique du Mali. C’est le centre névralgique de l’économie nationale. Pourtant, révèle l’étude, la capitale malienne ne parvient ni à accroître sa compétitivité dans le temps, ni à fournir des services urbains attendus par ses citoyens. Le problème, selon l’étude, c’est le nombre de population à Bamako qui a doublé en seulement 15 ans. Pis, la pression démographique sur la ville devrait s’accroître à l’avenir. Une projection linéaire prévoit même 13 millions d’habitants à Bamako en 2050.

Il ressort de l’étude qu’au Mali, le taux d’urbanisation a dépassé les 40% ces dernières années. Aussi, le taux annuel de croissance urbaine, de 4,9%, est de loin supérieur au taux de croissance démographique. Aux dires de Soukeyna Kane, Directrice des Opérations de la Banque Mondiale au Mali, en 2030, les prévisions indiquent que le Mali sera urbanisé à près de 50%. Malheureusement, cette urbanisation ne se traduit pas par des augmentations proportionnelles du PIB. En fait, explique Kane, au cours de la dernière décennie, l’urbanisation s’est accompagnée d’une désindustrialisation: aujourd’hui, la production industrielle ne représente plus que 18% du produit intérieur brut national, contre 28% en 2006.

 Que faut-il faire?

Autour du Panel qui a suivi la présentation de l’étude, les experts ont chacun donné leur solution pour le développement de Bamako. Les panelistes étaient: Mohamed Moustapha Sidibé, ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat; Adama Sangaré, maire du district de Bamako; Mamadou Sinsy Coulibaly, président du Patronat du Mali; MeskaremBrhane, responsable sectoriel développement urbain à la Banque mondiale.

Dans le style qui l’incarne, Mamadou Sinsy Coulibaly n’a pas mâché ses mots face à l’anarchie dans la ville de Bamako. «Ce n’est pas à la Banque Mondiale de gérer notre ville. C’est à nous de le faire», affirme le patron des patrons du Mali. Il faut, ajoute-t-il, pour bâtir une ville «moteur de croissance et prestation de services » que les populations paient leurs impôts. Personne ne paie ses impôts à Bamako, s’indigne Coulibaly. Cependant, explique-t-il, la construction des infrastructures n’est pas le rôle de l’Etat. C’est au secteur privé de le faire mais les conditions doivent être créées par l’Etat. «La première des conditions, conclut le président du Conseil national du Patronat du Mali, c’est la digitalisation de l’administration publique.»

Mamadou TOGOLA/Maliweb.net

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