Direction générale de Kafo Jiginew : David Dao succède à Alou Sidibé

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siège Kafo jiginew Bamako
siège Kafo jiginew Bamako

Transportée dans la capitale de l’or blanc à Koutiala, la 60ème session du Conseil d’Administration de la Caisse Kofo Jiginew, tenue le mardi 24 décembre 2013, marquera certainement un grand tournant dans la vie de cette institution financière. En effet, après 20 ans de dignes et loyaux services à la tête de Kafo Jiginew, le Directeur général, Alou Sidibé, a été remplacé par son adjoint David Dao.

 

 

Au cours des travaux de ladite session, les membres du Conseil  d’administration ont eu à débattre et à examiner les points portant sur la présentation des comptes de l’exercice arrêtés au 31 décembre 2013, ainsi que l’état financier de l’Union et du Réseau Kafo Jiginew.

 

 

«2013 s’est bien passée à Kafo Jiginew conformément au plan d’action 2013-2015. Cet exercice a débuté dans des contextes économiques, sociaux et sécuritaires difficiles traversés par notre pays. Kafo Jiginew n’a pas échappé à l’impact de cette crise. Malgré tout nos indicateurs sont à la hausse», a indiqué Alou Sidibé. Avant d’ajouter que leurs ressources ont connu une croissance d’environ 7% en passant de 22,5 milliards de Fcfa à 23,5 milliards de francs Cfa. Au niveau de la distribution de crédits, Kafo Jiginew a octroyé à ses clients plus de 23 milliards. «Le bilan d’exploitation a connu un déséquilibre en 2012 qui l’a beaucoup affecté ; mais nous avons pu sortir la tête de l’eau en 2013. Une chose tout à fait réjouissante», a déclaré le Directeur sortant de Kafo Jiginew.

 

 

«En 2014, Kafo Jiginew compte octroyer aux Maliens plus de 26 milliards et mobiliser auprès de la même population environ 29 milliards, grâce à nos relations avec la BOAD dont le conseil d’administration a décidé d’accorder à Kafo Jiginew plus de 3 milliards 500 millions pour 2014. Ce qui va lui permettre de répondre aux besoins des agriculteurs en zone cotonnière, aussi bien qu’en zone rizicole de Sélingué et de l’Office du Niger», a indiqué M. Sidibé.

 

 

Parti de rien en octobre 1987, Kafo Jiginew compte actuellement 168 guichets, plus de 325 000 sociétaires, 25,5 milliards de francs Cfa de ressources collectées et 35,5 milliards de francs Cfa de total bilan. Les crédits mis en place au cours des 26 ans totalisent plus de 170 milliards de francs Cfa et le niveau des fonds propres de l’institution s’établit à 6,4 milliards de francs Cfa. Au moment où l’institution s’engage dans la modernisation et la professionnalisation accrue de ses services, elle entreprend de jeter un regard rétrospectif sur le parcours effectué afin de mieux poursuivre son chemin.

 

 

Cependant, l’institution, qui se révèle être le plus grand réseau de micro finance du Mali, a été confrontée à de nombreux défis au cours de son parcours. Certains l’ont ébranlée dans son existence. Mais grâce à sa forte capacité basée sur la forte cohésion, une bonne qualité de gouvernance, une bonne gestion de ses ressources, elle a toujours su transcender ses contradictions internes et résister aux menaces externes.

 

 

Il faut noter que le Directeur sortant de Kafo Jiginew, Alou Sidibé, est nommé à la tête de la Confédération des institutions financières de l’Afrique de l’Ouest, qui regroupe cinq pays (Burkina Faso, Sénégal, Togo, Bénin, Mali).

Seyni TOURE

 

 

 

 

Rencontre annuelle de la direction générale et du Conseil d’administration de Kafo Jiginew

 

 

 Les étapes de la délégation régionale à Koutiala, Sikasso, Bougouni, Bamako et Fana

En marge de la 60ème session du Conseil d’administration de Kafo Jiginew, tenue le 24 décembre 2013 à Koutiala, une forte délégation de la direction générale conduite par Karamoko Konaté, président du Conseil d’administration et le Directeur sortant, Alou Sidibé, a sillonné, du 24 au 28 décembre 2013, les délégations régionales  des  cercles de Koutiala, Sikasso, Bougouni, Bamako et Fana.

