Pour une petite panne due à une défaillance de joints, le réseau d’électrification d’Hamdallahi ne fonctionne pas depuis deux semaines. Pis, les abonnés ne semblent pas se soucier du paiement régulier des factures qui ne cessent de s’entasser. D’où des menaces de disparition d’un réseau qui date d’à peine une année.
Le réseau d’électrification rurale d’Hamdallahi, financé par la Banque mondiale à travers le projet énergie domestique et accès aux services de base en milieu rural (PEDASB) et exécuté par l’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et de l’électrification rurale (Amader) à hauteur de 300 millions de F CFA connaît des difficultés de fonctionnement. Et pourtant, cet investissement colossal ne date que de juin 2006.
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A l’origine, des problèmes de gestion et des petites pannes du générateur qui ont provoqué la coupure de l’électricité pendant deux semaines. C’est le constat amer qu’a fait, lundi, la caravane de presse de la Banque mondiale conduite par son chargé à la communication Moussa Diarra. Si les villageois sont unanimes sur l’importance de l’électricité, sa gestion se révèle être un véritable casse-tête chinois.
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Selon les chiffres fournis par l’agent de suivi de l’Amader, « de 151 ampoules prises par les abonnés, le réseau ne dessert que 126 ampoules. Au départ, c’est tout le village qui était éclairé parce que la majorité croyait que c’était gratuit. Avec le temps, les factures ont commencé à s’entasser. Nous avons alors procédé à des suppressions. Et certains, pour échapper au paiement des factures se lancent dans le nomadisme », regrette-t-il.
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Contrairement aux autres localités bénéficiaires de cette aubaine, Hamdallahi a le plus bas prix de l’électricité, soit 750 F par ampoule et 750 F par prise. A Yorosso par exemple, les abonnés payent pour le même service respectivement 1500 F et 3500 F par mois. En plus de l’électrification des concessions, le village d’Hamdallahi dispose de 46 lampadaires. Toutes choses qui ont donné un nouveau visage à cette localité dont l’activité principale est l’agriculture et la lecture du saint Coran.
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Selon le président du comité d’électrification, Mahamoud Abderamane Bâ, l’électrification du village, même s’il y a des difficultés, a donné une nouvelle allure aux populations. « Personne ne croyait à l’électrification d’un petit village comme le nôtre. Auparavant, on achetait chaque soir 50 F de pétrole pour nos lampes. Ça, c’est un mauvais souvenir aujourd’hui. Avec l’éclairage public, nous avons moins de reptiles et moins de moustiques », dit-il avant d’ajouter qu’« avec l’électrification de notre village, nous avons reçu plus de 30 personnes qui veulent s’installer ici. Le village grossit de jour en jour avec de nouvelles constructions ».
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Seulement, de nombreux demandeurs ont des appréhensions sur l’avenir de ce réseau d’électrification et sur le problème d’eau qui est une grosse épine dans ce village où un baril d’eau se vend à 250 F CFA à 1,5 km d’Hamdallahi.
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Sidiki Y. Dembélé
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