Grandes actions de développement : Ce que fait la Fondation Aga Khan dans la Région de Mopti

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Fondation Aga Khan
La maternité rurale construite à Youré

Implanté en 2007 dans la cinquième région du Mali, le Réseau Aga Khan pour le développement sous la direction de Son Altesse l’Aga Khan, œuvrant principalement dans les régions les plus pauvres d’Asie et de l’Afrique (initiative contemporaine de l’imamat ismaili),  a largement mis en œuvre son gigantesque programme de développement coordonné. Un programme axé sur l’éducation, la santé, le développement agricole et le renforcement de la société civile.   Il faut aussi noter qu’en dehors de son programme de développement coordonné dans les Cercles de Djenné et Mopti (PDCRM), AKF opère également à l’échelle nationale dans les domaines de la santé et de la société civile. Reportage.

Bamako-16/11/2015- Dans la région de Mopti où l’immensité du territoire explique les disparités entre bourgades situées en surplomb du long d’un relief accidenté, offrant peu de chance à l’exploitation d’un sol quasi infertile, le tout accentué de la rareté des pluies et des cours d’eau, c’est un véritable enfer pour les populations qui y vivent. Ces populations à majorité analphabètes ont quotidiennement du mal à relier les deux bouts tellement « la vie est dure ici », commente un paysan sans sous de Dio, un petit village situé à une trentaine de kilomètres de Sevaré. Tout y est difficile, certes, mais c’est ici que le Réseau Aga s’efforce jour et nuit à aider des communautés défavorisées à connaitre un cadre de vie de mieux en mieux décent à travers des réalisations pas tout à fait exhaustives,  mais absolument gigantesques et tangibles à long terme.

A Mopti-Sevaré ville (chef-lieu de la Région) aussi, comme au Burkina en passant par la Côte d’Ivoire, le réseau a longtemps implanté sa filiale financière (PAMF) permettant aux ruraux d’emprunter des sous pour investir dans diverses activités de développement. Car l’objectif principal est de réduire la pauvreté, la vulnérabilité des plus démunis, ainsi que l’exclusion économique et sociale.

Le hangard de Cantine en construction à Sio
Le hangard de Cantine en construction à Sio

Fortement engagé dans l’éducation dans la région de Mopti à travers son programme, le Réseau Aga Khan s’est donné comme pari d’y appuyer l’amélioration des conditions d’études en facilitant aux enfants, l’accès à une éducation de qualité dans les villages partenaires tout en développant un programme d’alphabétisation. Cette vision consiste à promouvoir le développement de la petite enfance à travers le renforcement des capacités des animatrices des centres d’éducation et l’amélioration des connaissances des parents et des communautés sur les enjeux de cette étape de la vie d’une personne. Toujours dans ce volet, en plus des écoles construites, plusieurs formations continues ont été effectuées sous l’égide du réseau en faveur des enseignants et des Directeurs d’écoles, ce en parfaite collaboration avec les services régionaux de l’Etat.

« Avec six (6) villages au départ, aujourd’hui, 195 villages de la région sont dans la couverture du programme qui forme aussi des adultes dans l’apprentissage des langues nationales », se réjouit l’infatigable Zana Koné, Directeur régional du Réseau, chargé de la mise en œuvre du programme.

Effectivement, à Barbé, à quelques encablures de Sevaré, le réseau Aga Khan a construit un centre de développement de la petite enfance. Ce centre est fréquenté par des enfants de trois (3) à six (6) ans, encadrés par des mères éducatrices, relevant de la communauté et prises en charge par elle.

En ce matin de vendredi 13 novembre 2015, quatre-vingt-neuf garçons et quatre-vingt-sept filles  du village de Barbé s’y côtoient. Ils sont dotés en vivre à travers une cantine alimentée par le Réseau sous la supervision d’un comité de gestion local. Cependant, à deux pas du hangar qui sert jusqu’ici de local pour les tout-petits, avec la fondation Organe Mali, le Réseau Aga Khan a pu construire un centre de qualité pour les enfants de Barbé. Et l’unique souci constaté est lié au non-paiement par certains parents de la cotisation mensuelle fixée à deux cent cinquante (250) FCFA par enfant. Mais, « ce n’est pas une raison de les chasser », précise Aminata Sango, Agent de développement basée à Sevaré.

