La 11ème édition du Forum de Bamako a commencé ses travaux, hier au Cicb, sous la présidence de Modibo Sidibé, Premier ministre et président de la Fondation Forum de Bamako, en présence de plusieurs participants et experts venus de différents pays. Placé cette année sous le thème : "Quels entreprises, quels entrepreneurs pour le développement de l’Afrique ?", le Forum de Bamako se veut un cadre d’échange et de partage sur les enjeux de développement du continent africain.
A la séance d’ouverture des travaux, trois interventions ont été faites pour planter le décor de ce forum qui va durer trois jours. Il est d’abord revenu à Abdoulah Coulibaly, vice-président de la Fondation Forum de Bamako (FFB) de souhaiter la bienvenue aux participants et invités venus du monde entier.
Dans son intervention qui a été suivie avec beaucoup d’attention, le vice-président de la FFB et président-fondateur de l’Institut des Hautes Etudes en Management (IHEM), s’est dit persuadé que "l’Afrique est un continent d’espoir…et déjà les statistiques annoncent les couleurs du futur".
Pour Abdoulah Coulibaly "jamais les destins du présent et du futur ne se sont autant confondus". C’est dire, a-t-il poursuivi, que "tant que le développement des uns se nourrira du sous-développement des autres, il y a un mal développement". Il a remercié le président de la République pour "son intérêt constant" au Forum de Bamako, avant de céder le micro au ministre chargé des investissements, du commerce et de l’Industrie, Ahmadou Abdoulaye Diallo, qui a planté un décor pas assez reluisant de la part du continent dans le commerce mondial, moins de 2% ; alors que l’Afrique possède dans son sous-sol l’essentiel des réserves mondiales de matières premières. Qu’est-ce que l’Afrique a-t-elle fait pour inverser cette tendance qui est loin d’être une fatalité ? S’est-il interrogé. Avant d’égrener les avancées enregistrées ça et là dans l’amélioration du climat des affaires. Et cela dans la quasi-totalité des pays africains. Même s’il pense que les réformes n’ont pas eu les mêmes échos partout. Il dira, parlant de la situation de dépendance actuelle, que "les échanges commerciaux entre l’Afrique et les pays développés sont encore de type colonial". Pour imager ces relations, il dira que le pétrole se trouve certes en Afrique mais que les raffineries sont en Occident. Pourquoi, s’est-il exclamé, ne pas rapprocher les raffineries des puits de pétrole ?
Parlant des avancées enregistrées dans notre pays, le ministre, très volubile et très convaincant, a rappelé que le président ATT avait toujours dit à ses ministres d’être audacieux, maintenant il leur demande d’être téméraires.
A tout seigneur tout honneur, le dernier mot de cette séance d’ouverture est revenu au Premier ministre, Modibo Sidibé, président de la FFB, qui a, à son tour, remercié l’ensemble des sommités et des invités à cette rencontre qui suscite, depuis plusieurs années déjà, une forte mobilisation notamment des grands médias internationaux. Modibo Sidibé a émis le vœu que les meilleures idées puissent émerger de ce forum qui innove en posant la question : "Quels entreprises ? Quels entrepreneurs pour un développement durable de l’Afrique ?". Pour le président de la FFB, "nous savons tous ce qu’il y a à faire. Mais comment le faire ?". Voilà l’interrogation qui sera au centre des débats de ces deux jours consacrés aux voies et moyens pour un développement durable en Afrique.
Pour Modibo Sidibé, on ne pourra répondre à cette interrogation qu’en mettant l’accent sur l’investissement dans les ressources humaines. Avec notamment une ouverture d’approche des questions. En ce qui concerne le cas de notre pays dans la promotion du secteur privé, il dira, qu’en deux ans, le cadre des affaires a fondamentalement évolué.
Selon le Premier ministre, il nous faudra pour réussir, "la politique, les hommes et la volonté". La mission étant de "faire l’Afrique de demain qui va apporter son humanité à la communauté mondiale". Comme on le voit, l’idée centrale de ce forum est de briser dans les esprits l’afro-pessimisme. C’est d’ailleurs ce que nous feront voir les experts, A. Noël et Riffi, dans leur présentation du rapport MacKinsey sur les "Perspectives pour les entreprises en Afrique". Qui a été présenté devant le Premier ministre, chef du gouvernement aussitôt après la fin de la cérémonie d’ouverture.
D’autres présentations de haut niveau tels "Les types d’échec de l’entreprenariat en Afrique", "La nouvelle globalisation offre des opportunités d’un entreprenariat consolidé" ou "Climat des affaires en Afrique : rapport de la Banque mondiale" ont meublé la première journée. Avec toujours des débats qui font réellement croire que l’Afrique peut encore se relever. Que tout est loin d’être perdu. Pourvu que la détermination et la témérité, tel que l’a demandé le président ATT à ses ministres, soient au rendez-vous.
Mamadou FOFANA
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