Murmures de Bamako : Les villas « intrants agricoles »

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L’attribution du marché des intrants agricoles, depuis trois ans, est entourée de zones d’ombre à cause des agissements de la commission en charge de la question et qui est manifestement composée de véritables requins. En complicité avec des opérateurs économiques véreux, elle vend non seulement des engrais de mauvaise qualité aux paysans mais à prix d’or, réalisant, pour ses membres, des ristournes colossales qu’ils se partagent.

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On se souvient qu’en 2004, des autorités paysannes avaient vendu aux paysans des intrants dont les prix allaient du simple au triple (le kalach de Koutiala). L’année suivante, des commerçants, choisis par appel d’offres, ont été à leur tour grugés. La CMDT, qui devait leur payer leurs produits commandés par l’Apcam, s’est rétractée, estimant qu’il y a eu tromperie sur la marchandise. Toute cette mafia a été couverte par d’anciens responsables du ministère de l’Agriculture.

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Des langues se délient de plus en plus, citant nommément les auteurs de ces crimes qui construisent des villas ou immeubles « intrants agricoles ». Ils veulent encore sucer le sang des pauvres paysans et mettent des mains et des pieds pour cela. Le Premier ministre Modibo Sidibé est averti, le marché des engrais et des intrants est un terrain glissant sur lequel d’aucuns veulent le précipiter. Il lui appartient dès à présent de prendre des mesures conservatoires, tirer au clair la gestion des trois campagnes écoulées pour, au moins, se faire une idée de la prédation dans le milieu. Nous y reviendrons.

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Des tracteurs sous-loués

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Certaines des mêmes personnes qui ont bâti leur fortune sur les intrants font des tracteurs une autre source juteuse de revenu. La mécanisation de l’agriculture est l’une des aspirations du président de la République et qui figure dans son Programme de développement économique et social (PDES). Cet engin est normalement distribué aux paysans qui doivent le rembourser à des conditions préférentielles. Mais un responsable d’une organisation faîtière dont nous taisons pour le moment le nom s’est tapé deux de ces machines. Il s’en est approprié une et l’autre a été mise au compte de son épouse. Le hic : c’est que le responsable en question a eu l’idée mercantile d’exploiter autrement ses tracteurs : en les sous-louant ?

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