Le Centre malien de promotion de la propriété industrielle (Cemapi) a servi de cadre, le mardi 19 décembre 2023, d’un atelier qui visait à examiner et valider le règlement d’usage et le logotype de la marque collective des acteurs de l’interprofession de la filière mangue du Mali.
Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre de la réalisation d’une série d’activités programmées par le Centre malien de promotion de la propriété industrielle (Cemapi) avec le soutien financier du Programme d’appui à la compétitivité en Afrique de l’Ouest (Pacao). L’objectif est de promouvoir les marques collectives et les indications géographiques auprès des acteurs des chaînes de valeur agricoles ciblées par le programme. Selon Mme Diarra Assa Sylla, représentante du ministre de l’Industrie et du Commerce, la mangue constitue actuellement l’un des produits agricoles d’exportation les plus importants du Mali, plaçant notre pays parmi les principaux producteurs de mangues d’Afrique de l’Ouest. “La filière mangue représente l’un des plus importants segments agro-industriels nationaux avec un avantage compétitif international certain lié à sa réputation, sa qualité supérieure et à la période de récoltes. En effet, la mangue de notre pays occupe une part importante des importations européennes. Son goût et sa qualité sont particulièrement appréciés par les consommateurs européens”, a-t-elle indiqué. Cependant, à l’entendre, la filière est confrontée à un certain nombre de difficultés, notamment l’absence de label national permettant aux consommateurs de mangues du Mali de les identifier et de les distinguer plus facilement sur les marchés régionaux et internationaux.
Aussi, il ressort des constats qu’une part importante est exportée et commercialisée sur les marchés extérieurs souvent sous le label d’autres pays. “En vue d’y remédier, le Cemapi, en collaboration avec le Pacao-Mali, a jugé nécessaire d’accompagner les acteurs de la filière à travers la réalisation d’un certain nombre d’activités au cours de cette année, en vue d’aboutir à l’obtention d’un label national pour la filière mangue du Mali. L’aboutissement de ce processus sera matérialisé par la délivrance, par l’OAPI, du certificat d’enregistrement de la marque collective des acteurs de la filière mangue, ce qui offrira à ces derniers de nombreux avantages”, a exprimé Mme Diarra Assa Sylla. Et de poursuivre : “Il permettra de distinguer la mangue du Mali de celles des concurrents, de communiquer collectivement, de structurer la filière autour de projets communs, de promouvoir son origine et sa qualité, d’améliorer les revenus des producteurs, d’accroitre les opportunités pour ce produit, de pénétrer les marchés nationaux et internationaux, de garantir sa qualité stable auprès des consommateurs, mais surtout d’améliorer la balance commerciale”. Mme Bocoum Fatoumata Siragata Traoré, directrice du Cemapi, a salué l’engagement des acteurs de la filière à leurs côtés durant tout le processus. “Je voudrais particulièrement les remercier pour avoir fait aboutir cette démarche. C’est une démarche qui était très attendue par les acteurs parce qu’à un moment donné nous nous sommes dit, nous ne pouvons plus accepter que les mangues du Mali soient exportées sans label ou que d’autres pays puissent profiter du fruit du labeur de nos producteurs et transformateurs”, a-t-elle exprimé. Avant de remercié le Pacao qui a senti le besoin d’accompagner les acteurs de la filière mangue. Modibo Fofana s’est dit rassuré aujourd’hui avec la création de l’Interprofession. “Maintenant, il s’agit d’une autre étape très importante pour aller de l’avant sur les marchés parce que c’est l’Afrique du Sud qui occupait les marchés régionaux et internationaux avec la variété Tomi Akindes. Nous nous sommes arrivés en 1968 avec l’essai de la première variété Kent et aujourd’hui, elle domine le marché mondial. La variété Kent est la plus demandée que tous les consommateurs souhaitent déguster. Si aujourd’hui on passe à la labellisation de la mangue du Mali, je dirais que c’est un honneur pour tous les acteurs de la filière d’avoir une marque pour mieux vendre, se distinguer des autres mangues sur les marchés nationaux, internationaux et sous régionaux”, s’est-il réjoui.
Marie Dembélé