Les membres de l’Alliance 2015 présents au Mali (Welthungerhilfe et Acted) et Helvetas ont présenté le jeudi 03 mars 2015 au grand hôtel Azalaï de Bamako, le rapport 2015 de l’indice de la faim dans le monde (Global Hunger Index) sur le thème « conflits armés et le défi de la faim : études de cas du Mali et du Sud-Soudan ».
L’Alliance 2015 est un réseau stratégique réunissant 8 organisations non gouvernementales européennes engagées dans des actions humanitaires et d’aide au développement : Acted (France), Cesvi (Italie), ConcernWorldwide (Irlande), Hivos (Pays-Bas), Ibis (Danemark), People in Need (République Tchèque) et Welthungerhilfe (Allemagne).
Le rapport a été produit par Welthungerhilfe, Concern Worldwide et l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI). A sa présentation, étaient présents trois responsables de Welthungerhilfe, le directeur régional, Bernd Schenk, le directeur exécutif chargé de programmes, Mathias Mogge, le coordinateur national, Thierno Diallo , la directrice pays d’Acted, Emily Beadle, et le coordinateur de Molibemo, André Kananbaye.
Le partenariat entre ces organisations vise à accroître l’impact du rapport en matière de réduction de la pauvreté et de réponse humanitaire et à inspirer les politiques liées au développement et à l’aide humanitaire en Europe.
L’indice de la faim dans le monde est un outil statistique permettant de mesurer et de suivre de manière détaillée l’évolution de la faim dans le monde, pays par pays et région par région.
L’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) calcule l’indice de la faim tous les ans afin d’évaluer les progrès ou reculs enregistrés dans la lutte contre la faim.
Le rapport établit que le travail se heurte à plusieurs difficultés caractéristiques des États dits « fragiles » : faible gouvernance, crises prolongées, risques environnementaux cycliques, insécurité, infrastructures sous-développées et fragilité de la société civile, dans le cas du Soudan du Sud.
Le rapport constate que malgré les progrès considérables faits dans notre pays dans la réduction de la dénutrition, un tiers des enfants de moins de cinq ans souffre encore de retard de croissance. Les sécheresses récurrentes et la crise qui a éclaté en 2012 ont fragilisé la situation alimentaire dans notre pays.
Le Soudan du Sud fait, lui, face à une nouvelle crise alimentaire causée par divers facteurs que sont les pluies tardives, les conséquences du conflit, l’abandon des cultures du fait des déplacements, l’interruption du commerce et une inflation galopante.
Du fait de ce triste concours de circonstances, une grande partie de la population est confrontée à un risque de faim extrême. Le rapport note que la population sud-soudanaise subit des conflits armés quasi-permanents depuis les années 1950. Deux périodes de conflits armés particulièrement violents ont ainsi coûté la vie à plus de 2,5 millions de personnes et affecté les moyens d’existence de dizaines de millions d’autres.
Les présentateurs du rapport ont souligné la forte corrélation entre les conflits armés, la faim et l’insécurité alimentaire. Les conflits armés perturbent les systèmes alimentaires, détruisent les moyens de subsistance, déplacent des populations et terrorisent celles qui ne fuient pas. Ces dernières restent inquiètes et incertaines quant à leur sécurité alimentaire.
Mamadou Dolo