Les entrepreneurs privés africains n’entendent pas renoncer à la place prépondérante que leur accorde le Nouveau partenariat pour l’Afrique (Nepad). C’est d’ailleurs en ce qu’il met en avant le rôle des privés dans le développement de l’Afrique que le Nepad est un projet nouveau. Les Etats seront contraints de céder aux privés des domaines d’activité longtemps considérés comme régaliens. Les 4 et 5 Décembre courant, des entrepreneurs africains se sont donnés rendez-vous à Abjuja (Nigéria) en vue de créer une structure ouest africaine dédiée à prendre en charge l’enrage du secteur privé africain au projet Nepad. Nous avons rencontré le délégué du Mali à cette importante rencontre d’Abuja. M. Moussa Diarra, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est connu pour avoir été député élu à l’assemblée nationale, directeur général de la Recoma. Cet ingénieur des sciences appliquées, spécialiste en électromécanique est président du Comité Agao-Mali, secrétaire général adjoint du Reao-Mali (réseau des entrepreneurs de l’Afrique de l’Ouest). Il est pressenti pour diriger le futur Nepad Business group Mali.
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Nous constatons que le Mali, en ce qui concerne le Nepad, est un peu à la traîne. N’est-ce pas M. Diarra?
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Moussa Diarra : Je ne le dirais pas. Le Nepad lui-même est encore en train de s’installer petit à petit au niveau de chacune des nations. Le Mali ne fait que suivre ce rythme-là. Actuellement, le secteur privé est indispensable. Il est en train de s’organiser. Déjà au Mali, je connais des associations qui sont créées. Il y a quinze jours, une association a été créée par Maître Diakité qui a même été reçu par le ministre de l’Intégration qui veut accompagner le Nepab dans toutes ses phases. Depuis deux ans, une autre association s’active à cet effet. En somme, la Société civile malienne suit l’évolution du Nepad. Le plus important, le plus crédible, dans tout ça, c’est ce Nepab Business group soit déjà mis en route dans certains pays. Le Mali va emboîter le pays à ces derniers en adhérant dans une structure crédible pour accompagner la mise en œuvre effective du Nepad dans son volet secteur privé.
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Par rapport à la sensibilisation et à la perception du secteur privé malien ainsi que l’opportunité que leur offre le Nepad, quel est le discours qu’on doit tenir à l’adresse des privés maliens pour qu’ils y adhèrent ?
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Le secteur privé est bel et bien conscient de l’opportunité que lui offre le Nepad qui envisage de réaliser beaucoup d’infrastructures communautaires, tout ceux don nos Etats ont besoin pour leur développement au plan des routes et autres infrastructures commerciales servant de support à l’activité économique en vue d’améliorer surtout les conditions de vie des populations.
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Nous disons aux Maliens que, dans cet accompagnement, le secteur privé aura un rôle à jouer parce que il sera l’acteur, en quelque sorte le réalisateur de ces infrastructures. C’est pourquoi, on s’organise.
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Le Nepab Business group qui va donc être très bientôt mis en place au Mali. Il va faire adhérer tous les acteurs maliens qui peuvent apporter un plus. Ce sont ces capitaines d’industries, ces opérateurs économiques dont l’activité va permettre la mise en œuvre correcte du Nepad.
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Pour répondre à votre question, je dirais oui ! Nous sommes au courant des opportunités qui sont là. Nous allons nous organiser au sein du Nepab Business group pour prendre à bras le corps le travail qui nous attend.
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Est-ce que vous faites suffisamment confiance aux différents Etats africains pour qu’ils cèdent aux privés ce qui, en fait, est une part de leur attribut de souveraineté ? Et, qu’est-ce qu’il faut pour cela? Qu’est ce qu’il faut en fait demander aux Etats pour qu’ils vous transmettent ce rôle là pour que vous puissiez aider les pays africains à se développer ?