 

 

Ces rencontres ont permis à la direction générale de Kafo Jiginew ainsi qu’aux 9 membres du Conseil d’administration, de prendre langue directement avec les sociétaires afin de leur parler le langage de la vérité. Cette rencontre annuelle visait à informer et sensibiliser les sociétaires sur le fonctionnement de l’institution financière, ainsi que sur ses objectifs de 2014.

 

 

Au cours de cette tournée, la direction générale a expliqué sa nouvelle philosophie pour atteindre ses objectifs en 2014. Aussi, a-t-elle a profité de l’occasion pour informer les collaborateurs des nouveaux changements intervenus au sein de la société, notamment la nomination de David Dao comme nouveau Dg, ainsi que celle d’Alou Sidibé à la tête de la Confédération des institutions financières de l’Afrique de l’Ouest (CIF).

 

 

Selon Karamoko Konaté, président du Conseil d’administration, la promotion du Directeur sortant est une fierté pour l’institution et l’ensemble des travailleurs de Kafo  Jiginew. À l’en croire, cette promotion démontre le sérieux et l’efficacité de Kafo Jiginew dans le travail bien fait. Parlant de l’historique de l’institution de micro-finance, Alou Sidibé dira que depuis 26 ans, Kafo Jiginew, l’Union des caisses mutuelles d’épargne et de crédit, est au service des populations à revenus modestes du Mali, en vue d’améliorer leurs conditions de vie. Aujourd’hui, les résultats atteints ont assuré à Kafo Jiginew son équilibre financier et opérationnel. L’institution a capitalisé une solide expérience en micro-finance au Mali, aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain.

 

 

Selon nos informations, Kafo Jiginew est l’un des premiers systèmes d’épargne et de crédit à voir le jour au Mali. Elle a été créée en 1987 par les agriculteurs cotonniers du Mali-sud, pour être la banque des paysans. Comme le grenier où le paysan entrepose précieusement ses récoltes pour faire face à d’éventuelles pénuries, la banque paysanne Kafo Jiginew garde en sécurité l’épargne de ses sociétaires, en prévoyance de jours moins heureux. Partout où la forte délégation de Kafo Jiginew est passée, elle a reçu des bénédictions et le soutien de l’ensemble des ses adhérents.

 

 

Il faut noter que Kafo Jiginew, en bamanan, veut dire «Union des greniers». L’institution incarne, depuis son origine, la volonté des paysans et des artisans de maîtriser eux-mêmes leur propre développement.

 

Seyni TOURE

 

Trois questions au nouveau directeur  de Kafo Jiginew

David Dao «Je place mon mandat sous le signe de la continuité»

Quels sont vos sentiments après votre désignation en qualité de nouveau  directeur  de Kafo  Jiginew ?

 

C’est un sentiment de joie et de fierté qui m’anime. En effet, je viens d’arriver à la tête du Kafo Jiginew, grâce au Conseil d’administration. Comme vous le savez bien, je suis directeur adjoint depuis 2006. J’ai intégré la boîte depuis 1989. Le Directeur sortant Alou Sidibé est nommé à la tête de la Confédération des institutions financières de l’Afrique de l’Ouest (CIF) comme directeur général, c’est une grande fierté pour moi  aujourd’hui de lui succéder. Le tout s’est passé dans un climat très convivial. Je suis très comblé. Je remercie le bon Dieu, je remercie les parents, le conseil d’administration pour ce choix. Je remercie aussi mes collègues qui m’ont aidé à accéder à ce poste. Je reconnais que les défis sont énormes.

 

 

Sous quel signe placez-vous votre mandat ?

Je place mon mandat sous le signe de la continuité. Comme vous le savez, je travaille étroitement depuis 1990 avec le Directeur sortant de Kafo Jiginew, Alou Sidibé. Je peux dire que c’est nous qui l’avons construit ensemble. L’on voit le chemin que l’institution a pu réaliser jusqu’à maintenant. Partis de rien en 1987, nous sommes arrivés bien sûr à un résultat très impressionnant aujourd’hui. Ce qui signifie que le chemin que nous avons choisi était un bon chemin. Je compte continuer dans cette voie, tout en me mettant à l’idée que l’environnement a fortement évolué. C’est pourquoi, je pense que nous devons adapter l’institution à son environnement actuel. Ce qui va m’obliger à utiliser la rigueur, mais aussi  une ouverture certaine sur le modernisme. Tout en tenant compte que les sociétaires de Kafo Jiginew ont évolué, alors que la demande devient de plus en  plus forte et diversifiée.

