Le ministre Abdel Karim Konaté dans les unités industrielles de Ségou : La dépendance extérieure en sucre bientôt un triste souvenir

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Le Mali va, dans les mois à venir, réduire de moitié sa dépendance en sucre, avec une production attendue de près de 140 000 tonnes cette année, pour une consommation estimée à 250 000 tonnes, dans les unités sucrières de la région de Ségou, Sukala-SA à Dougabougou et N. Sukala à Bewani.

Abdel Karim Konaté, ministre du Commerce

En visite de terrain, les 2 et 3 novembre 2012, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Abdel Karim Konaté dit Empé, en a fait le constat dans les unités industrielles et procédé au lancement de la production de sucre 2012 – 2013 à Dougabougou.
Accompagné de certains membres de son cabinet, de la Direction Nationale du Commerce de la Concurrence et des autorités politiques et administratives de la région de Ségou, le ministre de l’Industrie et du Commerce a pu se rendre compte des conditions quelquefois difficiles dans lesquelles travaillent les unités industrielles. C’est le cas de la nouvelle sucrerie de Bewani, N. Sukala. Société d’économie mixte au capital social de 22 milliards de CFA, détenu à 40% par l’Etat malien et à 60% par la Sinolight, N. Sukala a été créée le 23 mai 2009. Sa construction a pris deux ans et a coûté au partenaire chinois 80 milliards de nos francs.
Avec une production annuelle de 105 000 tonnes de sucre, N. Sukala va employer au total, 10 000 personnes, dont 1 500 travailleurs permanents. Outre le sucre, l’usine produira entre 9 et 10 millions de litres d’alcool. Selon les responsables de cette unité industrielle, la Sinolight entend greffer au projet sucrier d’autres petits projets, qui généreront des revenus supplémentaires pour les populations de la zone.
Ils ont annoncé que des discussions sont actuellement en cours avec les élus locaux pour la construction de salles de classes, de dispensaires et d’autres infrastructures indispensables au développement.
Ce tableau flatteur ne doit pas pourtant cacher les difficultés. Après deux ans d’exercice, le volume d’aménagement des parcelles offertes par l’Office du Niger n’est pas du tout élevé, avec seulement  4 000 hectares aménagés sur 20 000 prévus. Sur ce point, les responsables de l’usine ont tenu à rassurer le ministre de l’Industrie et du Commerce. D’ici la fin 2013, l’usine se propose d’aménager l’ensemble des parcelles qui lui ont été offertes si l’Etat  prend des dispositions pour le déguerpissement des populations se trouvant sur les sites.
Autre difficulté soulevée à N. Sukala, le prix du sucre. Avec les problèmes de transport de la canne des champs vers l’usine, N. Sukala affirme ne pas être en mesure de céder le sac de 50kg au prix fixé dans le cahier des charges. Visiblement impressionné par la capacité de production et le nombre d’emplois générés, le ministre Abdel Karim Konaté n’a pas manqué de dire sa satisfaction et demandé aux populations de Bewani et environs d’accompagner le partenaire chinois, déclarant que le développement du Mali passera par l’agro-alimentaire.
A Dougabougou, où il a procédé au lancement de la production 2012 – 2013 de sucre à la Sukala SA, le ministre Konaté a constaté avec intérêt que cette usine, vieille de plusieurs décennies, va produire pour le compte de cette campagne 34 000 tonnes de sucre, 21 500 tonnes d’alcool et 10 600 tonnes de mélasse. Ici, le ministre a été informé des difficultés qui ont surtout trait à la main d’œuvre, en termes de déficit et de prédisposition.
Toutes choses qui affectent considérablement depuis trois mois à Sukala SA les activités manuelles dans les fermes, créant ainsi  des impasses dans la production à certains moments. Autres difficultés, l’appui en canne pour les essais, pouvant compromettre l’atteinte des objectifs, et une crise sociale aigüe, qui empoisonne la vie de l’entreprise depuis le dernier trimestre 2011.
A son arrivée à Dougabougou, le ministre de l’Industrie et du Commerce a été accueilli par des banderoles sur lesquelles on réclamait ouvertement le départ du Directeur Général adjoint de Sukala SA, Modibo Kane Traoré. Après la visite des locaux, la séance de travail qu’Abdel Karim Konaté a eu avec les travailleurs a permis de tirer les choses au clair. «Il n’appartient pas à un syndicat de demander le départ d’un cadre. Si l’administration constate qu’il est fautif, c’est à elle d’en tirer les conséquences» a soutenu avec véhémence le ministre.
Si dans les sucreries de Dougabougou et de Bewani, les perspectives sont bonnes, avec en plus l’annonce par le ministre d’un nouveau projet sucrier à Markala, qui permettra à notre pays de devenir autosuffisant en sucre, à la Comatex de Ségou tel ne semble pas être le cas. Après 40 ans d’expérience dans la transformation de la fibre, la Comatex de Ségou souffre de nos jours de la concurrence déloyale et tourne au ralenti, à cause de problèmes bancaires.
Selon son Directeur Général, Zhang Duyi, les biens de l’usine sont même en train d’être saisis. Pourtant, la Comatex a un chiffre d’affaires de 8 milliards de FCFA, dont  25% à l’exportation. Au plan social, elle emploie 1 500 personnes. Face à ces maux, le ministre de l’Industrie et du Commerce a promis de s’investir pour sauver une entreprise industrielle qui fait la fierté de tout un pays.
Il faut signaler que la visite du ministre Abdel Karim Konaté avait commencé par le Centre de Recherche et de Formation pour l’Industrie Textile (CERFITEX), auquel il a remis 12 ordinateurs. Etablissement public à caractère scientifique et technologique, ce centre a été créé par la loi N°04003 du 14 janvier 2004. Il a pour missions d’assurer la formation initiale et continue, la recherche et le développement, avec pour objectif de fournir à l’industrie textile et annexes un personnel d’encadrement et d’exécution de qualité, pour mettre en œuvre les programmes techniques de production.
Pour son Directeur Général, le Dr Moumouni Traoré, le CERFITEX, qui compte 50 étudiants en 2ème année cette année, a demandé avec succès au département de l’Education l’envoi d’autres élèves. Le séjour du ministre de l’Industrie et du Commerce dans la région de Ségou a pris fin par des visites de courtoisie aux notabilités de la capitale des Balanzans.
Yaya Samaké, Envoyé spécial   

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4 COMMENTAIRES

  1. est ce qu’on doit visiter une usine pour comprendre qu’elle est en difficulte? nous devons commencer a travailler – il n’y a pas d’autres alternatives

  2. Esperons et j’aimerai bien y croire car c’est la meme connerie Qu’on nous a dit depuis 40ans comme avec le riz. Je veux bien y croire si reellement le changement est en marche.

  3. De grace M. le journalier quel est le prix des 50 Kg dans le fichu cahier de charge dont vous citez dans votre texte ?

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