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Nos Etats évoluent dans le sens de l’abandon de ce que vous appelez leurs domaines de souveraineté, à les remettre entre les mains du secteur privé. Comme on l’a vu dans d’autres parties du monde, l’Etat n’a jamais su gérer ces domaines là aussi bien que le secteur privé. Comme aux Etats-Unis ou en Europe où des problèmes de souveraineté, en occurrence la sécurité, la santé ont été donnés au secteur privé qui s’est organisé en conséquence. Pourquoi pas chez nous. C’est là une évolution normale des choses. De cela j’en suis convaincu
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Aujourd’hui, l’émergence d’un nouveau type d’opérateurs économiques maliens, appelé un nouveau genre, sont capables de faire cela compte tenu de leurs bagages qui leur permettent d’assurer la bonne gouvernance d’entreprise afin de pouvoir prendre le relais de l’Etat dans ces domaines axés sur la souveraineté.
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Vous êtes un des délégués du Mali à la rencontre d’Abuja. A votre retour, nous ferons sans aucun doute le point. En attendant, quelles sont, à ce jour, vos attentes à cette importante rencontre qu’un de vos confrères ivoiriens qualifie d’historique ?
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J’y vais très enthousiaste pour rencontrer mes pairs des autres pays, notamment ceux qui nous ont précédé dans la formalisation du Nepad Business Group pour apprendre, dans le cadre d’un échange, tous les tenants et aboutissants du contexte même de la création de ce Nepad Business group et de toute la mission dont nous sommes investis.
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Donc, nous y allons pour ramener tout ce qui est nécessaire pour un encrage réel du Nepad à travers la création d’un Nepad Business group au Mali.
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Propos recueillis par Belco TAMBOURA et S. MAIGA
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Nepad Business group … et Moussa Diarra, secrétaire général adjoint
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du Réseau des entrepreneurs de l’Afrique de l’Ouest
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Le secteur privé moteur du Nepad «de grandes entreprises transnationales verront le jour pour créer de la richesse et la retenir en Afrique »
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L’Observateur : Monsieur Amangoua Gérard, vous êtes au Mali depuis quelques jours. Qu’est ce qui vous amène dans notre pays ?
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Amangoua Gérard : Je suis au Mali depuis dimanche dernier. Ce n’est pas la première fois que je viens dans ce pays frère. Je suis ici pour une réunion d’experts de haut niveau organisée par la Commission économique des Nations unies par le truchement de son bureau sous-régional basé à Niamey, la Cedeao et le gouvernement du Mali. La rencontre s’axe sur un thème très, très, important. Il s’agit de la gouvernance sur le plan politique, économique, social, culturel et en matière d’entreprises.
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Apparemment, vous avez eu des discussions très relevées sur ce thème que vous venez d’évoquer. Quelles ont été concrètement vous plus grandes satisfactions ? En fait, quelle impression avez-vous de cette rencontre du Mali ?
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La première satisfaction porte sur le fait que nous avons pu nous rencontrer, entre experts de haut niveau, notamment les responsables de la Société civile, politiques et du secteur privé, des parties prenantes dans le cadre du processus de développement de notre sous-région. Nous avons épluché certains sujets très importants, en occurrence la gouvernance politique.
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De notre point de vue, c’est un problème très important. Par ce que le politique joue un très grand rôle dans le fonctionnement de nos sociétés et celui sans cesse croissant de la Société civile. C’est vrai ! On se pose beaucoup de questions relatives à la mission exacte de cette Société civile. Comment on peut même la définir ? Il y a eu des débats très enrichissants à ce propos. Le dernier point qui nous concerne particulièrement, nous du secteur privé, c’était de voir dans quelle mesure, pourrions-nous contribuer à cette gouvernance non seulement à notre propre niveau, mais aussi au niveau même des entreprises et de la gouvernance politique. Nous sommes du secteur privé. Mais, nous avons quand même notre mot à dire quant au cadre des affaires et quant à la gestion de la chose publique.
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Il y a un certain nombre de sujets sur lesquels nous estimons que nous pouvons contribuer à éclairer les autres participants. Je citerai peut-être un exemple actuel, j’allais dire, les Ape (Ndlr : Accords de partenariat économique). Nous avons expliqué qu’il fallait continuer les négociations, les discussions. Car, les positions tranchées n’étaient pas la meilleure formule. Parce que c’est un partenariat économique. Des engagements ont été pris depuis 2000. Nous arrivons au terme. Nous sommes dans le cadre des dispositions de l’Omc (Ndlr : Organisation mondiale du commerce). Il faut discuter ensemble, uni, pour l’intérêt de nos populations.
