Lancement aujourd’hui de la zone économique spéciale «triangle du balafon» : Pour améliorer la coopération économique et aller vers une intégration plus rapide au profit des populations du Mali, de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso

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Les Autorités du Mali, du Burkina Faso et de la Cote d’Ivoire procéderont ensemble ce lundi 14 mai 2018 au lancement de la zone économique spéciale dans la ville malienne de Sikasso. Ainsi, l’événement sera marqué par la présence  des Premiers ministres des trois pays concernés. Cette zone économique spéciale, dénommée «Triangle du Balafon» et qui sera opérationnelle très bientôt offrira aux populations des trois pays des opportunités de développement.  

En prélude et dans le cadre des préparatifs de ce lancement, le Premier ministre du Burkina Faso, M. Paul Kaba Thiéba, a reçu le 8 mai dernier à Ouagadougou, le ministre malien de l’Economie et des Finances, le Dr Boubou Cissé. Ce dernier était porteur d’un message de son Premier ministre à l’endroit du chef de gouvernement burkinabè. Ce déplacement s’effectuait dans le cadre de ce lancement de la zone économique spéciale couvrant le Burkina Faso, le Mali et la Côte d’Ivoire.

Selon nos sources, pour Dr Boubou Cissé, ces trois pays se sont engagés «pour améliorer la coopération économique et aller vers une intégration plus rapide de leur économie». A l’en croire, ces trois pays disposent d’énormes potentialités économiques, et avec les efforts des trois gouvernements, ces localités pourront amorcer un véritable développement au profit de leurs populations respectives. Ainsi, des projets structurants dans les domaines de l’agrobusiness, l’agro-industrie, le transport, la communication verront bientôt le jour à la faveur de cette zone économique spéciale communément appelé «Triangle du balafon».

Ainsi, ce 14 mai prochain, les Premiers ministres burkinabè, malien et ivoirien procéderont à la signature de la déclaration d’engagement, pour matérialiser le démarrage effectif de ce projet sous régional.

A noter que ce projet sous régional bénéficie du soutien de l’Union économique et monétaire ouest africaine et devra servir de modèle pour l’ensemble de l’union.

Il importe de retenir qu’une zone économique spéciale (ZES) est une région géographique dans laquelle les lois économiques sont plus libérales, c’est-à-dire plus avantageuses pour les entreprises, que celles pratiquées dans le reste du pays. Ce dispositif qui offre une combinaison d’incitations fiscales, de droits de douanes favorables, des procédures douanières simplifiées et réglementations limitées a retenu l’attention de nombreux États. En 2014, trois pays sur quatre avaient au moins une ZES. Aujourd’hui, le monde compte environ 4 300 ZES. Lorsqu’un gouvernement crée une ZES, c’est dans le but d’attirer les investissements étrangers, la création d’emplois et surtout l’amélioration de la technologie et de la gestion. Pour cela, il met en place des mesures permettant aux entreprises de voir leurs coûts d’investissement, de financement et d’exploitation notablement réduits par rapport à un environnement économique classique. Ces mesures incitatives sont le plus souvent des réductions ou exonérations fiscales temporaires, mais peuvent aussi être des aides directes comme les subventions à l’installation ; par exemple d’une prime à l’investissement, fourniture de terrains et de locaux à prix réduit. La première zone économique spéciale moderne fut établie à l’aéroport de Shannon en 1959.

Malgré leur popularité, les ZES sont souvent un échec. Ainsi, l’Inde a des centaines de ZES qui n’ont jamais décollé, y compris plus de 60 dans l’État du Mahārāshtra. Parmi les premières zones économiques spéciales, les plus célèbres sont celles créées en République populaire de Chine sous le gouvernement de Deng Xiaoping au début des années 1980. La ZES chinoise ayant remporté le plus de succès en Chine est celle de Shenzhen, à l’origine simple village, devenue en une vingtaine d’années une ville de plus de dix millions d’habitants. Shenzhen ayant attiré des milliers d’investisseurs étrangers, des politiques similaires ont été menées dans d’autres territoires de Chine.

Compte tenu de l’interface complexe entre les ZES et autres zones de développement, il est difficile d’isoler l’impact des ZES, bien que la Banque mondiale estimait qu’en 2007, les cinq zones franche d’origine ont contribué à au moins 21,8 % du PIB. À l’époque, c’était une façon d’expérimenter les réformes économiques que les dirigeants chinois avaient peur de déployer à l’échelle nationale en une seule fois.  La première génération de ZES chinoises fut centrée sur la fabrication et l’exportation de produits standards, tels que les vêtements de prêt à porter, les chaussures de sport. Ces ZES de première génération étaient toutes situées sur le littoral pour faciliter le transport des matières premières et ainsi les exportations de produits finis.

Alors, vivement une bonne application des règles au sein de cette zone économique spéciale pour une vraie intégration au profit du développement des zones concernées.

Dieudonné Tembely

tembely@journalinfosept.com

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