La fondation Aga Khan dont le programme régional veille aussi à soutenir le renforcement de la société civile, le fait par le soutien à la démocratie participative, concrétisé par le renforcement de la participation des citoyens à la prise des décisions sur les sujets les concernant. C’est pourquoi, le programme de développement coordonné de la région de Mopti a mis en place et accompagne des organisations villageoises pour l’appropriation par des leaders communautaires d’initiatives de développement et d’amélioration des conditions de vies et des comités.  A cet effet, depuis quatre ans, à Sokoura (une commune rurale du Cercle de Mopti), sous l’initiative d’Aga Khan, à chaque fin d’année, se tient à la mairie, à la présence du Maire, la séance annuelle de restitution publique de la gestion de la Mairie. Ce fut également le cas en ce vendredi 13 novembre 2015 où il était question du budget annuelle de la mairie (les réalisations, les dépenses…).

« Depuis quatre (4) ans, la fondation Aga Khan intervient dans notre circonscription dans le domaine de l’éducation, la santé et le renforcement des capacités, puis dans les domaine comme l’agriculture et l’élevage » explique Zeyni Kane Diallo, le  Maire de Sokoura. Avant d’ajouter : « Nous avons vu des dispensaires construits et équipés. Cela fait de nous la première commune dans le Cercle de Mopti grâce aux œuvres d’Aga Khan. En termes de Gouvernance, nous sommes en train de faire la restitution de l’année 2014, notamment les réalisations faites durant l’année dont une part importante par la Fondation Aga Khan. Nous avons en cette même année, bénéficié de quarante (40) ateliers de formation ayant consisté à former les chefs de villages, les conseils communaux et les associations. La fondation Aga Khan est donc notre premier partenaire.»

A l’Est de Mopti, vers la route menant au pays dogon, se trouve le village de Saréma. Là aussi, les actions du Réseau Aga Khan ont fait tache d’huile à travers un financement à hauteur de neuf cent (900) millions FCFA, ayant permis de réaliser huit (8) hangars de cantines, trente et six (36) salles de classes dans douze (12) écoles.

« Le Réseau Aga Khan intervient dans trois (3) de nos Centre d’Animation Pédagogique (cap), Djenné, Mopti et Sevaré, témoigne M. Yanogo Dombou, point focal de l’Académie d’Enseignement de Mopti auprès de la Fondation Aga Khan, qui ajoute. Avec les infrastructures et les efforts du Réseau Aga Khan, nous constatons l’amélioration même de la fréquentation scolaire dans notre zone ».

A l’instar de Barbé, le Réseau Aga Khan a également bâti des maternités rurales équipées en médicaments et dotées d’au moins une matrone dans les villages de Dio, Youré, Bangassi et Toumadiama.

Spécifiquement pour ces localités alors en nécessité, la Fondation Aga Khan, à travers son réseau, est parvenue à obtenir le financement desdits projets de maternités rurales de la fondation Orange Mali qui, dans son programme de solidarité, a répondu à l’appel, à l’instar de bien d’autres partenaires d’Aga Khan comme l’USAID, le Fonds Canadien…

« Il s’agit de maternités censées être situées dans des endroits éloignés de centres de santé, justifie Hawa Diallo de la fondation Orange Mali, qui ajoute. Il s’agit surtout du bien-être de la femme et de l’Enfant, tendant à ramener à zéro le taux de mortalité maternelle. Nous avons pour ces raisons, décidé d’accompagner la fondation Aga Khan dans la construction de quinze maternités dans la Région de Mopti sur trois ans. » Notamment, en 2014, quatre (4) maternités sont déjà construites, six(6) d’autres sont en cours pour 2015, et cinq (5) autres pour l’année 2016. Le coût de l’ensemble des réalisations qu’a obtenues Aga Khan pour les populations auprès de la Fondation Orange, est estimé à plus de deux-cents (200) millions FCFA.

Par ailleurs, si Orange s’occupe de ce qui concerne la construction après identification par Aga Khan, c’est encore Aga Khan qui s’en charge de la formation des Agents et des Ruraux censés œuvrer au bon fonctionnement de ces maternités rurales.