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Avez-vous pris une position par rapport aux Ape ?
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La position est connue. C’est-à-dire la Cedeao poursuit les négociations. Nous avons affirmé notre adhésion à ce que la Cedeao, négociateur en chef, puisse poursuivre les négociations afin de défendre les intérêts de nos pays.
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Souvent, les termes comme « bonne gouvernance » reviennent très souvent dans le langage des officiels et des experts sans que le grand public sache concrètement quel est leur contenu. En tant qu’experts, est-ce que vous pouvez nous dire ce qu’il faut entendre par bonne gouvernance ?
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Votre question est d’ailleurs très pertinente. Mais, je dirais simplement que nous sommes tous d’accord que depuis très, très longtemps, depuis l’indépendance, nos politiques, nous mêmes et la Société civile avons mal perçu la manière dont nous devons développer nos pays. Donc, dans un ensemble, comme la Cedeao, il est inadmissible aujourd’hui que nous nous retrouvons avec plus d’un millier de partis politiques. Juste un exemple : çà et là, des forces de la Société civile se muent parfois en petites organisations politiques…
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Nous avons compris que la manière dont nous voulions faire profiter à nos populations de notre expertise n’était pas la meilleure. Ainsi, nous avons essayé de réorienter le sens de nos responsabilités.
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En fait, parler de la gouvernance, c’est quoi ? Les responsables politiques ou de la Société civile ou encore du secteur privé doivent être comptables, capables et réceptifs par rapport aux populations qu’ils représentent, par rapport aux missions qui leur sont confiées. Capable ! Parce que nous avons une responsabilité. Si vous n’avez pas la capacité de pouvoir prendre une décision, la capacité de réfléchir pour le bénéfice des populations, vous ne pouvez pas atteindre un objectif. Tout cela doit se faire dans l’esprit d’une union au niveau des trois groupes que nous avons précités.
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Comptable ! Vous devez rendre compte quand vous êtes un politicien. Vous êtes un élu placé à une position très importante. Alors, vous devez être en mesure de rendre compte. Il faut que les populations qui ont le droit de savoir soient informées en temps réel… C’est de tout cela que nous avons discuté.
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Même lorsque vous prenez le secteur privé, il est important d’avoir à rendre compte de vos actions devant ceux qui vous ont mis à la tête de la société. C’est tous ces aspects que nous avons développés et examinés dans un contexte, bien sûr, d’évolution historique. Et nous sommes partis, très loin, de la décolonisation jusqu’à ce jour.
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Etes-vous d’accord que certains partenaires extérieurs, qui aident l’Afrique, conditionnent le déblocage de fonds ou bien le soutien à nos économies à la bonne gouvernance ?
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C’est un peut difficile de le dire. C’est nous-mêmes qui devions être d’accord pour cela. On n’a pas parler de ce qui se passe aujourd’hui, comme l’arrivée de certains partenaires comme la Chine, l’Inde, par rapport aux partenaires traditionnels, notamment la France, les Etats-Unis, l’Angleterre et de nouveaux pays aujourd’hui de l’Europe. Pour ce faire, tout est à repenser. En effet, nos partenaires traditionnels sont la Banque mondiale, le Fmi, etc.
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Nous avons surtout insisté sur le fait que certains politiques d’ajustement structurel ont été désastreuses pour nos populations, pour nous-mêmes et la manière dont il fallait avancer dans le processus de développement. C’est une remise en cause ou un constat que nous, nous avons d’abord effectué pour chercher maintenant notre propre chemin. Sur ce plan, nous avons adopté des recommandations qui vont vous surprendre.
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Au niveau du secteur privé, nous avons des recommandations très fortes qui vont nous permettre d’avoir désormais de véritables capitaines d’industrie.
