Mme Bagayoko Aminata Traore, ministre en charge de l’Emploi : “Le développement du capital humain est un moyen incontournable”

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Dans son discours lors de la cérémonie d’ouverture de la 3e édition du Salon de l’ingénierie, de la transformation et de l’apprentissage (Sita), Mme le ministre Bagayoko Aminata Traoré a laissé entendre que la politique du développement socio-économique de nos pays s’avère un vecteur incontournable en raison des possibilités qu’offre une politique de développement du capital humain pour réduire la pauvreté et des inégalités sociales, promouvoir l’investissement et une croissance économique inclusive.

 La cérémonie d’ouverture a eu lieu le 4 juillet 2024 au CICB, sous la présidence du Premier ministre de la Transition, Choguel K. Maïga. A l’entame de ses propos, Mme le ministre Bagayoko Amina Traoré soulignera que cette troisième édition du Sita se tient dans un contexte fortement marqué par la crise sécuritaire qui sévit dans l’espace sahélien depuis des années avec ses implications géostratégiques à l’échelle sous régional et international.

Selon elle, cet environnement hostile a fortement inspiré les autorités du pays qui de par leur vision éclairée entendent transformer ces menaces en opportunités pour un développement inclusif et durable en faveur de la réduction de la pauvreté et des inégalités en s’appuyant sur les documents de référence tels, la Charte de la Transition, les recommandations des Assises nationales de la refondation et les recommandations du Dialogue Inter-malien. “Une vision du reste soutenue et entretenue par la grande capacité de résilience de la population qui a su demeurer mobilisée et unie devant les adversités et menaces internes et externes sans fléchir à hauteur des pouvoirs publics”, a-t-elle salué.

Toujours, selon Mme le ministre de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, pour faire face à cette situation et pouvoir compter dans ce nouveau monde qui se dessine, il y a urgence et nécessité impérieuse de renforcer les capacités de production et de transformation de nos ressources afin d’améliorer la vie de nos populations autrement dit promouvoir le développement socio-économique de nos pays.

Elle demeure convaincue que la formation professionnelle est un moyen important pour soutenir la compétitivité, la croissance économique et l’emploi. Car, elle met les entreprises en capacité d’accroître leurs productivité et bénéfices par l’offre d’une main-d’œuvre qualifiée et constamment en phase avec les évolutions des métiers et des technologies.

Mme Bagayoko Aminata Traoré rappellera aussi que depuis sa mise en place, le gouvernement de la Transition s’attelle à la recherche de solutions pour répondre à la demande sociale. Dans cette quête, dira-t-elle, la formation professionnelle et l’emploi et plus particulièrement l’emploi des jeunes et des femmes apparaissent comme l’une des priorités dans l’agenda du gouvernement. D’où l’organisation de cet événement par son département qui, d’ailleurs, a été institutionnalisé  par le décret n°0835/P-RM du 4 novembre 2014 portant institution du Salon de l’ingénierie, de la transformation et de l’apprentissage (Sita) en fixant comme objectifs de contribuer à la promotion de la formation technique et professionnelle et de l’apprentissage des métiers, organiser des cadres d’échanges sur les grands sujets de préoccupation des acteurs de la formation professionnelle , promouvoir les métiers à travers l’organisation d’un espace “Découverte des métiers”, organiser des concours entre les apprenants des différents dispositifs de formation d’apprentissage.

Selon Mme Bagayoko Aminata Traoré, les résultats des deux éditions précédentes montrent à suffisance que le développement de la formation professionnelle est un moyen incontournable de professionnalisation et de l’employabilité pour accroître les chances des actifs d’accéder à l’emploi. Elle dit reconnaître le besoin crucial d’engager la jeunesse qui est une vraie opportunité pour le Mali, si elle est formée et a accès à des opportunités de participer à la transformation socio-économique du pays.