 

 

Quel message avez-vous à lancer aux travailleurs de Kafo Jiginew ?

Je demande leur soutien, j’ai besoin de leur franche collaboration. Qu’ils comprennent que nous travaillons avec l’argent de nos clients. Kafo Jiginew est une institution financière et pour cela elle a besoin d’être sécurisée. Il faut que les travailleurs acceptent de travailler en toute honnêteté, avec rigueur. Comme les gens nous font confiance,  il faut que nous méritions cette confiance, pour que cette institution puisse avancer

 

 

Seyni TOURE

 

Alou Sidibé ancien DG de Kafo Jiginew :

«Kafo Jiginew est une formidable entreprise coopérative financière»

«Je pourrais dire qu’à l’issue de cette tournée, comme d’habitude, nous avons appris beaucoup d’informations sur Kafo Jiginew avec des témoignages très éloquents sur la vie de l’institution au moment où je m’apprête à remettre les commandes à un nouveau directeur qui a été mon directeur général adjoint, mais aussi un cadre chevronné de Kafo. C’est un sentiment de joie en même temps un sentiment de fierté, car Kafo se porte bien. Même s’il y a des défis à relever, comme au niveau de la qualité des produits, dans la maîtrise de la croissance et de la charge. Je pense que Kafo Jiginew est une formidable entreprise coopérative financière. Chaque Malien, chaque Malienne doit en être fier. Cela a été justifié par mon choix. Je prends aussi l’engagement de tout faire, de ne ménager aucun effort pour relever ce défi.

 

 

C’est un défi malien parce que la CIF regroupe 5 pays, à savoir le Burkina, le Bénin, le Sénégal, le Togo et le Mali. En tant que Malien, j’ai l’obligation d’être à la hauteur de l’ensemble et de satisfaire l’ensemble des compatriotes des autres pays. Les chantiers qui nous attendent sont des chantiers de grande envergure et nous savons que nous sommes à la hauteur, pour permettre des facilités de financement et sécuriser les engagements et l’épargne. Nous avons aussi un projet de création de banques et de compagnies d’assurance. Ces compagnies d’assurance  seront installées dans chaque pays.

 

 

En ce qui concerne la mise en conformité avec les réglementations en vigueur dans les pays membres de la Cédéao, nous allons travailler dans ce sens pour apporter tout notre concours à l’épanouissement des coopératives d’épargne et de crédit, qui sont aujourd’hui une fierté dans chacun de ces pays. La CIF, c’est plus de 3. 200. 000 clients et c’est aussi un total actif de plusieurs milliards de Fcfa. Donc, elle mérite d’être connue dans nos pays. Nous nous sommes rendus compte qu’il y a un besoin de communication au sein des réseaux membres que dans les gouvernements qui abritent ces réseaux là.

 

 

La micro-finance est un puissant levier de développement économique et social, parce qu’elle permet d’améliorer les conditions de vie des populations à revenus modestes ; je dirai même des populations exclues. Donc, elle permet une inclusion financière. Je lance un appel à toutes les populations de rejoindre les caisses d’épargne et de crédit, pour pouvoir répondre à leurs besoins financiers. Et aux autorités de ces pays d’inscrire dans leur programme économique et social la micro-finance en bonne position. Nous avons mesuré tous les problèmes d’assainissement de la qualité, la crise économique et sociopolitique qui a secoué notre pays, est beaucoup à l’origine de cette situation.

 

 

Au sein de Kafo Jiginew, nous avons élaboré un plan de recouvrement qui est en cours et s’exécute bien. Dans les trois années à venir, nous allons assainir la qualité du portefeuille. Au niveau de la CIF, en rapport avec les membres du Réseau, nous avons élaboré un plan triennal qui rentrera en application à partir de 2014. Dans ce plan, l’objectif est d’arriver aux normes de la Cédéao, en fin 2015. Si ce plan est bien organisé au niveau des crédits, il n’y aura aucun problème, nous allons relever le défi. Il suffit d’améliorer les moyens mis en œuvre, investir un peu dans les crédits pour pouvoir le faire».

 

Propos recueillis par Seyni TOURE

 

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