ETAT DE LA NATION : Le Mali, un pays debout, qui travaille et qui avance malgré tout

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          Le récent rapport du PNUD, se basant sur des données recueillies en 2004, année terrible pour le Mali (recherche, crise acridienne, baisse des cours du coton) a classé notre pays parmi les derniers du monde en termes d’IDH ( indice de développement humain). Au même moment où ce rapport était publié, une étude du Fonds Monétaire International (FMI) se basant sur des données de 2006 permet de classer le Mali 38ème sur 52 pays africains en termes de Revenu par habitant (base PIB en dollars PPA 2006) soit 1229 et 15ème  meilleure performance en Afrique en termes d’augmentation en pourcentage par rapport à 2OO1 soit 29%.

            Il faut signaler que le dollar PPA permet de calculer pour chaque pays la parité de pouvoir d’achat qui neutralise les différences de prix entre les pays pour obtenir les meilleures comparaisons. Plus le niveau des prix est faible, plus le taux PPA est fort. Aux Etats Unis, pays de référence, 1 dollar PPA vaut un dollar ; en Guinée et en Gambie il en vaut jusqu’à 6. Alors le Mali avance-t-il ou régresse-t-il comme semblent le clamer les cassandres et adeptes de l’auto flagellation qui n’ont de cesse de discréditer leur propre pays sous prétexte de débat constructif ? Assurément ce pays est debout, il travaille et il avance !

            En effet, si d’indice de développement humain tient compte du BIP il comporte d’autres facteurs qui peuvent être affectés par des événements conjoncturels ou accidentels comme les catastrophes ou les pandémies par exemple, rendant ainsi plus difficile de saisir le dynamisme réel d’un pays sur la durée. A cet égard, pour le cas du Mali la prise en compte des seules données de 2004, année de calamités, est symptomatique de cette difficulté.

            Enfin l’IDH ne tient pas compte de certains facteurs essentiels du développement humain comme le cadre institutionnel ou encore la stabilité politique et sociale du pays concerné. Or il est évident que pour un investisseur potentiel deux facteurs sont incontournables pour la décision : le dynamisme économique et la stabilité politique et sociale. On peut dire sans risque de se tromper que l’IDH est encore incomplet dans ses agrégats.

            Le Revenu par habitant est une donnée concrète, mesurable objectivement ; c’est un indicateur qui permet de mesurer le niveau de vie moyen que procure à un pays la valeur ajoutée produite et comptabilisée par ses habitants en une année. Qui dit valeur ajoutée dit valeur nette de chaque bien et service.

            Le Revenu par habitant est l’indicateur fétiche des économistes, des hommes politiques et des journalistes.

            Le FMI dont ce n’est pas la spécialité met désormais à la disposition du public, sur son site Internet, des données récentes et prospectives sur la plupart des pays dans le monde (181). Connues seulement des professionnels, elles sont mises en ligne à l’occasion de la publication du rapport annuel de l’institution sur l’économie mondiale : « World Economic Outlook » septembre 2006. Cette base de données électroniques brutes permet de faire des calculs et des comparaisons.

                     Il faut ajouter à cela les conclusions de la 5ème revue de l’économie malienne au titre de la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) qui doit s’achever en juin prochain et selon lesquelles de l’avis du FMI, « les perspectives pour 2006, 2007 sont positives » pour le Mali, et la croissance devrait repartir et se situer à 5,9% cette année, après les années 2004, 2005 moroses en raison de la sécheresse et de l’invasion acridienne.

            Tout ceci prouve à suffisance, à partir de sources faibles et incontestables, que le Mali avance et peut encore mieux faire s’il se donnait prioritairement les moyens de se mettre à l’abri des aléas naturels par la prévention (crise acridienne, pandémies, mauvaise pluviométrie, etc…) et aussi surtout s’il faisait de la lutte contre la pauvreté, concept aussi vaste que vague, son cheval de bataille, tout comme la lutte contre les inégalités, (inégalité entre la ville et la compagne, inégalité entre cultivateurs donc producteurs et distributeurs, inégalité entre les hommes et les femmes, inégalité devant le savoir, l’accès aux services sociaux de base, etc.) afin d’assurer à chaque Malien où qu’il se trouve une juste répartition de ce revenu par habitant, afin que chacun dispose d’un minimum social décent.

            Le Mali est d’abord et surtout un pays d’agriculture, d’élevage et de pêche et nous avons la conviction profonde que ces secteurs constituent la seule issue pour ce grand pays en marche. Non ! Le Mali n’est plus sur répondeur ! Les Maliens peuvent être fiers de leur bilan et en avant !

Mamadou DABO

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