Après la signature d’une Convention avec le Millenium Challenge Corporation qui lui octroie la bagatelle de 460,8 millions de dollars US soit 244,8 milliards de F Cfa pour réduire la pauvreté et pour augmenter la croissance économique sous nos cieux en cinq petites années, le Mali s’est déjà engagé dans la phase d’exécution.
Cette deuxième étape : la mise en place d’une structure d’exécution est nécessaire pour procéder rapidement au décaissement du fonds. Notre pays doit aussi remplir d’autres conditions préalables avant de pouvoir accéder à cette manne financière venant de la part des Américains.
C’était pour parler de tous ces aspects liés aux milliards du "Millenium Challenge Account" qu’une conférence de presse a été animée le mardi passé dans l’après-midi dans la salle de conférence de l’Usaid par Moussa Ouattara, coordonateur de MCA-Mali et John Anderson, venu spécialement de Washington pour occuper le poste de directeur de MCC au Mali.
Deux acteurs clés donc de la phase d’exécution qui ont tenu à rassurer les hommes de médias par rapport à la fiabilité de la proposition du Mali qui a été validée par le gouvernement Américain et la bonne utilisation de cet argent.
Le coordonateur de MCA-Mali, Moussa Ouattara, dira que cette importante convention permettra de financer une infrastructure créatrice d’emplois et d’améliorer la gestion de l’aéroport international de Bamako-Sénou.
Cela débouchera sur des avantages économiques en stimulant le tourisme et en permettant un traitement plus efficace des biens d’exportation du Mali.
Les Fonds de la MCC serviront également à créer une zone industrielle près de l’aéroport, notamment aux fins de traitement des produits agricoles du pays destinés à l’exportation, et de développer un système d’irrigation en vue de stimuler la production agricole sur 16 000 hectares.
Selon Moussa Ouattara, cette convention qui vise en fait à réduire "la pauvreté par la croissance économique en augmentant la production et la productivité de l’agriculture et des petites et moyennes entreprises, Tout en accroissant l’accès du Mali aux marchés et au commerce". Ces investissements soutiendront le développement des infrastructures principales et des politiques de réforme pour les secteurs productifs, en s’attaquant aux contraintes qui entravent le développement du pays et en capitalisant deux des principaux atouts de notre pays : l’Aéroport international Bamako-Sénou, porte du commerce régional et international et le fleuve Niger pour l’agriculture irriguée.
Cette proposition, aux dires de Moussa Ouattara, a été élaborée en partenariat avec le cadre du MCC. Selon lui, le travail effectué est commun car beaucoup d’autres structures et institutions ont offert leur expertise. Pour le directeur de MCC au Mali, John Anderson, c’est le résultat d’un travail de 18 mois entre les équipes qui a abouti à ce partenariat scellé pour lutter contre la pauvreté. M. Anderson a estimé que la phase d’exécution qui est en cours et qui s’étale sur cinq ans représente à la fois un défi et des difficultés.
Du côté malien, on affirme cependant que la phase d’exécution ne constituera pas un obstacle majeur : "nous sommes dans une même dynamique.
Ce n’est pas un souci de remplir les conditions préalables. Nous n’aurons aucune difficulté à les remplir", précise le coordonateur de MCA-Mali, Moussa Ouattara. Selon lui, l’élaboration de la proposition de notre pays s’est faite dans la transparence. Plus de 1000 organisations de la société civile ont été impliquées dans son élaboration.
Parlant du fonds proprement, M. Ouattara a indiqué que sa bonne utilisation est un point crucial. L’administration malienne veillera à ce que les fonds soient bien utilisés. Quant au montage institutionnel du MCA, il s’agira de mettre en place un Conseil de surveillance et un Conseil consultatif.