De Barbé à Sio, en passant par Youré, Bangassi et Toumadiama, le constat reste malheureusement le même : « Il n’y a pas d’eau », se lamentent les habitants.

Même doté d’écoles et de maternités dont certaines ont servi de lieu d’accouchement pour plusieurs femmes déjà, les populations rurales qui se sont débrouillées à ériger des clôtures en banco autour de ces infrastructures, restent toujours en besoin, car le manque d’eau lui, est criard.

« Nous ne saurons comment remercier la Fondation Aga Khan pour avoir pensé à nous en nous offrant une maternité, commente Ibrahim Couliblay Chef de village de Toumadiama. Nous les remercions et demandons à Dieu de leur accroitre les moyens pour qu’ils pensent à partout où il y a besoin. Mais, ce que nous leur sollicitions une fois de plus est de songer, dans leurs programmes à venir, à nous offrir un forage puisque nous n’avons pas d’eau. » Toutefois, des responsables de la Fondation Aga Khan à ceux d’orange sur place, les soucis sont pris en compte et pourraient, dans un éventuel programme, se voir comblés. Les partenaires sont vivement conviés et sollicités pour venir en secours à ces populations en difficultés.

Concernant le développement agricole, les maraîchers rencontrés à Madiama, à Sofara et à Bounguel, ne cachent pas leur joie. Pour eux, les formations et conseils constants des Agents spécialisés de la Fondation Aga Khan en leur faveur, en plus de semences et engrais qui leur ont été gratuitement offerts ont changé la situation. « Nous avons doublé nos productions depuis qu’Aga Khan est là », témoigne M. Tangara, producteur semencier à Sofara où sont produits le sorgho, le maïs, les arachides…

Village pris en exemple à côtés d’autant d’autres, Bounguel sur les bords de la route Bamako-Sevaré, est un village pas comme beaucoup d’autres au Mali. Et pour cause. Ici, des hectares de terres cultivables ont été octroyés aux femmes du village pour développer l’agriculture.

Ainsi, les femmes à la tâche, s’occupent de la semence, de l’arrosage des terres qu’elles doivent mettre en valeur pour transformer leur propre cadre de vie.  Et quoique les hommes les aient aidées à cultiver leurs champs, ces femmes s’accordent à dire que désormais, « nous pouvons faire tout ce que les hommes peuvent faire ». Alors, elles s’occupent de la récolte du riz, des arachides et du haricot qu’elles emballent dans des sacs pour être destinés au marché ou à  la consommation locale.

Grâce à ce qu’elles gagnent comme revenus, ces femmes du village de Bounguel ont mis en place une sorte de mini-caisse d’épargne et de crédit leur permettant de voler au secours par prêt accordé à tout habitant dans le besoin, et cela sans intérêt.

En outre, de ces bénéfices qu’elles obtiennent de leurs terres, les femmes de Bounguel financent en bonne partie, l’approvisionnement de leurs enfants en vivres au sein des cantines scolaires du village. Singulièrement « la scolarisation des filles nous tient beaucoup car nous ne voulons pas que nos filles tombent dans les mêmes erreurs que nous », a déclaré Fanta, une champêtre de Bounguel.

Avec une autosuffisance alimentaire confirmée, les femmes paysannes de Bounguel ont décidé de ramener entre habitants, le prix du sac de riz à 12.500 FCFA au lieu de 15.000 FCFCA.

A la question de savoir comment ces populations qui participent sans distinction de sexe au développement local, voire régional et national, sont parvenus à un tel exploit, une paysanne, membre de l’Organisation villageoise répond : « Nous en sommes là grâce aux différentes formations de producteurs qu’a initiées la Fondation Aga Khan ». Puis, « La Fondation Aga Khan nous a formés sur l’introduction des variétés améliorées des semences, et elle nous a facilité l’accès aux intrants,  commente un paysan en sourire, qui ajoute. Chose qui nous a permis, en plus des démonstrations des techniques agricoles par Aga Khan, de doubler nos productions en riz, en maïs, en Sorgho, en petit mil et en haricot… ».

A suivre en séries sur www.maliweb.net …

Issiaka M Tamboura, de retour de Mopti (maliweb.net)

 

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1 commentaire

  1. Pendant ce temps-là, IBK est en train de voler et de faire des dépenses de prestige.

    Quelle honte !

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