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S’agissant des entreprises que nous pouvons créer, de grandes entreprises transnationales vont voir le jour pour créer de la richesse et la retenir. De fait, les richesses créées en Afrique, sinon engendrées par l’exploitation de nos ressources naturelles ne restent pas en Afrique. Elles partent. Or, on parle aujourd’hui de réduction de la pauvreté. Nous jugeons qu’on ne doit même plus parler de réduction de pauvreté. Nous cherchons à accumuler des richesses pour nos pays soient moins pauvres. Il faut qu’on se donne vraiment des ambitions.
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Nous avons fait beaucoup de parallèles avec ce qui se passait et se passe en Asie du Sud Est où il n’y a pas de ressources naturelles comme en Afrique. Nous avons tout ici en Afrique, tout, tout ! Mais, l’Asie du Sud Est s’est développée ces vingt dernières années sur la base de son ingéniosité, sa manière de concevoir le développement et du partenariat qu’elle a tissé avec les autres.
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Depuis qu’on discute du développement de l’Afrique, ces dernières années, il y a eu un certain nombre d’idées nouvelles. Il m’est revenu que vous êtes un des acteurs privés engagés pour le Nepad. Le Nepad, comme une idée pour développer l’Afrique. Aujourd’hui, selon vous, que reste-t-il du Nepad ? On sait par exemple que le président Wade du Sénégal, tête pensante du Nepad est devenu très critique sur l’évolution et les résultats du Nepad.
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L’idée a fait son chemin. Je vais revenir sur les circonstances dans lesquelles le Nepad a été créé. Au niveau de l’Union africaine, ce n’est plus une idée. C’est une vision entérinée par des chefs d’Etat et de gouvernement et qui doit être répercutée au niveau des communautés économiques régionales et des pays. Le Nepad, pour parler de ce programme, il est inscrit dans l’agenda des Nations unies. D’ailleurs un bureau du Nepad est ouvert à New York, tout comme à l’Union africaine. Bien qu’il y ait des problèmes de structurations qui sont en train d’être réglés. C’est pourquoi Wade est très critique… Ces problèmes sont en train d’être réglés. Le Premier ministre d’Ethiopie a été commis pour proposer des réformes qui doivent être entérinées l’année prochaine.
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Au niveau de la Cedeao, vous avez également un bureau du Nepad ainsi qu’au niveau de la Banque africaine de développement. Dans chaque pays qui s’est approprié le Nepad, il y existe des ministères. Nous qui sommes du secteur privé, nous ne sommes pas en reste.
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En 2002, le Nepad Business Group a été créé lors d’une réunion organisée par les Nations unies sous la houlette de Koffi Anan, avec la participation de certains partenaires internationaux. Ils ont confié le mandat à la Table ronde des hommes d’affaires qui s’occupe de sa mise en place de Nepad Business group dans tous les pays.
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Vous êtes le directeur exécutif du Nepad Business group pour la Côte d’Ivoire. Concrètement, qu’est-ce que vous avez fait dans votre pays pour que l’idée du Nepad soit ancrée dans les mentalités ?
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En tant que directeur du développement de l’Association pour la promotion des importations de Côte d’Ivoire, nous sommes tournés vers l’international. Je dirais, plus près de nous, vers la sous-région. Nous comprenons les enjeux qui sont d’ordre économique du fait que l’intégration est nécessaire, indispensable dans nos pays pour que nous ayons déjà chez nous des gens très forts pour faire face à nos partenaires. Vous n’ignorez pas les enjeux du commerce intra régional et toutes ses conséquences sur nos économies. Nous sommes donc justement intéressés au Nepad et nous avons sollicité un ancrage au niveau de la Côte d’Ivoire. Parce qu’il fallait qu’on ait une spécificité dans le cadre du milieu d’affaires ivoiriens. Cette particularité, c’est l’intégration ou le développement par l’intégration.
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Nous avons créé depuis septembre 2006, le Nepad Business Group en incluant pour la première toutes les composantes du secteur privé. Quand vous prenez les chambres de commerce, c’est beaucoup plus consulaire, les organisations patronales quant à elles polarisent plutôt le problème des employeurs et des industriels. Nous estimons qu’il y a toujours de la place pour mobiliser toutes les composantes du secteur privé dans le cadre justement de cette problématique. Ce que nous avons fait, c’est vraiment très particulier en Côte d’Ivoire qui n’est pas encore sortie de la crise. Donc, ce que nous avons fait, c’est sensibiliser toutes les parties prenantes sur les enjeux du Nepad. Nous avons réussi parce que nous existons depuis plus d’un an. Aujourd’hui, lorsqu’on parle du Nepad Business group, on sait que c’est l’implication du secteur privé dans la mise en œuvre.