Madame le ministre ajoutera que la formation professionnelle l’une des voies les plus sûres vers un emploi qualifié, durable et de qualité mais également une solution d’avenir pour nos entreprises, puisque l’apprentissage permet de répondre à leurs besoins de modernisation et d’amélioration de leur compétitivité.

C’est pourquoi, le ministère de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle ambitionne de relever ces défis à travers trois axes stratégiques, à savoir : la promotion de la culture d’entreprise et le renforcement de l’écosystème des entreprises, la création et le renforcement des entreprises, le renforcement des ressources humaines à travers la valorisation de la formation professionnelle.

“La mise en œuvre du Plan de renforcement des capacités des acteurs publics et privés du sous-secteur de la formation professionnelle élaboré à la faveur d’un diagnostic réalisé avec l’appui technique et financier des partenaires contribuera à améliorer l’image de la formation professionnelle”, a expliqué la patronne du département.

Dans le cadre de la modernisation de l’offre de formation, Mme le ministre révélera qu’une stratégie de digitalisation a été élaborée et vise à utiliser les Tic pour démocratiser davantage l’accès à la formation tout en améliorant la gouvernance. Il faut également noter les réflexions en cours pour trouver une solution pérenne à la problématique du financement de la formation professionnelle et de l’insertion des jeunes dans notre pays en collaboration avec le Conseil national de transition et le secteur privé.

Dans le cadre de la promotion de l’entreprenariat, le département est en train de finaliser la stratégie nationale de l’entreprenariat assorti d’un Plan d’actions 2025-2027 qui sera soumise à l’approbation du gouvernement dans les mois à venir. Sa mise en œuvre permettra de promouvoir la culture de l’entreprenariat et de faciliter l’accès au financement et au marché public pour les entrepreneurs.

Un programme d’envergure de sensibilisation et de formation à la culture entrepreneuriale des jeunes est en cours d’exécution. Ce programme a déjà touché 235 622 jeunes au cours des trois dernières années.

En termes de programmes et projets de soutien à l’entreprenariat des jeunes, le département a procédé le 22 mars 2024 au lancement de la 2e génération du Projet de formation professionnelle, insertion et appui à l’entreprenariat des jeunes ruraux (Fier II).

Ce projet d’un montant de 100 millions de dollars soutenus par le Fida permettra de former et/ou accompagner l’insertion économique dans un créneau porteur par l’entrepreneuriat ou l’emploi salarié de 60 000 jeunes ruraux âgés de 15 à 40 ans, la création d’un Fonds de garantie financière durable et d’un Fonds de refinancement des Systèmes financiers décentralisés, la création de 12 000 activités génératrices de revenus (AGR) et 5000 micro-entreprises rurales individuelles pour les jeunes ruraux, la création de 40 000 emplois directs et l’installation d’infrastructures économiques agrégatives.

Mme Bagayoko expliquera que les services de son département travaillent également à développer une synergie à travers les actions qui font déjà l’objet d’un suivi rigoureux, il s’agit entre autres de l’élaboration du document de stratégie nationale d’atténuation de l’impact socio-économique du retrait de la Minusma et son plan d’actions 2024-2026, la mise en place d’une plate-forme digitale Emploi-Mali au service des offreurs et des demandeurs d’emplois, l’organisation des sessions de dissémination de la Politique nationale de l’emploi et son plan d’actions, l’organisation des sessions d’information et de sensibilisation des jeunes sur l’entreprenariat, la formulation en cours du Projet centres d’immersion et d’innovation technologique pour l’emploi des jeunes en milieu rural au Mali (Sigida Nema) en partenariat avec Agra.

S’adressant aux participants à cette troisième édition du Sita, Mme le ministre invite à un engagement plus accru afin de relever les défis multiformes auxquels est confrontée la formation professionnelle.

Elle termine ses propos en remerciant particulièrement son homologue ministre de la République de Guinée-Conakry, les membres des délégations du Royaume du Maroc, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire pour leur amitié et leur présence remarquée à cette importante activité.

Ibrahima Ndiaye

 

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