Environnement et développement durable : La bonne comptabilité

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En tant que biens économiques, les ressources naturelles doivent être intégrées dans un système comptable pour en faciliter une bonne gestion, efficace et durable.

Le projet Initiative pauvreté et environnement (IPE-Mali) a initié un atelier sous-régional qui se tient depuis mardi à l’hôtel Radisson Blu de Bamako. La rencontre est consacrée à la comptabilité verte ou comptabilité environnementale. La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le ministre de Environnement et de l’Assainissement, Tiémoko Sangaré. C’était en présence du représentant résident adjoint du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Maurice Dewulf, du représentant des partenaires techniques et financiers dans le domaine de l’environnement dans notre pays, des responsables de la société civile et d’ONG intervenant dans le domaine de l’environnement. L’atelier entre dans le cadre des activités d’IPE-Mali. Celles-ci sont concentrées sur le renforcement de la gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles, la réduction de la pauvreté, la croissance économique durable et la mise en oeuvre des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Selon les spécialistes, la comptabilité environnementale apparaît à cet effet comme un système qui permet de répertorier, d’organiser, de gérer et de fournir des données et des informations sur l’environnement, à travers des indicateurs physiques et monétaires. Elle constitue un outil indispensable à la mise en œuvre du concept du développement durable et s’impose à l’heure actuelle, comme un moyen d’assurer la préservation des ressources naturelles. Suite à la dégradation accrue de l’environnement ces dix dernières années, aussi bien au niveau local qu’international, l’évidence s’est imposée que les coûts environnementaux du développement ne sont plus négligeables. D’où, la nécessité de recourir à des instruments spécifiques capables des les mesurer et de les gérer. Aujourd’hui, les approches classiques ont montré leur limite, selon les mêmes spécialistes. En tant que biens économiques, les ressources naturelles doivent être intégrées dans un système comptable pour en faciliter une bonne gestion, efficace et durable.

Dans de nombreux cas, les coûts relatifs à l’environnement, les dépenses nécessaires au maintien du capital des ressources naturelles sont exclus des analyses économiques. Celles-ci étant fondées sur des modèles d’estimation traditionnels alors que de telles études devraient faire l’objet d’une analyse rationnelle qui reposerait sur le principe selon lequel, les ressources naturelles, dans leur contribution à l’économie, sont considérées comme des valeurs rigoureusement comptables. La présente session qui s’adresse à une soixantaine de participants (responsables techniques et décideurs), vise à promouvoir l’utilisation de la comptabilité environnementale dans une perspective de développement durable dans les pays concernés. L’atelier qui s’achève aujourd’hui a permis de définir et de développer la notion de la comptabilité environnementale en terme de concepts, d’approches et d’outils, en expliquant ses liens avec le principe du développement durable.

Les hypothèses de base sur lesquelles repose la notion de la comptabilité environnementale et les outils variables qui entrent en jeu dans son utilisation ont été présentés et développés. Des exercices pratiques de démonstration et d’internationalisation ont été conduits. Les participants seront amenés à formuler des recommandations à effet immédiat sur l’introduction de la comptabilité environnementale dans les activités. Et à identifier le rôle de chacun dans la concrétisation de ces recommandations et établir un plan d’action de mise en oeuvre. La session de formation est aussi destinée à renforcer les capacités des participants sur les défis émergents dans le cadre du développement durable. Ils se sont sans doute appropriés l’utilisation de la comptabilité environnementale en tant qu’approche et outil de gestion. Le processus de budgétisation publique pour la prise en compte des liens pauvreté et environnement dans le Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP), l’intégration de l’environnement dans les statistiques afin d’améliorer leur visibilité et leur contribution au développement économique, étaient d’autres sujets au menu.

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