Le Conseil de surveillance sera composé de onze membres provenant de la Primature et de plusieurs départements ministériels. Aussi la Chambre d’agriculture, les associations des femmes, des jeunes y seront représentées. Ce Conseil dispose du pouvoir de contrôle. Quant au Conseilconsultatif composé de 15 membres, des syndicats des riziculteurs, des transporteurs, ainsi que des associations intéressées par la mise en oeuvre du projet, il n’a pas vocation à influer de manière directe sur le projet. Toujours dans le cadre du montage institutionnel, l’Etat Malien a déboursé 5 à 6 millions de dollars pour le recrutement d’un agent financier et d’un agent de passation de service.
Pour John Anderson, il faut avoir un système de "Pouvoir et de contrePouvoir" pour assurer une gestion saine de ce programme. Ce montage institutionnel, selon lui, doit donner des assurances suffisantes. Une garantie qui se trouve dans le choix d’un agent financier qui détient la signature de paiement sur les chèques. L’autre assurance est le regard permanent du MCC sur l’activité du MCA-Mali. Enfin l’étendue du champ de vérification et la complexité de ce projet ambitieux qui doit subir des études de faisabilité, d’études environnementales et d’autres conditions préalables sont autant d’éléments qui permettraient aux Maliens de tracer la réussite du programme.
Birama Fall
Cinglant démenti !
La prime de la bonne gouvernance qui vient d’être attribuée à notre pays par les Américains constitue un cinglant démenti contre les accusations de mauvaise gestion des affaires publiques au Mali.
Cette distinction qui reconnaît tous les mérites de notre pays en matière de progrès politique, social et économique arrive à un moment extrêmement important. En effet, depuis quelques mois, le Mali est sous le feu des attaques qui reprochent au Président Amadou Toumani Touré la mauvaise gestion du pays. Il y a d’abord eu "Le Manifeste pour la Démocratie" qui reproche au régime d’avoir tué les partis politiques au profit d’une "Démocratie consensuelle" qui ne profite qu’au Président de la République et à son entourage. Ensuite "L’Accord d’Alger" qu’il a signé pour éviter à notre pays un bain de sang a été vivement critiqué pour cause de non concertation démocratique sur la question. Enfin ce fut le tour du "Sphinx", un écrit anonyme, un livre qui portera des attaques contre le régime. Il est le résumé de toutes les accusations et de toutes les allégations jamais portées contre ATT. En effet, ce document peint tout en noir la gestion des affaires publiques par le régime en place.
Voilà dans quel contexte le Millenium Challenge Corporation a octroyé plus de 200 milliards de Fcfa au Mali pour avoir spécialement réussi dans la pratique de la bonne gouvernance. Alors, comment comprendre un tel paradoxe ?
Il est beaucoup plus difficile d’octroyer un prix distinctif que de porter des attaques et des critiques. Force est de constater que le Millenium
Challenge Account octroie ses millions de dollars sur la base d’une analyse objective très sérieuse de l’état de la bonne gouvernance dans un pays.
Le choix du Mali par cette structure repose donc sur le fait que notre pays est aujourd’hui considéré comme un leader dans la promotion de la gouvernance démocratique en Afrique. Aussi par le fait qu’il détient la présidence de la Communauté de Démocratie, une coalition de plus de 120 nations qui cherchent à renforcer la démocratie à travers le monde.
Est-il aussi besoin de rappeler que toutes les réalisations et actes posés par ATT depuis son accession à la magistrature suprême en 2002 ont permis à notre pays de se maintenir au peloton de tête.
L’un de ses actes politiques qui a convaincu nos partenaires techniques et financiers c’est l’institution du Vérificateur Général dans le dispositif de contrôle de la gouvernance démocratique et économique. L’innovation majeure réside dans le fait que le Bureau du Vérificateur Général, en plus des contrôles classiques des opérations de recettes et de défenses, est chargé de l’évaluation des politiques à travers un contrôle de performance et de qualité des services et organismes publics.
Les succès enregistrés par le Mali en matière de diplomatie avec l’organisation du Sommet de la CEN-SAD et du Sommet France-Afrique sont par ailleurs l’illustration la plus parfaite de la pratique de la bonne gouvernance sous nos cieux.
Dans d’autres domaines socio-économiques, le Mali avance et se porte mieux qu’auparavant.
B.F
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