L’office du développement rural de Sélingué (Odrs), a organisé, vendredi dernier, à Sélingué une journée de concertations qui a regroupé les partenaires techniques, les services administratifs régionaux, les chefs coutumiers et les représentants des organisations et associations des producteurs venus des communes environnantes : Baya, Tiakadougou, Dialakor, Tangandou…
Il s’agissait pour la direction de l’office d’échanger avec ses partenaires, notamment les organisations paysannes, autour des programmes issus de différentes réformes opérées au sein de l’office. Des réformes institutionnelles qui ont aujourd’hui débouché sur une décision majeure : le changement de l’intitulé de l’Odrs, qui prendra dans les prochains jours, la nouvelle appellation d’Office de Développement Rural du Bassin du Sankarani (Odr-Bs) et dont la principale mission sera d’assurer la sécurité alimentaire dans sa zone d’intervention qui sera plus étendue que celle de l’Odrs. Ainsi, l’Odr-Bs, couvrira 4 cercles (Kangaba, Kati, Bougouni et Yanfolila), soit 19 communes. Le projet nouvelle formule prendra à son compte la plupart des missions de l’Odrs, à savoir promouvoir le développement des cultures irriguées et sèches ; assurer le conseil rural et la formation ; gérer l’eau du périmètre et les terres aménagées ; assurer l’entretien et la maintenance du réseau d’irrigation, de drainage et des ouvrages y afférents….
Au cours de la cérémonie, le directeur général de l’office, Ousmane Maiga, a expliqué aux producteurs les enjeux de développement liés au nouveau projet (Odr-Bs) appelé à également à booster la diversification et l’intensification de la production, à assurer une bonne gestion des ressources naturelles du bassin versant et à engager de grandes actions de protection de l’environnement.
Outre la promotion des activités d’agriculture, d’élevage, de foresterie, de pêche, l’Office de développement rural du Bassin du Sankarani sera aussi chargé d’assurer la gestion des périmètres hydro agricoles et des terres aménagées, à valoriser la retenue du lac de Sélingué à travers notamment la réalisation et la gestion d’ouvrages portuaires et d’aquaculture.
Le sous préfet de Kangaré, Allaye Cissé a félicité l’Odrs pour l’organisation d’une telle rencontre avec les producteurs. Il a salué une démarche qui cadre parfaitement avec la vision du département du développement rural qui, dira-t-il, a inscrit dans ses principes le dialogue avec tous les acteurs. Le sous préfet de Kangaré n’a pas aussi manqué d’insister sur la justesse des réformes opérées au sein de l’Odrs. «Ces réformes rentrent dans le cadre d’une volonté du département de promouvoir une agriculture moderne et compétitive par le biais de changements institutionnels, technologiques et par des orientations stratégiques », a-t-il souligné.
Vaste chantier de rénovation des infrastructures de production
Depuis 2011, et la nomination de l’actuelle équipe à la tête de l’Odrs, plusieurs actions d’envergure ont été menées dans plusieurs domaines. Au nombre de celles-ci, on note un vaste chantier de rénovation et/ou réhabilitation des bâtiments, en plus de la reprise totale des infrastructures de production. Aussi, dans le cadre de la deuxième composante des réformes, des actions phares ont également été menées : la reprise des deux canaux principaux et de la station de pompage, la réfection de la digue, la réalisation du canal des eaux sauvages, l’aménagement de la zone d’extension du périmètre aval auquel il faut ajouter l’aménagement de la plaine de Koutouba. A travers la composante 3, l’office a pu s’équiper en matériels de bureau, en équipements informatiques et en matériels roulants (véhicules et motos de services pour les missions et pour le personnel de l’encadrement).
Tous ces investissements ont pu être effectués grâce à un financement d’une valeur de 5,5 milliards de F CFA, que la Banque Africaine de développement a accordé au Mali.
«Les réformes engagées en si peu de temps combleront le grand retard pris par le service pour sa mutation et pour un meilleur devenir de ses missions. Celles en cours dans le domaines des aménagements permettront d’améliorer la production et la productivité par l’augmentation des superficies cultivables et l’efficience des rendements», a indiqué le Directeur Général l’Odrs.
Fodé Traoré, producteur, s’est réjoui de la mutation de l’Odrs en Odr-Bs ; mais s’inquiète du fait que le projet (dans sa nouvelle formulation) semble occulter une question qu’il estime importante : le renforcement des digues et des casiers
«Nous accueillons favorablement l’Odr-Bs. Notre seul souci c’est de savoir le sort qui sera réservé à toutes ces femmes qui travaillent actuellement dans les périmètres irrigués. Si elles doivent être chassées de là, cela va poser un grand problème ; car ces femmes sont les principales soutiens de leurs familles», s’inquiète Djénébou Bagayoko, une femme paysanne de la localité.
Le PRESA-CI : une vision pour faire reculer l’insécurité alimentaire
Cette rencontre de concertations (saluée par les producteurs) a aussi permis aux participants de découvrir le Projet de Renforcement de la Sécurité Alimentaire par le Développement des cultures Irriguées (PRESA-DCI), projet qui verra le jour une fois que le conseil des ministres aura adopté les textes sur la création de l’office de développement rural du Bassin du Sankarani. D’une durée de six ans, le PRESA-CI portera sur la mise en valeur de 4 926 hectares de périmètres irrigués, dans les zones de l’Office du Niger, de l’Ohvn et de la zone Odrs. Il est doté de trois principales composantes (développement des infrastructures de production, développement des chaînes de valeur et, gestion du projet) avec une superficie qui couvre le périmètre irrigué de Farabana (24ha en zone Ohvn), le périmètre de Sélingué aval et son extension (1 250 ha), la plaine de Kotouba (126 ha) et le périmètre du casier de Molodo (3 426 ha).
Papa Sow /Maliweb.net