Ouverte le lundi 7 février, la réunion des experts a pris fin hier par la signature de documents qui dessinent, peu à peu, les contours de l’interconnexion électrique entre notre pays, celui des «Hommes Intègres» et le Ghana.
A l’ouverture des travaux de cette importante première réunion du Comité Conjoint de mise en œuvre, le DG de EDM-SA, Sékou Alpha Djitèye, a tout d’abord exprimé sa gratitude pour le choix porté sur le Mali. Pour Sékou Alpha Djitèye, «la rencontre de Bamako traduit éloquemment la volonté, dans la prise de conscience par les plus hautes autorités de nos Etats, de l’importance du sujet de l’alimentation en électricité».
La disponibilité énergétique, selon les experts, est effectivement un important facteur du développement durable. Raison pour laquelle, ajoutera le DG de EDM-SA, «l’autosuffisance électrique figure en bonne place parmi les priorités du Programme de Développement Economique et Social (PDES) du Président de la République du Mali, Amadou Toumani Touré».
M. Djitèye de souhaiter que «dans un élan de solidarité, la CEDEAO, à travers le WAPP, œuvre à réunir les conditions de mise en valeur de son immense potentiel dans le domaine de l’énergie». D’où la nécessité d’asseoir un partenariat, pour une exploitation harmonieuse dans l’intérêt des populations africaines qui partagent toutes l’idéal d’intégration. «C’est, à mon humble avis, le sens de la démarche du WAPP, à laquelle nos gouvernements et nos sociétés d’électricité souscrivent parfaitement, pour combler nos déficits au plus vite, pour davantage participer au combat de réduction de la pauvreté, encore pesante sous nos yeux» a-t-il estimé.
En effet, ce projet, dont les études de faisabilité et d’impacts environnementaux ont été approuvées par les ministres en charge de l’électricité des trois pays, lors d’une réunion à Accra en Mars 2010, sous la houlette de l’organisation commune, WAPP, rapproche et renforce le cheminement commun pour relever le défi de satisfaire, à tout instant, les besoins croissants des Etats africains en électricité pour la promotion socio-économique.
Notons que les ministres avaient vivement recommandé la mobilisation des ressources, la préparation des dossiers d’appel d’offres et la création du Comité Conjoint de Mise en Œuvre, dont la réunion de Ouagadougou a consacré la mise en place. Nous reviendrons en détail sur les conclusions des travaux de cette réunion.
Mais, en attendant, il faut reconnaître que les projets d’interconnexion électrique, comme le rappelle toujours le Président ATT, «sont comme des autoroutes par lesquelles les pays sont liées».
rnEt le cas de ce qui existe entre le Mali et la Côte d’Ivoire en est une parfaite illustration. Les travaux de cet ambitieux projet, d’environ 60 milliards de FCFA, se poursuivent normalement. Le projet d’interconnexion des réseaux électriques du Mali et de la Côte d’Ivoire est principalement destiné à assurer la couverture de besoins fortement croissants en énergie électrique des populations, et, aussi, de développer les activités socio-économiques et industrielles de notre pays dans les meilleures conditions de coût et de qualité de service. Sa réalisation, suivi d’autres initiatives similaires, soutiendra les efforts de nos gouvernements en matière de promotion et de développement du secteur de l’électricité dans nos pays, selon ses concepteurs.
Les trois entreprises indiennes Angelic international limited (AIL), KEC international limited (KEC) et Mohan energy corporation pvt limited (MEC), en charge de la construction des installations (postes de transformateurs et autres lignes électriques), sont à un stade avancé dans la plantation des 1456 poteaux nécessaires, pour jalonner les 523,5 km qui séparent Ferkessédougou (Côte d’Ivoire) de Ségou (Mali), en passant par Zégoua, Sikasso et Koutiala. Globalement, le projet d’interconnexion consiste à construire entre nos deux pays une ligne électrique à haute tension (225 kV) de Ferkessédougou à Ségou et à implanter deux nouveaux postes de transformation 225/33/15 kV à Sikasso et à Koutiala. L’extension des postes de Ferkessédougou et de Ségou constitue l’autre composante du projet. L’enveloppe financière globale dégagée pour le projet s’élève à un peu plus de 140 milliards de FCFA. Elle est cofinancée par notre pays, à travers la Banque islamique de développement et du commerce (13,5 milliards de Fcfa), la Banque Ouest Africaine de développement (12,5 milliards de Fcfa) et l’Inde, à hauteur de 49,95 milliards de FCFA.
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rnPaul Mben
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