Le projet d’étude portant sur la gestion des fonds des postes de péage au Mali de l’ONG Mirau, présenté hier au siège du Groupe de suivi budgétaire, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de son programme “projet pour le renforcement de la redevabilité sociale”, financé par l’ambassade du Royaume du Danemark.
Il vise à renforcer la pratique de la redevabilité sociale à travers le renforcement des capacités des acteurs de la société civile, des élus et des agents de l’Etat et à promouvoir la gouvernance, la transparence, la participation de la société civile dans le suivi des politiques de développement pour la réduction de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie des populations au Mali.
Le secrétaire général du Mirau, Arouna Koné, a indiqué que la problématique de la gouvernance constitue un enjeu majeur pour le développement. Selon lui, cette gouvernance ne saurait être effective sans une implication active des organisations de la société civile. C’est pourquoi, dira-t-il, le Mirau a initié cette étude sur le secteur routier.
Avec l’engagement des acteurs, le Mali est doté d’un important patrimoine routier de plus de 22 700 km. Ce patrimoine représente un capital qu’il faut absolument préserver par un entretien normal et régulier. Et beaucoup de réformes furent instituées dans le cadre de la décentralisation en vue d’améliorer les conditions de gestion des derniers publics, mais le constat reste amer, a fait savoir le secrétaire général Arouna Koné.
Le consultant du Mirau, Assane Koné a fait remarquer que cette étude sera un outil pour informer les citoyens afin qu’ils puissent s’approprier la gestion des fonds de péage et de l’entretien des routes au Mali. “L’étude a été réalisée à Bamako. Elle couvre l’ensemble des postes de péage au Mali”, a-t-il expliqué.
Selon le consultant, les ressources mobilisées par le péage, estimées à 2,5 milliards de F CFA par an, constituent une goutte d’eau dans l’entretien routier au Mali. Alors que l’Autorité routière/Fonds d’entretien routier exprime un besoin de 50 milliards de F CFA par an pour faire l’entretien des routes. Mais, le budget disponible aujourd’hui à l’Autorité routière est d’environ 22 milliards de FCFA.
“Les recettes collectées au niveau d’un poste se répartissent comme suit : 90 % destinés à l’entretien routier, 7 % constituant une provision pour assurer la maintenance et le renouvellement des équipements du poste et 3 % pour appuyer les efforts de développement de la collectivité locale qui abrite le poste…”
M. Koné a aussi fait des recommandations pour éviter les fraudes au niveau des péages dont l’étude a permis aux acteurs de se faire une idée.
Bréhima Sogoba