En 2010, les actifs générés par les banques et les assurances islamiques dans le monde sont de l’ordre de 1000 milliards de dollars avec un taux de croissance de 10 à 15 %. Le Mali à travers la financière islamique pour le développement (FID) veut accéder à ces ressources financières afin de booster son économie. C’est dans cette optique qu’un séminaire sera organisé les 16 et 17 avril 2011 à Bamako.
Parce que l’argent n’est pas une marchandise, ni un actif de valeur intrinsèque, la finance islamique refuse de donner ou de recevoir un taux de rendement fixé ou prédéterminé sur une transaction financière. En un mot elle se base sur les principes de la charia qui combat le taux d’intérêt (Riba). Né dans les années 1970 dans les pays musulmans du Golf et d’Asie, ce concept bancaire alimenté par les ressources financières des institutions de la coopération islamique et la « zakat » des généreux donateurs partage avec ses clients les risques, les pertes et les profits.
A en croire Baba Moulaye Haidara, directeur général de la FID-SA, le rôle de la finance islamique dans le développement de l’économie n’est plus à démontrer, surtout dans un pays comme le nôtre où seuls les fonds souverains permettent de répondre convenablement aux besoins d’investissement exprimés. Il ajoutera que la finance islamique constitue une bouffée d’oxygène pour nos investisseurs nationaux d’autant plus qu’elle offre des services bancaires et produits financiers compatibles avec la loi coranique. C’est pourquoi leur institution, la financière islamique pour le développement(FID), composée de personnalités du monde de la finance et des affaires et des juristes, entend œuvrer pour l’émergence d’une industrie financière islamique au Mali.
Le premier round de cette démarche portera sur l’organisation d’un séminaire sur l’initiation et la formation à la finance publique dont l’ouverture officielle sera faite le vendredi 15 avril au CICB.
«Aujourd’hui notre pays est à la croisée de la finance publique, c’est pourquoi nous priorisons la formation permettant de disposer de ressources humaines en quantité et en qualité pour la culture de l’industrie financière islamique dans les milieux d’affaires et des décideurs », a souligné Baba Moulaye Haidara. Avant d’indiquer que le séminaire de Bamako sera animé par le président du conseil français de la finance islamique(Coffis), le Pr. Mohamed Nouri.
A noter que la conférence de presse organisée en prélude à ce séminaire était animée en plus du DG de la FID S-A, par Mamadou Baba Sylla (PCA) et Me Harouna Touré, conseiller juridique à la FID.S.A.
Moustapha Diawara
