Étude d’évaluation de la conférence des donateurs pour le mali, un handicap majeur : La mobilisation du financement intérieur tarde à se mettre en place

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Le président français entouré des commissaires de l'Union européenne, à Bruxelles
BRUXELLES- François Hollande, au côté du Président de la Commission Européenne Jose Manuel Barroso, a promis une aide financière pour la relance du Mali.
AFP

Le rapport a été présenté le mercredi 18 mars dernier au cours d’une conférence-débat tenue au siège du Groupe de suivi budgétaire sis à l’Hippodrome.

En effet, il ressort de cette étude d’évaluation que le PRED a été le principal cadre de mobilisation des financements pour la relance de notre pays et la réalisation d’activités de développement dans un contexte transitionnel et démocratique. Il s’agissait à travers cette évaluation de s’assurer du respect des engagements de Bruxelles en termes d’appui budgétaire, d’appui aux ONG, de vérifier si le mécanisme de suivi a bien fonctionné ou si le niveau de réalisation des engagements, ont été à la hauteur des attentes des maliens conformément aux 12 thématiques prioritaires. En outre, il fallait aussi voir si les ressources ont contribué à la construction d’une paix durable, à la consolidation d’un Etat démocratique et au développement économique et social en termes d’activités.

Dans sa présentation du rapport, le conférencier Dramane Lassana Traoré a expliqué que la conférence de Bruxelles partait d’un constat simple : « il n’y aura pas eu de sécurité et de stabilité durable sans la démocratie et sans le développement ». Il a fait savoir que les ressources mobilisées devaient permettre au Mali et à ses partenaires d’agir sur les trois côtés du triangle qui sont la sécurité, la démocratie et le développement. Pour lui, la conférence a été une expérience réussie en matière de mobilisation de l’aide extérieure pour le développement socio-économique du Mali. Elle a été également une occasion pour le gouvernement de mobiliser au niveau interne, l’ensemble des acteurs de la société civile et du secteur privé.

Toujours selon le résultat de l’étude, le dispositif de suivi mis en place a permis d’établir régulièrement la situation des décaissements et l’orientation de ces décaissements vers le PRED. L’implication au plus haut niveau a facilité l’obtention des résultats utiles.
M. Traoré a dans sa présentation rappelé que le PRED constituait le seul outil de référence en matière d’aide pour la relance du Mali. C’était sur la base des douze priorités identifiées par le PRED que les donateurs s’étaient engagés à fournir leurs assistances. Mais cette assistance était conditionnée à un certain nombre d’éléments inscrits dans les conclusions de la conférence qui a insisté que le Mali mette l’accent sur un certain nombre de points sans lesquels la relance ne serait pas possible. C’est ainsi que par principe, le gouvernement a privilégié la gestion prioritaire des urgences humanitaires, la paix et la sécurité durant la période du PRED.
Il ressort de cette étude d’évaluation que dans le cadre de la mise en œuvre de ce Plan que 1411 milliards FCFA ont été décaissés. Sur cette somme, 253 milliards ont transité via un autre bailleur public, tel que la Minusma et le PNUD. Ainsi, à l’analyse on constate que 66% des décaissements, soit 937,5 milliards FCFA effectués hors budget. M. Traoré indiquera qu’en 2013 et 2014, le volume d’aide pour l’ensemble des conventions signées par les 29 PTF s’élevait à 2 994 milliards FCFA. Pour tous instruments confondus, il a été mobilisé 1 873 milliards FCFA, soit un taux de 62% du volume de conventions signées. Le budget de l’Etat a reçu 35 % des aides soit 650 milliards FCFA.

Il importe donc d’indiquer que la quote-part du Mali dans le PRED, en ce qui concerne la mobilisation du financement intérieur, soit 1 562 milliards de francs CFA sur 2 849 milliards FCFA de coût total du fonds, tarde à se mettre en place. Pour lui, c’est un handicap majeur de l’évaluation du processus de Bruxelles.
«Les montants mobilisés sont largement supérieurs aux besoins de financement extérieur inscrits dans le PRED. Les décaissements obtenus sont les résultats d’un respect mutuel des engagements pris par le gouvernement et ses partenaires de Bruxelles» a estimé M. Dramane Lassana Traoré.
En vue de capitaliser les acquis et de résoudre les difficultés liées au processus de Bruxelles, M. Traoré recommande d’établir une situation relative au financement intérieur du PRED, de renforcer la chaîne des sanctions en assurant de façon préventive la mise en application stricte des lois du pays. Le conférencier souhaite aussi la mise en place de mécanismes opérationnels aux changements de comportement, l’élaboration d’un référentiel unique de développement qui intégrerait les leçons apprises sur le processus de Bruxelles et qui permettrait de procéder à une évaluation d’impact du PRED afin d’en tirer les leçons dans la perspective d’une approbation du nouveau plan de développement.

Dieudonné Tembely

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