Infrastructure routière : Le pont de l’amitié Mali-Chine inauguré

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Le 3e pont de Bamako est déjà ouvert à la circulation. Il a été officiellement inauguré le jeudi 22 septembre dernier par le président de la République, Amadou Toumani Touré, en présence des membres du gouvernement et du ministre chinois du Commerce, Yu  Jian Hua, représentant le président de la République populaire de Chine, Hu Jintao.

 

Ce gigantesque ouvrage baptisé du nom de pont de l’amitié Mali-Chine a coûté à l’Etat chinois la bagatelle de 30 milliards de F CFA, non remboursable.

 Le président de la République, Amadou Toumani Touré ne pouvait qu’être heureux en inaugurant ce jeudi 22 septembre 2011 date anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance. Cette joie s’expliquait par le fait que ce don fait par l’Etat chinois représente le plus gros financement jamais réalisé par la Chine en Afrique. Les travaux de cette  infrastructure financée par la République populaire de Chine s’élèvent à hauteur de 30 milliards de F CFA et ont été exécutés par l’entreprise China Gezhouba Group Company Limited (CGGC) en 27 mois, soit avec une avance de 8 mois sur le délai contractuel, initialement fixé en avril 2012.

L’ouvrage est plus long que les Ponts Martyrs et Fadh réunis et comprend : deux échangeurs de longueur 899m et 866m respectivement à Missabougou (rive droite) et à Sotuba (rive gauche) ;  des voies d’accès de 667m ;  un réseau de drainage des eaux de ruissellement  et l’éclairage public du pont et des échangeurs.

Le tablier du pont est de 24 m de large comprenant : une chaussée avec 4 voies de circulation de largeur 3,5 m chacune ; un terre-plein central de séparation de 2,5 m ; deux bordures de séparation de 0,25 m entre véhicules et cycles ;  deux pistes cyclables de 2,50 m chacune  et deux trottoirs de 1,5 m chacun bordés par des garde-corps.

La fiche technique du pont précise aussi que la largeur des échangeurs est de 15 m comprenant : une chaussée de 2 voies de circulation de largeur 3,5 m chacun ;  un terre-plein central de séparation de 1,0 m ; deux pistes cyclables de 2,50 m chacune  et deux trottoirs de 1,0 m chacun.

En somme, le 3ème pont a vocation à assurer une plus grande mobilité des personnes et des biens dans le tissu urbain de la capitale.

Pour le président de la République, Amadou Toumani Touré, l’histoire de ce pont est un évènement exceptionnel qui réunit deux vieux pays : le Mali et la Chine, toujours attachés aux symboles. A preuve, il a rappelé que la proclamation de notre indépendance est aussi intervenue un jeudi 22 septembre 1960. Selon le chef de l’Etat, ce pont à une histoire qui remonte au samedi 04 novembre 2006 lors du premier Sommet Chine-Afrique où ATT a formué le vœu d’avoir un troisième pour la capitale de notre pays. La franchise du ton du demandeur n’a pu laisser insensible le président chinois qui a réagi à travers son ambassadeur au Mali en donnant son accord de principe pour la construction d’un pont grandeur nature, mais avec la précision qu’il sera un don.

 

 

Historique d’une amitié

Dans son allocution, le président ATT a évoqué le caractère historique de l’amitié Sino-malienne en rappelant que la première visite d’un président malien (Modibo Keïta) en Chine date de novembre 1954. D’autres visites présidentielles suivront plus tard dans le pays du soleil levant : en 20 ans, le président Moussa Traoré a en fait quatre, le président Alpha Oumar Konaré a en fait deux et ATT a-quant à lui- fait trois.

Sur le plan économique, il a ajouté que ce partenariat bilatéral a fait beaucoup de chemins, notamment la construction de l’Autoroute Bamako-Ségou dont les travaux débuteront dans deux semaines, l’Hôpital du Mali à Yirimadio (inauguré le 23 septembre 2010), les Tanneries du Mali (Tamali), l’usine de sucre (Sukala), l’usine Malienne des Produits pharmaceutiques (UMPP)… Sans oublier le stade 26-Mars à Bamako, ceux de Ségou, Sikasso, Mopti et Kayes, Bougouni, Koutiala et San, le nouveau Secrétariat général de la Présidence de la République….

