Le chantier de la relance économique de notre pays est amorcé. Les partenaires techniques et financiers qui accompagnent ce processus semblent plus que jamais mobilisés pour aider le pays à reprendre rapidement le chemin de la croissance. C’est ainsi que la France, notre premier partenaire au développement, vient d’alimenter le Fonds social de développement d’un financement de 1,3 milliard de Fcfa. L’agent est destiné à la relance économique.
La signature de la convention afférant au financement est intervenue vendredi au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
La convention a été paraphée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Sidi Mohamed Ould Zahabi et l’ambassadeur de France au Mali, Gilles Huberson. La cérémonie de signature s’est déroulée en présence de membres du gouvernement, de diplomates européens et d’autres responsables de l’ambassade de France.
Cette convention entérine le 9è Fonds social de développement que Paris met à la disposition de notre pays. Il faut savoir que le Fonds social de développement (FSD) est un mécanisme financier mis en œuvre par la France depuis 1994, année de la dévaluation du Fcfa, pour soutenir les initiatives locales susceptibles d’améliorer les conditions de vie des populations en permettant aux plus démunis d’accéder à un minimum d’insertion économique et sociale.
Il s’agit également à travers ce fonds, d’impulser des dynamiques de micro-économies de groupe, de développer des activités génératrices de revenus et d’emplois, afin de faire reculer le sentiment d’exclusion sociale des citoyens les plus vulnérables.
Pour l’ambassadeur de France, ce neuvième FSD témoigne, une fois de plus, la ferme volonté des autorités françaises de soutenir notre pays dans ses efforts de relance économique. Gilles Huberson a signalé que le FDS 2009 vient de s’achever et qu’il avait bénéficié d’une enveloppe d’un 1 million d’euros soit plus de 650 millions de Fcfa. Ce fonds avait permis de financer neuf projets à vocation fortement sociale.
Parmi ces projets, le diplomate a cité, le Projet de formation et d’appui aux filles-mères du centre de l’ONG Kanuya, le Projet d’appui à la gouvernance locale et aux activités génératrices de revenus dans le District de Bamako, le Projet d’appui au financement de micro-entreprises féminines, le Projet d’appui à la prise en charge nutritionnelle des enfants accueillis par la Pouponnière de Bamako.
Le nouveau Fonds social de développement est doté d’un montant de 2 millions d’euros soit plus de 1,3 milliard de Fcfa, le double des fonds précédents. Il couvrira l’ensemble du pays, car toutes les régions ont à des degrés divers, souffert de la situation de crise qui sévit dans le pays depuis mars 2012, a précisé le diplomate français.
Ce nouveau FSD comprendra 5 composantes avec une préoccupation commune : appuyer les initiatives participant toutes d’un développement inclusif réel et mesurable en termes d’impacts.
Il s’agira tout d’abord en ce qui concerne la première composante, d’encourager les initiatives tendant à renforcer les droits des femmes et à appuyer leur protection sociale et économique. Toutes celles qui ont souffert de la négation de leur droits durant l’occupation du septentrion, auront bien entendu un accès privilégié à ces appuis, a détaillé l’ambassadeur.
« Il s’agira ensuite de poursuivre les appuis d’aide et de protection de l’enfance vulnérable, car en ces temps difficiles, ce sont les enfants abandonnés ou délaissés qui ont le plus souffert de la dégradation de la situation économique et sociale », a-t-il développé.
L’appui aux projets et aux démarches citoyennes des jeunes constituera le troisième axe d’intervention du FSD car l’épanouissement de la jeunesse est indispensable pour l’équilibre sociétal du pays.
Gilles Huberson a également annoncé qu’un appui spécifique sera apporté aux activités économiques des populations de la réserve faunique de Gallé-Limakolé dans le cercle de Kita. « Ici, il s’agit de financer un projet pilote dans le domaine de la protection de la faune sauvage et de l’intégration économique des populations vivant dans cette zone faunique. Cette activité novatrice dans le cadre du FDS, entend souligner la cohérence qui doit exister entre les préoccupations environnementales et l’intégration socio-économique des populations rurales pour un développement durable réussi », a expliqué l’ambassadeur.
Enfin, une dernière composante concernera la formation et la réinsertion socioéconomique et professionnelle des détenus de plusieurs centres pénitentiaires. « Car, si la privation de liberté pour une période donnée est un droit légitime qu’une société doit exiger de ceux qui ont enfreint ses règles de vie, elle doit cependant, préparer le temps d’après l’isolement en permettant l’insertion professionnelle des détenus afin de prévenir le risque de récidive », a estimé le diplomate.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a remercié la France pour son accompagnement et son soutien constant à notre pays. La dotation de ce neuvième FDS d’un montant de plus de 1,3 milliard contre 650 millions pour les années antérieures, témoigne de la forte volonté française de soutenir le Mali dans ses efforts de relance.
Sidi Mohamed Ould Zahabi a précisé que les projets visés par cette neuvième enveloppe ont fait l’objet d’une requête des représentants de la société civile ou des collectivités locales. Le financement est limité par projet à un montant compris entre 10 000 et 300.000 euros c’est-à-dire entre 6 559 570 et 196 787 100 Fcfa. « Ce fonds soutient en priorité des secteurs sociaux, les activités et les services collectifs touchant les droits des femmes et leur promotion sociale et économique, l’aide et la protection de l’enfance vulnérable, la promotion et l’épanouissement des jeunes, la formation et la réinsertion socio-économique et professionnelle des détenus. L’ensemble des dispositifs du FSD cadre parfaitement avec le Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté et concourt à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement », a commenté le chef de la diplomatie en réaffirmant l’engagement du gouvernement à poursuivre les efforts déjà entamés en vue de la relance socio-économique du pays.
D. DJIRE