Le Praps vient d’être lancé à Bamako : 124 milliards de FCFA pour booster le pastoralisme au Sahel

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Grand portrait : C’est lui le (vrai) Patron de l’Administration malienne !
Bocari Tréta, ministre du développement rural

Doté d’une enveloppe de 428 millions de dollars, soit environ 124 milliards de FCFA, le Projet d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS) a été lancé le 6 octobre au Centre international de conférence de Bamako par le ministre du Développement rural, Bocary Tréta.

Pour la circonstance, celui-ci avait à ses côtés les ministres en charge de l’Elevage du Niger et du Sénégal, le Secrétaire exécutif du CILSS, le Représentant-résident de la Banque Mondiale par intérim, le représentant de la CEDEAO et la représentante de l’Organisation Internationale des Epizooties (OIE).

Approuvé par le Conseil d’administration de la Banque Mondiale le 26 mai 2015, le Projet d’appui au pastoralisme au Sahel est une initiative du CILSS (Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel), qui a bénéficié de l’appui technique et financier de la Banque Mondiale pour un montant de 248 millions de dollars des Etats-Unis, soit environ 124 milliards de FCFA.

D’une durée de six ans, le PRAPS couvre six pays du Sahel, le Mali, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Il vise essentiellement à améliorer la santé animale et la gestion des ressources naturelles, à faciliter l’accès aux marchés de bétail et à gérer les crises pastorales.

En fait, il s’agira, conformément à la déclaration qui a sanctionné le forum de haut niveau sur le pastoralisme tenu à Nouakchott en octobre 2013, de «sécuriser le mode d’existence et les moyens de production des populations pastorales et d’accroitre le produit brut des activités d’élevage d’au moins 30% dans les six pays concernés au cours des cinq prochaines années, en vue d’augmenter significativement les revenus des pasteurs dans un horizon de 5 à 10 ans». Le nombre de bénéficiaires ciblés est d’environ 2 millions de pasteurs et agropasteurs sahéliens.

Compte tenu de l’envergure régionale et de l’importance du projet, la Banque Mondiale a mobilisé une enveloppe de 248 millions de dollars, dont 45 millions pour chacun des quatre grands pays d’élevage au Sahel – Mali, Mauritanie, Niger et Tchad – 30 millions de dollars pour le Burkina Faso et le Sénégal et 8 millions de dollars pour la Coordination régionale au Comité Inter-Etas de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS).

«Comme vous le savez, la Banque Mondiale est résolument engagée à éradiquer l’extrême pauvreté et faire en sorte que les fruits de la croissance soient mieux répartis. Le pastoralisme joue un rôle économique vital au Sahel, mais il est menacé par de multiples défis, parmi lesquels on compte la croissance rapide de la population qui exacerbe la pression sur les ressources naturelles existantes, la multiplication des conflits avec plus d’insécurité, les épidémies qui sévissent du fait des conditions climatiques, la compétition accrue vis-à-vis de ressources naturelles comme les pâturages et l’eau d’abreuvement.

Il est donc opportun de consentir des investissements importants en faveur des systèmes de productions pastorales pour faire en sorte que les débouchés qu’ils procurent et la demande accrue en produits de l’élevage se traduisent par des retombées économiques consistantes profitant à l’ensemble des communautés qui vivent du pastoralisme à travers le vaste espace sahélien» a relevé, dans son intervention, le Représentant-résident de la Banque Mondiale par intérim, Pierre Kamano.

«… Le potentiel de production animale est encore rarement optimisé. La région continue d’importer de grandes quantités de produits animaux afin de satisfaire les besoins croissants des populations, en réponse à la faible disponibilité de la viande et du lait dans la région. Avec un taux de croissance annuel estimé à 4%, cette demande en produits animaux, particulièrement des pays côtiers, augmentera de plus de 250% d’ici à 2020» a laissé entendre, de son côté, le représentant de la CEDEAO.

Quant au ministre du Développement rural du Mali, Dr Bocary Tréta, qui se trouve être le ministre Coordonnateur du CILSS, il a souligné l’importance de l’élevage dans l’économie sahélienne. En effet, a-t-il précisé, ce secteur représente 70% du PIB brut agricole en Mauritanie, 35 à 40% au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Tchad et 25% au Sénégal.

Pour ce qui est du commerce officiel du bétail transfrontalier du Sahel vers les pays côtiers, il représente plus de 150 millions de dollars par an en Afrique de l’Ouest. Quant à l’élevage pastoral, il fournit 70% du lait, 60% de la viande bovine et 40% de la viande des petits ruminants. La cérémonie officielle de lancement a été suivie d’un atelier de formation et d’information sur les enjeux du Projet. Un atelier dont les travaux prennent fin ce jeudi.

Yaya Sidibé                          

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