Le Président de la République, Amadou Toumani Touré, a présidé vendredi dernier la 9e session plénière du Groupe pilote sur les financements innovants pour le développement. Les travaux de cette réunion se sont achevés samedi, sous la présidence du ministre de l’Economie et des Finances. Au cours de la cérémonie de clôture, le ministre français chargé de la Coopération a profité de cette tribune pour tirer la sonnette d’alarme en ce qui concerne les possibilités de financement du développement, et notamment l’aide publique au développement (APD).
Cette grande rencontre a enregistré la présence du Secrétaire permanent du Groupe pilote sur les financements innovants et des représentants des 63 pays membres. Au sortir de la rencontre, notre pays a passé le témoin à l’Espagne pour la présidence du groupe.
A l’ouverture des travaux, le Président de la République avait rappelé les Objectifs du Millénaire pour le Développement. A ses yeux, ceux-ci permettront d’impulser le progrès des pays africains. Selon ATT, à la naissance de ce projet, il était convaincu que c’était une bonne idée. Mais aujourd’hui, certes l’Afrique a réalisé des progrès, mais ils sont fragiles, à cause de plusieurs contingences.
A la clôture de la session, le ministre français chargé de la Coopération, Henri de Raincourt a expliqué que l’aide publique ne suffira pas pour répondre aux enjeux du 21e siècle. Selon lui, le statu quo n’est plus permis, tant des besoins nouveaux se manifestent. C’est pourquoi il pense le monde entier se doit d’inventer de nouvelles sources de financements. A son entendement, ces nouvelles pistes ne doivent pas avoir vocation à suppléer le système actuel, mais le compléter. «Nous avons tenu des promesses, nous devons aussi faire des promesses», a-t-il dit. La France s’est engagée à rester aux côtés du Groupe pilote, au moment où elle assure la présidence du G20.
La rencontre a été sanctionnée par une déclaration, appelée Déclaration de Bamako. Il en ressort qu’en cinq ans les financements innovants du développement ont permis de lever plus de cinq milliards de dollars. La Déclaration ajoute aussi que, reconnus comme une partie de la solution pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, ils permettent aux activités qui ont le plus bénéficié de la mondialisation de contribuer à un monde plus solidaire.
Le thème des financements innovants a conquis les enceintes internationales. En témoigne leur évocation par les Nations Unies, l’UA, l’UE, le G8 et le G20, entre autres, qui leur accordent une importance majeure. La Déclaration de Bamako souligne également que ces financements innovants fournissent une meilleure prévisibilité de l’aide, de manière à financer sans risques des besoins vitaux de long terme, en matière de sécurité alimentaire, de santé ou d’éducation, par exemple.
Il faut rappeler qu’ils s’appuient sur divers mécanismes, que des pays de niveau de développement très différents ont choisi de mettre en place: des garanties d’emprunt, des mécanismes de marché, des micro taxes, des contributions citoyennes, des mécanismes de loterie ou des modes de gestion de la dette.
Ils sont une contribution légitime des activités qui ont bénéficié de la mondialisation, corrigent certaines externalités négatives et innovent à la fois dans la recherche de ressources et la dépense, en vue d’améliorer sans cesse l’efficacité de l’aide.
Fort des 63 pays qui le composent, et des organisations internationales, ONGs et Fondations associées à ses travaux, le Groupe pilote sur les financements innovants a conduit des réflexions sur ces nouvelles ressources, échangeant expertise et bonnes pratiques, en vue d’identifier de nouvelles pistes et de densifier l’activité internationale en faveur du développement. Il propose des solutions pionnières pour concrétiser les avancées que la communauté internationale appelle de ses voeux concernant les OMD.
Youssouf Diallo