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Par ailleurs, dans le cadre de la sensibilisation, nous avons identifié la Bad comme un acteur principal dans cette mise en œuvre. Vous savez que la Bad a eu mandat de l’Union africaine pour mettre en route les projets d’infrastructures dans la région, particulièrement en Afrique de l’Ouest. Les enjeux sont énormes. D’abord, il y a des enjeux à très court terme et à long terme.
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Pour le court terme, il faut faire en sorte que les projets fédérateurs soient mis en évidence. Qu’il s’agisse d’infrastructures. Qu’ils soient portuaires, routières ou ferroviaires et des télécommunications. Mais, la Bad va plus loin dans son mandat.
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Il y a le problème du mécanisme africain d’évaluation par les pairs géré par la Bad. Il permet d’avoir une auto évaluation, pas dans le souci de sanctionner mais de créer une saine émulation.
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Au niveau de la gouvernance, nos pays, quand ils vont à la recherche de prêts subissent des conditionnalités que l’on retrouve partout ailleurs aux Etats-Unis et même à l’Union européenne. A ce jour, cinq pays ont passé cet exercice. Vingt sept pays ont donné leur engagement pour subir cette épreuve. C’est déjà un pas en avant par rapport à la bonne gouvernance. Nous exhortons tous les pays à y aller.
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La Banque africaine de développement joue un rôle très important au niveau des flux financiers quand on sait que le développement nécessite des ressources financières importantes.
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La Bad regroupe dans le cadre du développement des non-régionaux et des régionaux… Il faut pouvoir regrouper tous ces flux financiers, gérer en même temps une sorte de politique des différentes régions par rapport à l’utilisation de ces ressources. Nous avons pu dans cette optique-là, déplacer une vingtaine d’opérateurs économiques à Tunis –à la Bad- pour qu’ils pussent présenter leurs projets. Je peux, peut-être encore, citer très rapidement deux exemples. Au plan de la sécurité, nous avons co-organisé un atelier avec des Ong sur l’harmonisation des législations nationales en matière de circulation. Parlant de paix et de sécurité, en Afrique de l’Ouest, il n’y a pas d’harmonisation des législations nationales. Par exemple, tantôt, on dit que le kalachnicov est une arme légère. Dans d’autres pays, ce n’est pas le cas.
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Nous voulons avoir un partenariat avec le secteur public et la Société civile pour un certain nombre de problématiques dans lesquels nous souhaitons apporter notre contribution.
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Pour le second exemple, il porte sur notre plan d’actions. Bref ! C’est la promotion de la marque Nepad Business group dans la sous-région. Nous avons mandat du président dudit group à cet effet. Nous avons commencé au niveau des pays francophones de la sous-région. Nous avons pu l’installer. Nous avons pris contact avec les différent pays, notamment le Mali, le Burkina, le Niger, la Guinée, etc. Les choses avancent progressivement pour qu’on puisse installer ces Nepad Business Group dans d’autres pays.
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Pensez-vous vraiment que le secteur privé africain peut relever tous les défis du Nepad, malgré ses caractéristiques du moment et son système de fonctionnement actuel?
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Nous sommes en mesure de le faire. Comme vous le savez, le secteur privé est très composite. Il y a des commerçants, des industriels, des exportateurs, ceux qui sont dans les services. Par rapport aux problématiques liées aux projets d’infrastructures, le secteur privé en question s’oriente vers des projets de co-financement ou même des projets privés avec des systèmes de concession et de transfert de propriétés. Ce qui est possible dans les infrastructures, il est également possible de le faire au niveau du commerce intra régional. Dans notre région, on ne commerce pas assez. Dans le domaine des télécommunications, on peut par exemple, au niveau des media, notamment audiovisuel, créer une chaîne. Pourquoi pas ouest africaine ? C’est faisable ! D’abord, il y a une reconnaissance du secteur privé depuis que nous sommes indépendants. Nous sommes dans une phase assez difficile par rapport aux programmes de réduction de la pauvreté. Mais, il y a un secteur privé qui existe. Il faut le mobiliser dès à présent afin de créer de grandes entreprises.
