D’un montant de plus de 29 milliards de Fcfa, l’enveloppe est destinée à un projet de réalisation d’infrastructures de production.
Le développement rural est l’un des secteurs clés des relations de coopération entre notre pays et la Banque africaine de développement (BAD). L’institution financière vient de mettre à la disposition de notre pays, à travers deux accords de prêt et de don, un important appui financier de plus 29 milliards Fcfa destiné au financement du Projet de renforcement de la sécurité alimentaire par le développement de cultures irriguées (PRESA-DCI). Les conventions relatives à ces accords ont été paraphées hier par le ministre de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, et la représentante résidente de la BAD dans notre pays, Mme Hélène Ngarnim-Ganga.
La cérémonie de signature des protocoles s’est déroulée dans la salle de conférence du département en présence des membres du cabinet et des responsables de la BAD au Mali. Cet accord porte l’actif de la BAD dans notre pays à plus de 177 milliards Fcfa. D’un montant global de plus de 29 milliards de Fcfa (dont 2 milliards Fcfa d’apport du gouvernement), cette enveloppe servira à exécuter le Projet portant réalisation des infrastructures de production avec la réhabilitation des ouvrages hydro-agricoles sur près de 5000 hectares avec maîtrise totale d’eau d’irrigation, la construction de près de 55 km de drains et la réhabilitation de près de 60 km de pistes rurales. Ces actions toucheront les régions de Ségou, Koulikoro et Sikasso, précisément les périmètres irrigués de Farabana en zone Office des hautes vallées du Niger (OHVN), le périmètre de Sélingué aval et son extension en zone Office de développement rural de Sélingué (ODRS) et la plaine de Kotouba de la même zone et enfin le périmètre de Molodo et les drains de Kio et de Bounou Boua.
Le développement des chaines de valeur avec le renforcement des capacités, la promotion des innovations techniques et l’appui aux initiatives locales et à la gouvernance et la gestion du projet (coordination, acquisition de gestion administrative et financière, planification, suivi-évaluation et communication) figurent parmi les composantes du projet. Le PRESA-DCI vise d’une part, à renforcer la résilience des populations les plus vulnérables et l’Etat de droit et d’autre part, à jeter les fondements d’une solide reprise de l’économie en vue d’accompagner le processus de sortie de crise de notre pays. Le programme permettra d’améliorer la sécurité alimentaire et d’alléger la pauvreté. Une ambition conforme à la stratégie du gouvernement, a noté le ministre de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko.
La mise en œuvre du projet permettra de booster la production agricole dans les zones couvertes. Ainsi, il est attendu en année de croisière, une production additionnelle de 25.000 tonnes de riz paddy, 24 tonnes de poissons et 75 tonnes de viande de poulets de chair. Au total, ce sont environ 6000 exploitants et plus de 85.000 individus qui bénéficieront directement du programme durant les six années à venir. Ces populations sont formées essentiellement de riziculteurs, de maraîchers, d’arboriculteurs et de pêcheurs, ainsi que des GIE de petit élevage, de transformateurs et de commerçants de produits agricoles.
La représentante résidente de la BAD dans notre pays a souligné la pertinence de ce programme qui, de son point de vue, s’inscrit en droite ligne du Plan d’action gouvernemental et du Cadre stratégique de réduction de la pauvreté (CSRP) initiés par les autorités du Mali. Cette approche est également celle de la BAD dont les principales actions dans notre pays s’articulent autour d’une stratégie pour le secteur agricole, sous-tendue par une politique décennale qui vise une croissance économique forte, inclusive et verte, a souligné Mme Hélène Ngarnim-Ganga, en promettant l’accompagnement constant de l’institution aux efforts de développement du gouvernement du Mali.
Le ministre de l’Economie et des Finances a salué le partenariat fécond qui caractérise les relations entre notre pays et la BAD. L’aboutissement de ce dossier traduit la qualité des relations et la confiance mutuelle qui sous-tendent l’amitié Mali-BAD, a souligné Mme Bouaré Fily Sissoko. Ce programme est un véritable outil de développement pour le monde rural car il est conçu pour répondre à la demande et aux préoccupations des populations locales tout en concourant à améliorer leurs conditions de vie. Un accent sera donc mis sur l’employabilité des femmes et des jeunes. Pour ce faire, des subventions leur seront accordées pour la création de GIE, a annoncé le ministre de l’Economie et des Finances.
L. DIARRA