Pour sa part, le ministre de l’Equipement et des Transports, Ahmed Diané Séméga, a souligné que c’est dans le but d’assurer une plus grande mobilité des personnes et des biens que  ce 3e pont est relié aux routes nationales RN6 (route de Ségou) et RN 27 (route de Koulikoro) par une voie aménagée en deux fois deux voies ayant les mêmes caractéristiques que les voies d’accès. Selon le ministre Séméga, les travaux du 3e pont ont permis la création de 1025 emplois dont 845 emplois journaliers occupés par des citoyens maliens et 180 emplois par des citoyens Chinois.

Quant au ministre Chinois du Commerce, Yu  Jian Hua représentant le président chinois, il a rappelé que l’ouvrage offert par son pays est la plus grosse infrastructure jamais réalisée par la Chine dans un pays d’Afrique. Il a notamment ajouté qu’il permettra de renforcer davantage l’amitié entre les deux pays.

 

Rappelons que la fin de la cérémonie a été marquée par la remise des médailles aux personnes qui se sont distinguées lors des travaux, notamment les ingénieurs des travaux, le ministre de l’Equipement et des Transports, le ministre Chinois du commerce, à l’entreprise China Gezhouba Group Company Limited (CGGC). 

 

 

Oumar Camara    

 

 

LE MINISTRE HAMED DIANE SEMEGA DECORE

La récompense du mérite

En marge de l’inauguration du 3e pont, ATT a décidé de décorer des personnes dont les contributions ont été déterminantes pour la construction de l’imposant édifice. C’est logiquement que le ministre de l’Equipement et des Transports, reconnu par tous comme un infatigable bosseur, a été élevé au grade de commandeur par le président de la République qui récompense ainsi son mérite qui reste celui de participer à la construction d’un Mali moderne.

 

 

Mécontents d’être ignorés :

 

Des habitants de Missabougou s’en prennent aux installations du tout-nouveau pont

 

Les habitants de Missabougou, quartier traversé par les voies d’accès du troisième Pont de Bamako, n’étaient pas contents du fait d’avoir été ignorés lors de la cérémonie d’inauguration. Certains l’ont fait savoir par des actes de vandalisme à l’encontre des installations du nouveau pont.

 

« ATT gâche la fête ! », murmurent les habitants de Missabougou. Ce jeudi, 22 septembre, tôt le matin hommes, femmes et jeunes étaient sortis nombreux pour dire merci à ATT pour l’ouverture du 3e pont de Bamako. Mais, ils n’ont malheureusement pu voir le chef de l’Etat qui, au lieu d’un bain de foule à Missabougou, avait fait un demi-tour sur le pont. Chose qui n’a été du goût des habitants qui crient à une injustice de la part d’ATT.     

 

« On a été humilié, ce mépris du président de la République Amadou Toumani Touré, face à la population de Missabougou et Yirimadio restera dans les anales de l’histoire. Cette cérémonie devrait être une occasion pour réconcilier les victimes c’est-à-dire les riverains déplacés par les autorités. Hélas, ATT ne nous a même pas considérés. C’est tout ce qu’on attendait de lui. Mais en nous voyant la délégation nous a déviés, aggravant, ainsi notre souffrance sachant que la pose de la première pierre de ce pont a été une erreur.  Le tout a été fait à Sotuba au mépris de Missabougou.

« Ce que ATT, nous fait ne nous à pas du tout plus », s’indigne le Dr. Adam N. Traoré de l’Union des jeunes musulmans du Mali, même son de cloche pour Mme Doucouré Koniba Sanogo, présidente de la Cafo. Face à ce comportement du président, certaines personnes n’ont pas hésité à s’attaquer à ces  nouvelles installations (lampadaires, jeux de lumières, les drapeaux). N’eut été l’intervention des forces de l’ordre la fête de l’inauguration se serait transformée en casse à Missabougou. Le maire de la Commune VI, Souleymane Dagnon, qui a échappé belle à la vindicte populaire, ne dira peut-être pas le contraire.

Aliou Badara Diarra

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