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Est-ce que les Etats vont vous laisser faire ? Parce que tous ces domaines que cités ont toujours appartenu à des secteurs dits de souveraineté des Etats.
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Il y a déjà des exemples africains. Ecobank en est un a sein de la Cedeao comme tant d’autres organismes comme la Bank of Africa, la Banque Atlantic, le groupe sénégalais Tulma. Seulement, nous voulons qu’il y ait des groupes qui émergent. Il y a dans la sous-région des groupes qui commencent à avoir de l’expérience. L’émergence a commencé. Mais, il faut que nous ayons beaucoup plus de capitaines d’industrie. Je ne parle même pas du Nigeria où il y a plus d’un millier de capitaines d’industrie…
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Nous avons les moyens et les ressources pour asseoir un secteur très dynamique dans la sous-région.
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Vous avez assisté à l’ouverture de Febak (foire d’exposition de Bmako). Quelles sont vos impressions en tant qu’Ivoirien et en tant qu’invité à ce forum ?
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C’est la première fois que j’assiste à cet événement. J’ai été agréablement surpris de constater que la Febak en est à sa huitième édition. Cela va s’en dire que nous n’étions vraiment pas informés de l’envergure de cette foire de dimension internationale. Comme c’est notre première participation du fait que notre pays a traversé une crise ces cinq, six dernières années, ce n’est que partie remise. Je pense que le Febak est une excellente initiative. Car, ce genre d’événement positionne une ville (parce qu’on parle quand même de foire de Bamako) sur le plan international. C’est une foire qui permet aux consommateurs de découvrir les produits du pays et rencontrer les exposants internationaux.
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J’encourage les organisateurs de la Feback. S’ils sont aujourd’hui à leur huitième édition, c’est dire que cette organisation est louable.
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La représentation ivoirienne est salutaire pour notre pays qui est en train de sortir d’une crise. En effet, c’est intéressant de découvrir le savoir-faire de nos frères maliens.
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Vous vous apprêtez à vous rendre au Nigeria. Peut-on savoir pour quelles raisons ?
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Du 4 au 5 décembre, le Nepab Business Group va être mis en place à Abuja. Pour nous, c’est un événement historique. Car, pour la première fois, nous allons avoir les chapitres nationaux qui sont installés et les délégués des différents pays membres de la Cedeao que nous avons invités, que nous allons les sensibilisés sur l’importance et la nécessité de mettre en place une base un Nepad Business group dans leur pays.
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Ce que nous devons faire, comme rappeler lors du premier Forum d’affaires de la Cedeao, les 29 et 30 octobre derniers à Accra, nous avons décidé de créer le Nepab Business group Afrique de l’Ouest. Parce que toutes les autres organisations d’affaires sous-régionales sont en train de se mobiliser pour créer ou en tout cas redynamiser leurs activités.
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Nous allons nous rencontrer à Abuja pour officiellement mettre sur orbite ce chapitre sous-régional. L’une des raisons majeures consiste à en faire une interface assez crédible par rapport aux différents partenaires que nous allons avoir, notamment les partenaires sous-régionaux. Je cite, pêle-mêle, le Cedeao, la Cea, l’Uemoa, la Bad, l’Union africaine et toutes institutions partenaires au développement. Outre cet objectif primordial, nous allons nouer des relations entre les différents membres du réseau et partager des projets communs.
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Donc, c’est un événement historique pour nous. Nous avons pu mobiliser environ quatorze délégués. C’est déjà un succès d’avoir créer le Nepab Business group avec autant de membres.
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Dans la mesure où nous avons vu des organisations sous-régionales créer avec trois ou quatre membres. Nous partons confiant avec l’idée que ce sera un succès total.
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Propos recueillis par
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Belco TAMBOURA et S. MAIGA
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