Micro finance : 10 propositions pour booster le secteur

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Depuis quelques années, la question du développement des Etats Africains a taraudé l’esprit de plus d’un dirigeant du continent. Beaucoup de fora ont été organisés sur la question et où, à chaque occasion, la micro finance a été reconnue comme une alternative à la lutte contre la pauvreté, gage de tout développement. C’est pourquoi, l’année 2005 a été baptisée année de la micro finance. Toute chose, qui dénote de la place non négligeable de celle-ci.

 

 

A titre de rappel, la micro- finance se définit comme des services financiers (micro crédit) ou non financiers (assurance)  fournie par une institution au profit d’une catégorie de population exclue des services financiers et non financiers classiques, communément appelée « pauvre ». En d’autres termes, la micro- finance est conçue pour répondre aux besoins des populations ne répondant pas aux critères mis en avant par des institutions financières ou non financières classiques (banque, établissement financier et assurance) pour bénéficier de leurs prestations.

 

 

Vu de cet angle, force est de mentionner que des grands espoirs sont fondés sur la micro- finance depuis 2005 par les décideurs africains pour aider leurs Etats respectifs à sortir du joug de la pauvreté voire de la grande pauvreté et à se mettre sur les rails du développement.

 

 

Mais, à ce jour, la micro- finance, telle que pratiquée, connaît d’énormes difficultés qui font qu’elle est en train de se dévier de ses grands objectifs qui lui ont été assignés. Les difficultés dont il s’agit sont les suivantes : la concurrence accrue des banques aux institutions de micro finance. Ceci se traduit par la prise en compte du principe «  de la proximité de l’institution aux usagers par les banques » autrefois dévolue uniquement aux IMFs ; L’exigence de plus en plus de la part des autorités monétaires en charge du contrôle des activités des banques du respect strict de la part des IMFS des ratios prudentiels au même titre que les banques et établissements financiers. Ceci a pour conséquence de transformer les micros financiers en véritables banquiers se fichant pas mal de l’aspect pauvreté ; Le taux d’intérêt pratiqué trop élevé, toute chose qui contraste avec les réalités financières des usagers de la micro finance. Pendant que celles-ci accordent des microcrédits à ses usagers, au même moment, elles leur appliquent des macros intérêts. Or logiquement tant qu’il y a micro crédit, il doit y avoir micro intérêt ; Et le problème de la durée et de la nature des ressources de refinancement accordées aux institutions de micro finance. Ceci a un impact considérable sur les taux d’intérêt pratiqués par celles-ci.

 

 

Au regard de toutes ces difficultés, on comprend aisément le pourquoi de la déviation des institutions de micro finance de leur objectif initial. Autrement dit, des clients potentiels ont d’énormes difficultés à accéder aux crédits proposés par les institutions de micro finance. Cette situation d’inaccessibilité des usagers des micros finances aux services découlant de ce qui a été exposé. Les propositions qui suivent sont faites pour améliorer la situation actuelle : créer une centrale de risque à l’image de ce qui existe au niveau de la BCEAO pour les banques ; créer à l’image de la BCEAO, une structure dédiée au refinancement des IMFs. Cette structure sera renflouée essentiellement par des dons levés à l’occasion des journées nationales de collecte de fonds ou de téléthon pour éviter de demander des garanties contraignantes aux usagers ; faire faire à tous les bénéficiaires des crédits des formations en gestion de projets en vue de renforcer leurs capacités managériales ; imposer la forme Société Anonyme aux différentes institutions en activité ou devant se créer en vue de conforter leurs fonds propres en y imposant en un capital minimum pour leur création au même titre que les banques ; rendre le taux d’intérêt à pratiquer fluctuant en fonction de la nature des activités, du niveau de risque etc ; former tous les acteurs de la micro- finance  au concept de celle-ci pour éviter qu’ils aient une très grande propension à l’esprit purement bancaire ; délimiter à travers une loi le niveau d’intervention en termes de plafond de prêt ainsi que le public cible IMFs et des banques en vue de surseoir à la concurrence accrue entre les deux institutions pour donner corps au rapport de complémentarité ; rendre systématique le suivi exploitation des activités de tous les bénéficiaires de prêt en vue de donner une plus grande possibilité de réussite ; maintenir et renforcer le système de garantie interne financée par tous les bénéficiaires de prêt en vue d’assurer le remboursement intégral des prêts sinistrés ; créer un fonds de garantie en appui aux prêts d’un certain montant accordés aux IMFS à l’image des fonds de garantie classiques.

                                                                        Cheick O. SOUMANO

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